mardi 30 septembre 2008

La Bossa Nova : définitivement élitiste ?

Joao Gilberto, Théâtre Municipal, le 24 août 2008 (photo Beti Niemeyer)

Bien sûr la commémoration des 50 ans de la Bossa Nova ne fut pas uniquement synonyme d’évènements selects inaccessibles pour le plus grand nombre. Mais pour tous les amateurs, il est clair que l’annonce du concert de João Giberto –la figure de proue du mouvement- représentait le point culminant de cet anniversaire. Un moment musical historique qui avait été programmé dès le mois de mars dernier. De même quand il fût annoncé que, la même semaine, Roberto Carlos et Caetano Veloso allaient se réunir pour interpréter quelques chef-d’œuvres de la période Bossa d’Antonio Carlos Jobim, tant la rencontre que le répertoire allaient constituer un moment à graver dans l’histoire de la musique brésilienne. Je me doutais bien, dès lors, qu’il ne serait pas facile d’y assister. Ces deux shows n’étaient prévus que pour deux dates à São Paulo, une à Rio, et une dernière à Salvador de Bahia, dans le cas de João. Et cela dans des salles de contenance moyenne : 2.500 personnes tout au plus. Parmi les artistes brésiliens que j’ai pu rencontrer le mois dernier, on distinguait deux catégories. Celle qui avait été invitée, et qui préférait ne pas commenter ; et celle qui, comme Teresa Cristina, avait une opinion bien tranchée sur le sujet. Tandis que João Gilberto jouait le 24 août dans le centre ville de Rio, cette grande chanteuse se produisait ce même jour avec Jussara Silveira et Rita Ribeiro au Théâtre Municipal de Nitérói. Voici ce que Teresa me confiait au sujet de ces évènements ‘bossanovistas’, lors d’une interview, le 2 septembre dernier…

Le même 24 août, Teresa Cristina au Théâtre Municipal de Nitéroi (Photo Daniel A)

« Je trouve que ce fut une grande erreur d’avoir annoncé ces shows dans les médias d’une manière si ostentatoire. Ce fut plutôt cruel vis-à-vis du public.
La banque Itaú a décidé de mettre sur pied ces concerts en hommage aux 50 ans de la Bossa Nova ?…Très bien ! Sauf qu’au final, elle a pris la décision de constituer le public de ses propres invités, c’est-à-dire les grands clients de la banque, et d’artistes ou personnalités de la ‘jet set’ brésilienne. Ils donnèrent l’illusion que n’importe qui pouvait acheter un ticket alors que 85% de l’auditoire était invité. Il restait dès lors 15% de places à vendre pour des vrais amateurs de musiques qui ont dû faire la file depuis la veille au soir. Une absurdité ! Et les places qui restaient étaient au pigeonnier, bien entendu… » « …Personnellement, je n’ai jamais vu un show de João Gilberto, et quand les médias ont annoncé l’évènement, je me suis dit : « Caramba ! je vais enfin pouvoir voir cette légende vivante! »...Quelle naïveté de ma part ! Il est clair que je le verrai probablement plus jamais de ma vie… » « …Avec le recul, je trouve que ce fut surtout malhonnête envers la propre ville de Rio et ses habitants. La Bossa Nova est un mouvement exclusivement carioca. Quelle est la vision qu’elle nous donne… La fille d’Ipanema qui marche langoureusement dans la rue, qui se rend à pied de sa maison vers la plage, et autour de tout cela, on imagine la mer, la brise, le ‘barquinho’ (petit bateau)…Tout l’imaginaire de la Bossa nova qui est un imaginaire populaire ! Tous ces éléments appartiennent aux cariocas. Ils ont tous accès à cette mer, ce soleil, ces images de douceur, quelle que soit leur condition sociale. Et cela même si la Bossa Nova est née dans les appartements de la classe aisée, et qu’elle fut créée par des musiciens issus d’un milieu favorisé. L’univers de la Bossa appartient aux habitants de Rio. Sauf que quand l’heure sonna de commémorer les 50 ans du mouvement, on a décidé que le point d’orgue serait des shows élitistes, qui se dérouleraient au Théâtre Municipal de Rio qui, soit dit en passant, n’est déjà pas l’archétype même du lieu démocratique. On ne s’y rend pas en short ! Pour résumé, ce furent des concerts organisés par des sponsors pour leurs clients. Pour le concert de Roberto Carlos et Caetano Veloso (NDLR : le 22 aôut dernier) où les deux artistes ont chanté Jobim, je connais des musiciens qui ont joué avec Tom (Jobim) durant des années et qui n’ont pas pu obtenir des places…Qui suis-je, dès lors, pour me plaindre de ne pas eu avoir accès à cet évènement…Ne suis-je pas assez ‘carioca’ que pour entrer dans le Théâtre Municipal ?(elle rit) »

-Tu es une grande chanteuse de samba, mais pour le coup, il aurait mieux valu que tu sois une actrice de ‘novela’…
« Sans aucun doute ! Mais pour terminer là-dessus, qu’on ne me parle pas de commémoration ! Ce fut une fête privée, qui a le même intérêt que si elle s’était déroulée dans le propre appartement de João Gilberto…. »

Caetano Veloso et Roberto Carlos: le 22 aout 2008, Théâtre Municipal (photo Beti Niemeyer)

Si cet avis fut partagé par la plupart des cariocas, je fus étonné de ne rien en lire dans la presse…sans doute déjà ravie d’avoir reçu des invitations de manière parcimonieuse ! Quant à moi, j’avais écrit à l’époque à un des participants au projet (la Factoria comunicaçao) -dont je connaissais un des principaux responsables-, dès que la nouvelle des concerts était tombée sur les téléscripteurs. Nous étions donc en mars dernier, six mois avant les shows, et je demandais simplement s’il y avait une possibilité de me réserver une place payante, étant donné la difficulté pour moi d’en acquérir une, habitant loin de la 'cité merveilleuse'. On me signala que ce ne serait pas possible, car il n’y aurait pas de passe-droit. Tout le monde sur la même ligne de départ ! Ah bon? Je ‘colle’ ici, une partie du mail qui me fut retourné : « Foi uma decisão visando beneficiar o público, para que o maior número de ingressos possível esteja disponível quando abrirem as vendas. Sinto não ter como ajudá-lo, nesse caso. ». Traduction : « Ce fut une décision visant à favoriser le public, pour que le plus grand nombre de billets soient disponibles quand la vente de ceux-ci commencera, je regrette de ne pas pouvoir t’aider dans ce cas-ci… ». Je me pliai à cette réponse qui honorait la production -à priori- mais qui, après coup, me fit plutôt sourire. Là où je fus davantage déçu par contre, c’est quand je pris connaissance que João Gilberto lui-même avait refusé que la Banque Itaú installe des écrans géants en dehors du théâtre, pour contenter le public en attente. Drôle de commémoration vraiment…

Interview (en portugais): Roberto et Caetano, Programme 'Fantastico' (24/08/08)

mardi 23 septembre 2008

O Programa ‘Tropicália’ volta nas ondas’…(aussi en français)

Roberta Sá estreou o programa as 16h30, hora de Brasilia (foto Daniel A.)

O programa “Tropicália” foi lançado em Bruxelas em 2004, na mesma época em que eu havia começado a fazer minhas entrevistas em português no Brasil.
Foi a grande generosidade de espírito dos diretores da Rádio Judaica que me deu essa oportunidade - apresentar ao público belga um programa sobre MPB, com duração, então, de três horas.
Como de costume, meu objetivo era o de divulgar, ou ao menos aguçar a curiosidade do público francófono ( e além) sobre as músicas do Brasil: de todas as épocas, de todas as regiões, e de todos os estilos.
No mesmo programa eu veiculava Tom Jobim, Chico Science, Wilson Simonal, Rafael Rabello, Pinxinguinha, Skank, Cordel do Fogo Encantado, composições de Chiquinha Gonzaga, e, vez por outra, uma cantora novinha, “da moda”, mesmo que efêmera.
Na realidade, eu não sei se existia (ou existe) na Europa um programa desse tipo a nível musical (não falo do apresentador, mas sim das músicas!), contando com toda a liberdade que a diretoria dessa estação me confiou de olhos fechados. Nessa poderosa rádio independente, que pode ser ouvida em toda a Bélgica, o jabá não intervém. Toco no ar tudo que eu quero. O objetivo sempre foi também mostrar que o Brasil não se resumia à Bossa Nova (na Europa, Bossa “lounge” !) ou ao Samba (na Europa, Samba enredo... ou Samba “com plumas”). Clichés que se devem à própria comunidade brasileira na Europa, com a finalidade de vender uma imagem exótica do seu próprio País.
O unico problema na época era o horário: domingo à noite, o pior que vocês podem imaginar. A gente aqui, na Bélgica, costuma sair no sábado à noite; e no domingo, naturalmente, é dia de descanso, de cinema ou de televisão. No Brasil também, eu sei. Os canais belgas e franceses costumam passar filmes de grande audiênça, que agradam à família toda. Confesso também que, para a minha própria vida pessoal, o domingo não era o dia mais conveniente. Em parte por causa disso, decidi parar em 2006, depois de 2 anos do programa indo ao ar semanalmente.
Agora, a mesma rádio me propôs retomar o programa num horário que me convém perfeitamente, e que me garante uma audiência bem maior; ou seja: durante a semana. Segunda-feira, de 21h30 até 23h30, hora de Paris. (16:30 às 18:30, hora do Rio-hoje, antes do horário de verão). Outro parâmetro importantíssimo é o fato de que a rádio pode ser ouvida “online”, o que não era o caso em 2004. Coloquei na coluna dos links, à direita da sua tela, o site da Rádio. Depois é so cliquar sobre “écoutez…” para ouvir ao vivo os programas. Evidentemente, eu apresento “Tropicália” em francês... mas caros amigos brasileiros... tem as músicas! Podem conferir a programação que passei no programa “Tropicália” de 22 de setembro, depois de ler esse post. Para retomar essa temporada, não escolhi um tema específico, como podem perceber. Na verdade, dependendo do meu grau de cansaço e humor, posso inclusive estender o programa até… bom, não tem hora para acabar, pois ‘Tropicália’ é o último programa do dia.
Porém, devemos levar em conta o fato de que a Rádio Judaica é também uma rádio mais dirigida a essa comunidade (mas não exclusivamente); ou seja: é preciso que se compreenda que, num dia ou outro, esporadicamente, não se pode tocar música - durante os dias comemorativos de festas religiosas, mais especificamente.
Assim, por exemplo, segunda próxima é Roch Hachana, o Ano Novo judeu, que será um dia de recesso do programa. ( A grade da programação consta da home page da rádio.)
O nome “Tropicália” ( ? )... Na verdade, escolhi esse título 2 minutos antes de iniciar meu primeiro programa. O apresentador do programa que me precedia gritou assim: “Daniel, vou anunciar seu programa; como é que se chama ?!?”. Eu tinha optado primeiro por “Aquele Abraço”, mas achei ninguém iria entender. Então me veio “Tropicália”, um nome em português fácil de se reter na memória, e que tem esse toque levemente exótico. Naturalmente, nada a ver com um programa exclusivamente dedicado ao movimento tropicalista. Então, como expliquei a vocês, esse meu novo programa ainda andará um tanto conturbado ao longo de outubro. Espero, porém, que vocês tenham no mínimo a curiosidade de ouvir um guerreiro belga divulgando suas músicas; as melhores do mundo, como vocês bem o sabem… até o dia 6 de outubro, as 16h30, hora de Brasilia!!


Le programme ‘Tropicália’ reprend donc du service sur les antennes de Radio Judaica (90,2 FM), tous les lundis de 21h30 à 23h30. L’horaire est donc plus confortable qu’il y a trois ans, quand on pouvait l’écouter le dimanche soir, une case peu propice à attirer un public nombreux. De plus, la station s’écoute sur le web, ce qui n’était pas le cas à l’époque (voir le lien sur cette page). Ce fait m'a donc permis d'alerter un bon nombre d’auditeurs brésiliens intéressés qui m’ont rendu un retour on ne peut plus favorable : « On n’a rien compris, mais la programmation était super ! ». J’avais de fait misé sur une ‘playlist’ très éclectique, sans thèmes précis, pour faire prendre conscience aux curieux mélomanes que les musiques du Brésil vont bien au-delà de la Bossa nova ‘lounge’ ou de la samba enredo frénétique du carnaval. De même, certains ont pu être surpris de ne pas entendre les noms de Caetano Veloso, Gilberto Gil, Milton Nascimento, Chico Buarque, ou Ivan Lins. Pas plus que ceux de Gal Costa, Elis Regina, Clara Nunes ou Daniela Mercury. C’était à dessein.
Je me propose donc sur ce blog de mettre la playlist à disposition, pour ceux qui seraient curieux de diverses informations. Comme vous le savez, c’est avec plaisir que je répondrai ici aux interrogations que vous vous poseriez.
Radio Judaica fêtant la nouvelle année juive (Roch Hachana) la semaine prochaine, il n’y aura donc pas d’émission. Du reste, le mois d’octobre risque de voir sa grille d’horaire habituelle modifiée suite à diverses commémorations. Mais c’est ici, que je vous rendrai compte des changements éventuels. Quoi qu’il en soit, le rendez-vous sur les ondes de Judaica pour le lundi 6 octobre est déjà scellé, et j’espère avoir le plaisir de partager ces deux heures de ‘Tropicália’ avec vous...

Toni Platão: "Mares de Espanhas" sur 'Tropicalia' (foto Daniel A)

'Playlist' do programa do 22 de setembro :


Générique: YAMANDU COSTA : « Lamentos do Morro » (Garoto)

ROBERTA SÁ : « Que Belo estranho dia para se ter alegria » (Lula Queiroga)

ANNA LUISA : « Do Zero » (Pedro Luis/ Seu Jorge)
MARIA RITA : « Tá perdoado » (Franco/ Arlindo Cruz)

RODRIGO MARANHÃO : « Pra tocar no radio » (Rodrigo Maranhão)

TOM JOBIM : « Só tinha de ser com vocé » (A.C.Jobim/ Aloysio de Oliveira)

JOÃO GILBERTO : « Retrato em branco e preto » (A.C.Jobim/ Chico Buarque)


GLAUCIA NASSER : « A Vida em cena » (Glaucia Nasser/ Ivan Rosa/ Andréa Flor)

ZÉ RENATO : « Porque eu estou aqui » (Zé Renato/ Arnaldo Antunes)

TONI PLATÃO : « Mares de Espanha » (Angela RôRô)
ADRIANA CALCANHOTTO : « Mulher sem razão » (Bebel Gilberto/ Dé/ Cazuza)

FERNANDA ABREU & LENINE : « Jacksoul Brasileiro » (Lenine)

EDU KRIEGER : « Desafio » (Edu Krieger)
VERONICA SABINO : « A Moeda de um lado só » (Paulinho Moska)
NILA BRANCO : « Dessa vez » (Nando Reis)
MARIA BETHANIA & OMARA PORTUONDO : « Marambaia » (Rubens Campos/ Henricão)

DOCES CARIOCA :
« Quanto tempo» (M.Costa/ A.Bomtempo/ P. Aderne/ M. Carvalho)
LOS HERMANOS : « Retrato pra Iaiá » (Rodrigo Amarante/ Marcelo Camelo)

MARCELO CAMELO : « Mais tarde » (Marcelo Camelo)

MART’NÁLIA : « Sai dessa » (Nathan Marques/ Ana Terra)

ZECA BALEIRO : « Madureira » (Zeca Baleiro)

SUELY MESQUITA : « Zona e progresso » (Arícia Mess/ Pedro Luis/ Suely Mesquita)
ED MOTTA : « The Man from the oldest building » (Ed Motta/ Claudio Botelho)


MARCELA BIASI
: « Arrastando maravilhas » (Kali C./ Alexandre Lemos)

PAULA LIMA : « Flor de maracujá » (João Donato/ Lysias Enio)

PEDRO LUIS E A PAREDE : « Fazê o quê » (Pedro Luis)

mercredi 17 septembre 2008

Un jour, un livre…(com tradução)

Le même en 2011, avec 500 pages et un coffret cd's...ça vous dit?

Mes retours de voyages du Brésil ont toujours eu une saveur bien particulière. Avant de revenir brutalement sur la terre ferme, je plane entre deux eaux. Une sorte de ‘no man’s land’ dans lequel la gravité n’existe pas, entre la nostalgie et l’euphorie. L’euphorie de l’archéologue qui se précipite dans son laboratoire pour analyser les objets qu’il a extraits durant sa journée de fouille. Livres d’art, revues, traités sur la MPB, matériel recueilli, cd’s et dvd’s bien sûr, et divers souvenirs calés dans la valise, quand celle-ci a bien voulu arriver à l’aéroport en même temps que le passager. Ce fut le cas cette fois-ci. À peine ouverte, la malle remplie à ras bord laisse entendre un bruit fracassant : celui des cd’s qu’on avait empilés exagérément et qui s’étalent sur le sol.
A ce moment-là, il est déjà tard le soir, et même si l’envie nous brûle de se démultiplier pour entendre et voir tout à la fois, on se dit qu’on ferait mieux de voir un bon programme télé bien de chez nous, et qu’on attendra le lendemain pour déflorer tout cela… Mais au réveil, le problème n’est pas résolu et on ne sait toujours pas par quoi commencer. Cette fois-ci il y eut une surprise inespérée. Ma muse inspiratrice m’apporte ce qui pourrait être l’épreuve d’un projet, celui d’un livre que discrètement j’essaie de mettre sur pied pour 2011. Il est trop tôt pour devoiler ici tant la forme que le contenu de cet ouvrage, mais il s’agit de MPB, bien entendu. Aujourd’hui les phrases « je vais écrire un livre », mais aussi « encore un qui veut écrire un livre » ou « De nos jours, tout le monde veut écrire un livre ! » s’entendent tant dans les salons littéraires (il y en a encore ?) que dans les troquets de quartier (il y en e encore !). Pour prouver aux artistes à qui j’en ai parlé que ce projet n’était pas une divagation, cette épreuve (voir photo) -qui réunit divers textes publié çà et là- m’est arrivée, il y a quelques jours. En fait, elle devait être prête pour mon départ, afin de recueillir l’avis des intéressés, mais il ne fut pas possible de l’obtenir à temps pour des problèmes techniques. Le but était d’avoir déjà une idée d’une certaine mise en pages, des caractères, de la qualité du papier, du coût, et de bien d’autres paramètres. Je dois à Claudia B. de s’être occupé de tous ces aspects qu’elle m’a présentés.

L'ouvrage "MPB, Musique Populaire Brésilienne" -2005- Cité de la musique.

Concernant la Musique Populaire Brésilienne, il n’existe pratiquement aucun livre en français. Après de profondes recherches, il nous reste nos deux mains pour tenir les deux seuls ouvrages de qualité sur le sujet, tous deux édités par ‘La Cité de le Musique/ Actes Sud’ de Paris. Le premier, déjà longtemps épuisé : « Musiques du Brésil : de la cantoria à la samba-reggae » de Gérard Béhague (1999) est un format de poche accompagné d’un cd 21 titres.
L’autre : « MPB, Musique Populaire Brésilienne », de divers auteurs, fut édité à l’occasion de l’année du Brésil en France en 2005. Bien mieux illustré, il possède les qualités et les défauts de son prédécesseur. Tous deux sont d’une exactitude sans faille mais sont -que les auteurs me pardonnent- d’un ennui désespérant, surtout pour celui qui ne possède aucune base sur le sujet. Plus préoccupant encore, les deux ouvrages n’évoquent les trente dernières années que de manière succinte et en quelques pages seulement. Or, ayant vécu ces décades « en direct » et pleinement, (surtout les années 90 jusqu’à aujourd’hui), c’est un manque impardonnable et surtout inexplicable. Ces années furent d’une telle richesse que je n’eu aucun mal à larguer le monde musical anglo-saxon dans lequel j’étais plongé. Dès lors, l’idée d’un livre sur le sujet qui serait suffisamment attrayant que pour aiguiser la curiosité des oreilles mélomanes, ne serait pas aussi stupide que cela. Et me voici donc, sur la photo ci-dessus, en train de m’entraîner à poser devant ce qui deviendra l’ouvrage de référence de la MPB…Bon, ça c’est encore dans mes rêves. Le seul obstacle à cette réalisation ? La paresse ! Mais me connaissant, et en me présentant ce projet, la muse inspiratrice fut finaude, et rien de tel qu’une idée matérialisée, même à l’état d’ébauche, pour se dire que la tache n’est peut-être pas si ardue qu’elle n’en a l’air… Réfléchissant à cela depuis trois jours, j’eu entre-temps l’occasion d’écouter les nouveaux albums de Marcelo Camelo (« Sou »), Mart’nália (« Madrugada »), Ed Motta (« Chapter 9 »), Zeca Baleiro (« O Coração do homen bomba »), de Frejat (« Intimidade entre estranhos ») et d’assister aux superbes dvd’s « Samba meu » de Maria Rita , « A Vida é perto » d’Olivia Byington, et « Antonio Brasileiro » du maître Jobim. Mais tout ceci, c’est le sujet d’un prochain post…

"Musiques du Brésil, de la Cantoria à la Samba-reggae" -1999- Cité de la musique/ Actes sud

Um dia, um livro...


As minhas viagens de volta do Brasil têm tido sempre um sabor bem particular. Antes de aterrissar abruptamente sobre terra firme, sinto-me planando sobre dois universos paralelos. Uma espécie de “terra de ninguém”, na qual não existe gravidade – algo entre a nostalgia e a euforia. A euforia daquele arqueólogo, que ao adentrar seu laboratório, vai analisar os objetos que garimpou ao longo de sua expedição. Livros de arte, revistas, tratados sobre a MPB, cd´s e dvd´s – evidentemente – e vários souvenirs ajeitados no fundo da mala. E torcendo sempre para que essa chegue junto comigo ao aeroporto. E isso, por sorte, aconteceu dessa vez. Mal essa bagagem aberta, pode-se ouvir o barulho dos cd’s se espalhando pelo chão, mesmo que empilhados da melhor forma possível. A certa altura, percebo que termina o dia; e à noite, já em casa, mesmo no ardor de abrir, observar e arrumar tudo que trago comigo, costumo convencer a mim mesmo de que é melhor assistir a um bom noticiário televisivo, deixando para “atacar” o conteúdo das malas no dia seguinte. Porém, o problema costuma permanecer lá, pendente de uma solução. Nunca sei por onde começar. Mas dessa vez fui surpeendido por um fato inesperado: minha musa inspiradora me recebeu com o que pode vir a ser o belo esboço de um projeto – o projeto de um livro - que pretendo levar a termo até 2011. Tanto a frase “vou escrever um livro” como “mais um que quer escrever um livro... hoje em dia todo mundo quer escrever um livro!” são lugares comuns! Porém, para provar aos artistas, com os quais conversei (ou não), de que esse projeto não se trata de mera divagação, eis aqui uma amostra já disponível (vide foto) – que reúne diversos textos sobre a MPB publicados aqui e acolá – que a Claudia B. me apresentou nessa minha volta. O objetivo era refletir sobre o layout das páginas, a diagramação dos textos, a qualidade das fotos - principalmente as de minha autoria - e outros parâmetros. Na verdade, deveria ter levado esse esboço comigo ao Brasil, mas por questões técnicas não ficou pronto a tempo. Existe uma constatação simples aqui pela Europa...

...texto sobre os anos 90' em francés.

Com relação à Música Popular Brasileira, não existe praticamente qualquer livro em francês. Depois de muitas pesquisas e buscas, descobri que temos somente dois trabalhos de qualidade sobre o assunto; ambos editados pela “Cité de le Musique / Actes Sud”, de Paris. O primeiro, já esgotado, se chama “Musique du Brésil: de la cantoria à la samba-regggae”, de Gerard Béhague (1999): uma edição de bolso, acompanhada de um cd com 21 títulos. O outro, “MPB, Musique Populaire Brésilienne”, de diversos autores, foi editado por ocasião do ano do Brasil na França, em 2005. Mesmo sendo mais bem ilustrado, esse tem as mesmas qualidades e defeitos de seu predecessor. Ambos são de uma exatidão irretocável, porém – que me perdoem aqui os autores – de um tédio exasperante... sobretudo para aqueles que não têm qualquer base sobre o assunto.
O mais preocupante ainda, é que as duas obras abordam os últimos trinta anos da MPB de maneira superficial, e com direito apenas a umas poucas páginas. Mesmo considerando que venho tendo contato “ao vivo” - e profundamente - com o assunto (especialmente dos anos 90 até hoje), trata-se de uma lacuna imperdoável; e, sobretudo, inexplicável. Esses anos foram de tamanha riqueza para a MPB, que eu não vejo qualquer estranheza no fato de eu ter me afastado do universo anglo-saxão, no qual eu estava imerso na década de 80, e me voltado para a sua música. Desde já, a idéia que tenho acerca de um assunto que me é tão caro, pressupõe que o livro será atraente o suficiente para aguçar a curiosidade dos ouvidos amantes da música em geral. E eis-me, então, posando para essa foto, a caminho de aparecer ao lado do que pretendo vir a ser meu trabalho definitivo: um livro - referência para a MPB, em francés... Bom, isso ainda é parte dos meus sonhos. E qual é o obstáculo a essa realização? Somente a preguiça! Mas por me conhecer tão bem, ao me apresentar esse projeto concreto, a tal musa inspiradora foi esperta... Me deu vontade de ir mais além. A idéia de um livro, com esse esboço, me convenceu de que esse projeto não seria assim tão árduo.

relato da viagem de março passado (com fotos da Fernanda Takai e Nelson Motta)

Enfim, refletindo sobre tudo isso, ao longo de três dias, ainda encontrei tempo para ouvir uns novos álbuns...do Marcelo Camelo (“Sou”), da Mart´nalia (“Madrugada”), do Ed Motta (“Chapter 9”), do Zeca Baleiro (“O Coração do homem bomba”) e do Frejat (“Intimidade ente estranhos”). Também assisti aos soberbos dvd´s “Samba meu”da Maria Rita, “A Vida é perto” da Olívia Byington, e “Antonio Brasileiro”, do Tom Jobim.
Mas todo esse material será objeto de um próximo post...

samedi 13 septembre 2008

Suite du journal musical...du 2 au 9 septembre.

Roberta Sá au Canecão, 03/09 (photo Daniel A.)

Les jours se sont accumulés et donc, de façon succincte, voici les événements musicaux vécus lors de cette fin de voyage. Comme les précédents, ils seront largement développés et surtout expliqués dans les semaines à venir...

Rencontre avec Teresa Cristina, 02/09 (photo Daniel A.)

02/09
: ce mardi, dans son appartement de Copacabana, rencontre assez forte avec Teresa Cristina, célèbre ‘sambista’ qui s’émotionne quand elle parle de Monarco (une des grandes figures de la Velha Guarda da Portela) ; qui enrage quand elle parle de la commémoration élitiste de la Bossa Nova ; et qui s’enthousiasme quand je lui dit que je lui ferai une copie d’un documentaire sur Candeia, une autre grande figure de la samba -enfouie quelque part dans mes archives.
Teresa Cristina représente à juste titre aux yeux du monde toute la renaissance qu’a connue le quartier de Lapa depuis 1998.
03/09: le soir, pour la première fois, Roberta Sá que l’on annonce unanimement comme la nouvelle porte-voix de la MPB, se présente dans la légendaire salle du Canecão du quartier de Botafogo. Devant un parterre assez choisi, elle présente un show ‘grande classe’, très esthétique et stylé, manquant peut-être un rien d’épaisseur. Mais le répertoire basé sur ses deux premiers excellents albums “Braseiro” (2004) et “Que belo estranho dia para se ter alegria” (lit: 'quelle belle journée étrange pour ressentir de la joie') (2007), est réellement un sans faute, mêlant compositeurs traditionnels et nouveaux créateurs prometteurs. Examen réussi, et une presse musicale aux anges...

Fernanda Abreu dans son studio du Jardim Botanico (photo Daniel A.)

04/09
: une rencontre que je n’avais pas prévue au début du voyage était programmée pour ce jour, avec Fernanda Abreu, la reine disco-funk Carioca depuis 1990, auteur de l’hymne “Rio 40°”, et de plusieurs albums qui, avec le temps, ont vu sa musique se mêler au ‘batuque’ des favelas et à la samba traditionnelle. Une figure importantissime, dont j’avais souligné le rôle dans le post consacré aux années 90. Son album “Da lata” (1995) avait eu un véritable impact dans ma vie musicale. Comme avec Marina Lima, c’est le genre d’interview où l’on se rend pétri de respect.


Pepeu Gomes, Rodrigo Santos et Fernando Magalhães, 05/09 (photo Daniel A.)

05/09
: Roberta Sá manque le rendez-vous de l’interview qui est remis au 08/09.
Le soir, un concert pour se laver la tête: Rodrigo Santos, bassiste du groupe rock Barão Vermelho (emmené par Frejat) présente son album solo dans l’annexe de la librairie Letras & Expressões d’Ipanema. Le musicien, accompagné par un autre ‘baron’, Fernando Magalhães, délivre un set avec un enthousiasme ébouriffant! Un vrai gamin! Et en ‘guest’, ni plus ni moins que Pepeu Gomes (ex-Novos Baianos) un des meilleurs guitaristes rocks de la planète –sans rire!- qui nous met à genoux à chaque solo de guitare. Autre invité, Paulinho Moska –décidément!- qui reprend un rôle plus à sa mesure, celui de rockeur. Il reprend 3 titres de son premier album “Vontade”, une vraie relique que j’avais acquise par un miracle encore inexpliqué. Au menu, des titres de Barão Vermelho bien sûr, mais aussi Queen, ou des Beatles. Il faudra que Rodrigo Santos m’explique comment il excelle dans des titres ‘casse-pipe’ comme “Love of my life”, et pourquoi il paraît si approximatif vocalement dans ses propres compositions...
06/09: journée calme. Une vraie volonté d’aller voir Moinho au Circo Voador, groupe formé par la percussionniste LanLan (Cássia Eller, Nando Reis...), Emmanuelle Araújo, et Toni Costa. À une heure du matin le groupe n’a toujours pas commencé et je désiste...


Bruna Caram, "Essa Menina", quartier de Perdizes à Sao Paulo (photo Daniel A.)

07/09
: ce dimanche, aller-retour à São Paulo pour différentes affaires personnelles (drogues, prostitutions...il faut bien vivre), et j’en profite pour rattraper l’interview perdue, il y a une semaine.
L’album de Bruna Caram, toute jeune chanteuse de 22 ans m’avait impressionné (“Essa Menina” -2006). Elle y révélait de sa voix fragile et ingénue un compositeur inconnu, Otávio Toledo. La jeune femme me rappelle l’actrice Claudia Ohanna dans le film de l’Opéra do Malandro (1985), tiré de la comédie musicale de Chico Buarque du même titre. Retour trop tardif pour rattraper une autre interview, celle de l’excellente ‘sambista’, Ana Costa. Ce sera pour une autre fois... Le soir, je vais dans un des rares cinémas qui donne “O Mistério do Samba”, documentaire qui avait été présenté au festival de Cannes cette année. Un documentaire drôle et émouvant sur la Velha Guarda da Portela. Une série de portraits, avec en fil rouge une présentation faite conjointement par Marisa Monte et Paulinho da Viola. De mon humble avis, le film est bien trop pointu que pour faire une carrière internationale.

Mulheres de Hollanda et musiciens, Teatro Café Pequeno,
Leblon, 09/09 (photo Daniel A.)


08/09: dernière ligne droite qui commence pour moi ce lundi.
Roberta Sá, d’une rare élégance, se présente à l’interview dans un café du quartier Leblon, avec 40 minutes de retard. Décidément, elle a tout pour être une star..! La belle court d’un d’un rendez-vous à l’autre, mais m’accorde quand même 1h30. Je lui ai toujours trouvé un air de Charlotte Gainsbourg, ce qu’elle prend pour un compliment. Et comment donc! Ah oui! Dès le départ, elle m’annonce que ce serait bien que l’on parle d’autre chose que du thème “des nouvelles chanteuses”. Cela tombe bien, j’en ai un peu marre aussi. Le soir au ‘Teatro Café Pequeno’ de Leblon (150 places au maximum), je suis convié à assister à la prestation du groupe vocal Mulheres de Hollanda. Ce formidable quintette féminin se dédie exclusivement à l’oeuvre de Chico Buarque de Hollanda. LE Chico Buarque. Ici, au Brésil, simplement Chico. Leur travail est hallucinant de professionnalisme, et ceux qui en auront l’occasion pourront le confirmer en visionnant leur dvd. La présentation mêle musiques et conversations interactives avec le public, dans une atmosphère familiale. L’interview qui suit est assez surréaliste. Les 5 femmes se mêlent au public après le show, et j’aborde chacune d’entre elles, le ‘micro’ à la main tel un interviewer sportif... Et non, Chico Buarque n’est pas apparu..!
09/09: les tracasseries de Tintin reporter au Brésil: on lui fauche son super appareil numérique qui lui permettait de vous rendre ici quelques clichés significatif, et la connexion internet de sa hutte part en sucette depuis trois jours, chamboulant pas mal son boulot...Rester ‘zen’, surtout rester ‘zen’! Et puis c'est quand même la fin du voyage...et de ce compte rendu musical.

"Que Belo estranho dia para se ter alegria": Roberta Sá (clip amateur)

mardi 2 septembre 2008

Suite du journal musical...du 27 août au 1er septembre.

J. Cavalcanti (Casuarina) et Moska envouté par la samba, 27/08.
(photo Daniel A.)

27/08
: soirée au Centro Cultural Carioca, endroit que j’ai longtemps erronément situé à Lapa. De fait, cet endroit multi-culturel ne se trouve pas loin du quartier ‘hype’ de la samba, mais géographiquement, elle se trouve bien au centre ville, à côté de la place Tiradente. C’est de cette maison dont Mariana Baltar m’avait raconté l’histoire (voir le 21/08). Ce soir-là, c’est l’excellent et solide groupe Casuarina emmené par João Cavalcanti (fils de Lenine) et accompagné de Paulinho Moska, qui revisite les grands classiques de la samba traditionnelle, melés à quelques titres de Paulinho qui, pour un temps, a lâché sa veine pop. Moska, depuis son projet avec le saxophoniste Eduardo NevesTem Moska no samba-, ne jure plus que par ses racines cariocas. Ses interprétations et sa façon de danser ne sont pas des plus orthodoxes pour le genre, mais le moins que l'on puisse dire c’est qu’il y met du cœur! Dans ce show, comme dans tout ceux que j’ai pu voir sans exception, un hommage est rendu à Dorival Caymmi, décédé le 16 de ce mois.
En ce jour du 27 août, comme dans les plus belles histoires d’amour, sa veuve Stella Caymmi avait décidé de le rejoindre...

Zé Renato, une dernière touche au mixage final de son dernier album
(photo Daniel A.)

28/08
: rencontre avec Zé Renato, compositeur et interprète raffiné dont j’ai toujours suivi la carrière avec admiration, avant même de savoir qu’il faisait partie d’un des groupes –en partie vocal- les plus importants nés des années 80, Boca Livre. Il est -à mon avis- une des 5 plus belles voix masculines de la MPB.
Ce jour-là, il se prête au jeu de l’interview de bonne grâce, malgré une fatigue apparente, entre deux prises de son nouvel album qu’il enregistre dans un studio de Barra da Tijuca. Champion des disques à thèmes, il revisite un choix de chanson de la Jovem Guarda, l’équivalent -en quelque sorte- de la mode Yéyé en France, datant également du début des années 60. De cette vague, sortiront des artistes illustres comme Roberto Carlos et Erasmo Carlos. Le soir, devant une assistance peu nombreuse, contrairement à mars dernier, j'assiste au show de Silvia Machete au Mistura Fina, qui mêle toujours de manière ingénue, numéros de cabaret avec ses compositions teintées de rumba, salsa, et Tcha-cha-cha, tandis qu’elle nous livre une version rock de ‘Careless Whisper’ (George Michael) et une ‘Garota de Ipanema’ (Vinicius-Tom Jobim) presque punk. Et ça marche! Comme quoi, quand le vin est bon, le flacon importe peu..! La voix de la chanteuse reste, pour moi, une des meilleures que j’ai pu entendre ces derniers mois.

Tel Saturne et ses anneaux... Silvia Machete, Mistura Fina, 28/08 (photo Daniel A.)

29/08: Ana Costa me doit une revanche. Celle que j’avais été voir le 23/08 au Carioca da Gema, me reçoit confuse dans un petit studio d’enregistrement de Copacabana. Elle doit terminer absolument 7 lignes vocales pour finaliser son deuxième album, et me demande de reporter l’interview. On essaiera... Et c’est plus tard dans l’après-midi, que je revois Silvia Machete dans son appartement de Leblon. Celui-ci ressemble plus à une loge de théâtre, où robes, costumes et bibelots sont éparpillés un peu partout. C’est un peu le bordel, comme on dit élégamment, d’autant qu’une équipe française y tourne des scènes d’un court métrage où la chanteuse apparaîtra. Mais l’interview n’en est que plus pittoresque!

Glaucia Nasser, une ex-femme d'affaire qui se lance dans une musique pop très "classe"
(photo Daniel A.)

30/08
: un petit saut à São Paulo (350 km... une misère au Brésil), où je profite pour rencontrer Gláucia Nasser, une chanteuse dont j’avais beaucoup apprécié l’album sorti cette année “A Vida num segundo”. La critique n’avait pas été unanime, mais c’était le moindre de mes problèmes. Intéressante histoire d’une femme d’affaire à la réputation coriace qui, malgré une carrière déjà bien établie, décide de tout larguer pour le chant et la composition. Et de gagner soudain une grande humilité devant le chemin à parcourir. Dans la conversation, je lui glisse de reprendre ‘Certas canções’ de Milton Nascimento. Je ne sais plus au juste pourquoi...Elle prend son carnet (ancienne déformation professionnelle...) et prend note consciencieusement...qui sait.


Faux air de bahianaise pour cette grande chanteuse de samba de...Sao Paulo:
Fabiana Cozza
(photo Daniel A.)

31/09
: journée mouvementée. Vers 11 heures, rencontre avec celle qui est devenue à juste titre l’incarnation de la samba de São Paulo, Fabiana Cozza. Elle m’explique la richesse du style qui vit intensément dans la mégapole d’une manière que je ne soupçonnais pas. La bonne samba ne s’estampille pas seulement à Lapa. Son deuxième album “Quando o ceú clarear” (‘Quand le ciel s’éclaircit’) -d’une maturité déconcertante pour une chanteuse de 32 ans- nous invite aussi sur les traces du Candomblé et des rythmes afro-brésiliens. Sa voix possède la puissance d’une Alcione ou d’une Clara Nunes, et c’est évident qu’on parlera encore d’elle. Elle nous arrive en Europe vers le mois d’octobre. Une artiste véritable, très cool au demeurant...

La suite de la journée est moins drôle: la jeune chanteuse Bruna Caram n’apparait pas au rendez-vous que son impresario m’avait donné. Manque de professionnalisme de ce dernier qui me fait aussi manquer l’interview suivante, celle marquée avec le goupe paulista Ludov, un des plus intéressants de la scène pop alternative. Dommage pour moi, pour Bruna, et toutes mes excuses pour le groupe.

Marina Lima, charme et sérénité retrouvés (photo Daniel A.)

01/09
: ce n’est certainement pas aux brésiliens que je dois présenter Marina Lima. Celle qui fut la grande diva pop des années 80 n’a jamais perdu le sens affiné de ses compositions, principalement dans ses arrangements. Marina vécut de forts moments de dépressions dans les années 90 qui ont mis en péril ses capacités vocales mais des albums comme “Pierrot” (1998) ou “Setembro” (2001) restent des creusets de petites perles mélodiques. Son dernier album “ nos primórdios” (2006), a montré qu’elle avait récupéré presque tout le potentiel de sa voix rauque et sexy. Le charme et la sérénité retrouvés de la chanteuse transparaissent sur son visage, et c’est en journaliste fan que je suis venu (et reparti) pour évoquer divers aspects de sa carrière et de sa trajectoire bien singulière. Encore une, me direz-vous...
Je sors de l’interview un peu tard que pour pouvoir assister au show de présentation du nouvel album de Mart’nalia, “Madrugada”, une des nombreuses galettes attendues de la rentrée...J’écris donc ces lignes.


Zé Renato & Zélia Duncan: "Amigo é casa"

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.