*(texto português em baixo)
Otto est ce qu’on appelle au Brésil « um bicho maluco » : une sorte de fou génial, un artiste hors norme un peu à l’ouest, mais pétri de talent. Seulement voilà…Cela fait bien longtemps qu’il semble avoir quelque peu disparu de l’actualité musicale brésilienne. En retrouvant récemment « Sem gravidade », son dernier album en date de 2003, je me suis remémoré une interview épique de l’artiste, à cette époque, non sans un certain sourire…
Cela avait commencé par une après-midi stressante passée à tenter de débusquer l’animal dans la zone sud de Rio de Janeiro, en compagnie de ses agents de presse. On m’avait prévenu que le personnage était pour le moins imprévisible. Mais alors que la rencontre semblait compromise, Otto m’appela enfin à l’hôtel pour me demander de louer une bicyclette, histoire de faire l’interview tout en cheminant autour du lac lagoa de Freitas. J’essayai de lui faire comprendre que ce ne serait pas la méthode la plus commode, et sans se démonter, il me proposa alors de nous rencontrer à la plage, entre deux plongeons. Je dus lutter ferme pour qu’il accepta enfin de me rejoindre dans un endroit plus adéquat pour l’enregistrement.
Il arriva épuisé à l'hôtel où, malgré tout, il me raconta avec passion toute sa vie et son parcours. Par expérience, les entretiens avec les artistes du Nordeste sont rarement prévisibles et de tout repos pour les nerfs, mais comme on dit chez nous : ça fait des beaux souvenirs !
Otto Maximiliano Pereira de Cordeiro Ferreira (et ben!) est né en 1968, sur le terreau fertile du Pernambuco. Après avoir vécu en France de 1989 à 1991, il revint au Brésil pour occuper une place importante dans l’évolution de la musique populaire brésilienne. Il devient en effet un des acteurs du Mangue Beat, ce mouvement de Recife et Olinda (Pernambuco) que d’aucun considère comme le plus novateur du Brésil depuis l’avènement de la Bossa nova.
Otto fera partie des deux groupes emblématiques de cette mouvance musicale : il sera percussionniste de Chico Science & Naçao Zumbi, avant de faire partie intégrante de Mundo Livre S.A. avec lequel il enregistra « Samba esquema noise » en 1994, et « Guentando a Ôla » (1996). Pour rappel, musicalement, le Mangue Beat produisait un cocktail détonnant de rock puissant, mêlé à la frénésie des rythmes du Maracatú et à la modernité du drum’n’bass.
En 1998, il fait partie du groupe de ces jeunes artistes prometteurs du label Trama de São Paulo dirigé par João Marcelo Boscoli (fils d’Elis Regina) et André Szajman. Il se lance alors en solo pour un premier album loué par la critique : « Samba para burro ». De ce disque sera extrait le single Bob, fascinant morceau hypnotique et planant, à la rythmique saccadée (avec Bebel Gilberto au backing vocal), qui sera accompagné d’un clip très diffusé sur MTV Brasil. Pour cette vidéo (voir ci-dessous) Otto a pu compter sur les participations spéciales d’artistes comme Adriana Calcanhotto, Jards Macalé, Marcos Suzanno, Zé Renato, et quelque autres. Dans cet album encensé, Otto avait réussi un mélange passionnant construit autour de ses racines musicales nordestines et de la vague électronique de São Paulo. C’était d’ailleurs un peu la marque de fabrique de l’audacieux label Trama qui englobait tant des artistes qui pratiquaient une pop électronique comme Fernanda Porto ou Mad Zoo, que des artistes très traditionnels comme Baden Powell (1937-2000) ou les repentistas Cajú e Castanha.
Otto fera partie des deux groupes emblématiques de cette mouvance musicale : il sera percussionniste de Chico Science & Naçao Zumbi, avant de faire partie intégrante de Mundo Livre S.A. avec lequel il enregistra « Samba esquema noise » en 1994, et « Guentando a Ôla » (1996). Pour rappel, musicalement, le Mangue Beat produisait un cocktail détonnant de rock puissant, mêlé à la frénésie des rythmes du Maracatú et à la modernité du drum’n’bass.
En 1998, il fait partie du groupe de ces jeunes artistes prometteurs du label Trama de São Paulo dirigé par João Marcelo Boscoli (fils d’Elis Regina) et André Szajman. Il se lance alors en solo pour un premier album loué par la critique : « Samba para burro ». De ce disque sera extrait le single Bob, fascinant morceau hypnotique et planant, à la rythmique saccadée (avec Bebel Gilberto au backing vocal), qui sera accompagné d’un clip très diffusé sur MTV Brasil. Pour cette vidéo (voir ci-dessous) Otto a pu compter sur les participations spéciales d’artistes comme Adriana Calcanhotto, Jards Macalé, Marcos Suzanno, Zé Renato, et quelque autres. Dans cet album encensé, Otto avait réussi un mélange passionnant construit autour de ses racines musicales nordestines et de la vague électronique de São Paulo. C’était d’ailleurs un peu la marque de fabrique de l’audacieux label Trama qui englobait tant des artistes qui pratiquaient une pop électronique comme Fernanda Porto ou Mad Zoo, que des artistes très traditionnels comme Baden Powell (1937-2000) ou les repentistas Cajú e Castanha.
Durant les années qui suivirent, Otto enrichira sa discographie avec « Changez tout » (2000), « Condom black » (2001), avant que n’arrive ce « Sem gravidade » (2003), disque conçu lors d’une sorte de voyage initiatique de l’artiste dans le désert californien en compagnie de sa nouvelle compagne, Alexandra Negrini, une actrice glamour des novelas à succès au Brésil.
Alors que dans cet album, l’artiste semble enfin avoir dosé avec succès les expérimentations instrumentales et la solidité mélodique, il ne donnera aucune suite à cet opus. On ne le voit dès lors plus que dans les colunas sociais, c’est-à-dire dans les rubriques people, au bras de sa scintillante épouse. À l’écoute de « Sem gravidade », on ne peut que le regretter, mais rien ne dit qu’il a définitivement raccroché les gants. En attendant, rendez vous lundi sur Tropicália pour (re)découvrir cet artiste singulier.
En vidéo: "Bob" et "Para ser so minha mulher"
Alors que dans cet album, l’artiste semble enfin avoir dosé avec succès les expérimentations instrumentales et la solidité mélodique, il ne donnera aucune suite à cet opus. On ne le voit dès lors plus que dans les colunas sociais, c’est-à-dire dans les rubriques people, au bras de sa scintillante épouse. À l’écoute de « Sem gravidade », on ne peut que le regretter, mais rien ne dit qu’il a définitivement raccroché les gants. En attendant, rendez vous lundi sur Tropicália pour (re)découvrir cet artiste singulier.
En vidéo: "Bob" et "Para ser so minha mulher"
Escutando hoje: Otto (cadê ele..?)
(tradução do texto francês, destinado à um publico aprendiz...)
Otto é o que se chama no Brasil de um “bicho maluco”. Um tipo de artista excêntrico, bastante fora dos padrões, mas cheio de talento. Simplesmente vejam só... Faz bastante tempo que ele parece ter desaparecido um pouco da atual cena musical brasileira. Ao reencontrar recentemente « Sem gravidade », seu último álbum, datado de 2003, lembrei-me de uma entrevista épica com o artista, àquela época, não sem um certo sorriso...
Ela começou a partir de um início de tarde estressante, na companhia de seus assessores de imprensa, na tentativa de localizar o “bicho” em algum lugar da zona sul do Rio de Janeiro. Já me haviam prevenido de que a figura era no mínimo imprevisível. Mas depois de várias tentativas, Otto ligou para o hotel onde eu estava, me propondo alugar uma bicileta, a fim de fazer a entrevista pedalando ao redor da Lagoa Rodrigo de Freitas. Eu tentei fazê-lo entender que esse método não seria o mais cômodo; e ele, com a maior naturalidade, me propôs então realizá-la na praia, entre um ou dois mergulhos. Eu tive que lutar firme para convencê-lo a me encontrar num ambiente mais adequado. Chegando atrasado, ele desabou sobre o meu sofá, de onde, apesar de tudo, me relatou com paixão toda a sua vida e trajetória. Por experiência própria, o contato com muitos artistas do Nordeste são raramente previsíveis, e nem sempre nos acalmam os nervos, mas como se poderia dizer: vale pelas boas lembranças!
Otto Maximiliano Pereira de Cordeiro Ferreira (ufa!) nasceu em 1968, sobre o solo fértil de Pernambuco. Depois de viver na França de 1989 a 1991, ele retornou ao Brasil para ocupar um lugar importante na evolução da música popular brasileira. Ele veio a integrar o Mangue Beat, esse movimento de Recife e Olinda (PE) considerado por alguns como o mais inovador do Brasil desde o nascimento da Bossa Nova.
Otto fez parte de dois grupos emblemáticos dessa grande onda musical: foi percussionista de Chico Science & Nação Zumbi, antes de integrar o Mundo Livre S.A., com o qual gravou « Samba esquema noise » en 1994, e « Guentando a Ôla » (1996).
Só para lembrar, musicalmente, o Mangue Beat produzia um coquetel detonador de rock pulsante, mesclado ao frenesi dos ritmos do Maracatú, ainda que dentro da modernidade do “drum’n’bass”.
Em 1998, Otto fez parte do grupo daqueles jovens artistas do selo Trama, sob a égide de João Marcelo Boscoli (filho de Elis Regina e de Rônaldo Boscoli) e André Szajman. Ele se lança então como solo num primeiro álbum que é louvado pela crítica: « Samba para burro ». Desse disco extraiu-se a famosa Bob, fascinante peça hipnótica (com Bebel Gilberto no backing vocal), vindo a ser acompanhado de um clip bastante difundido, contando com as participações especiais de artistas como Adriana Calcanhotto, Jards Macalé, Marcos Suzanno, Zé Renato, e alguns outros (vide o vídeo em baixo). Para esse álbum bastante incensado, Otto reuniu uma mistura apaixonante feita de suas raízes musicais nordestinas e da onda eletrônica de São Paulo de então. Isso também era um pouco o perfil, a “marca registrada”, do audacioso selo Trama, que englobava artistas dedicados à música eletrônica, como Fernanda Porto e Mad Zoo como também artistas mais tradicionais e “de raiz”, como Cajú & Castanha ou até Baden Powell (1937-2000) e Paulinho Nogueira (1929-2002).
Nos anos que se seguiram, Otto enriqueceu sua discografia com « Changez tout » (2000), « Condom black » (2001), antes da chegada desse « Sem gravidade » (2003), disco na época concebido durante uma espécie de viagem iniciática do artista, através do deserto californiano – junto com sua nova companheira, Alexandra Negrini, uma glamurosa atriz de novelas de sucesso no Brasil.
Uma vez que, através desse álbum, o artista parece ter enfim dosado com sucesso as experimentações instrumentais e a solidez melódica, ele não deu qualquer continuidade à sua obra. Ele não tem sido visto a não ser nas colunas sociais, aparecendo apenas em publicações de “celebridades”, ao lado de sua cintilante esposa.
Ao escutar “Sem gravidade”, há o que lamentar, mas ninguém disse que ele pendurou as chuteiras definitivamente. Por enquanto, convido vocês a (re)descubrir este artista singular no Tropicalia de segunda feira...
Seguem as videos de "Bob" (1998) e "Pra ser so minha mulher" (2003)
(tradução do texto francês, destinado à um publico aprendiz...)
Otto é o que se chama no Brasil de um “bicho maluco”. Um tipo de artista excêntrico, bastante fora dos padrões, mas cheio de talento. Simplesmente vejam só... Faz bastante tempo que ele parece ter desaparecido um pouco da atual cena musical brasileira. Ao reencontrar recentemente « Sem gravidade », seu último álbum, datado de 2003, lembrei-me de uma entrevista épica com o artista, àquela época, não sem um certo sorriso...
Ela começou a partir de um início de tarde estressante, na companhia de seus assessores de imprensa, na tentativa de localizar o “bicho” em algum lugar da zona sul do Rio de Janeiro. Já me haviam prevenido de que a figura era no mínimo imprevisível. Mas depois de várias tentativas, Otto ligou para o hotel onde eu estava, me propondo alugar uma bicileta, a fim de fazer a entrevista pedalando ao redor da Lagoa Rodrigo de Freitas. Eu tentei fazê-lo entender que esse método não seria o mais cômodo; e ele, com a maior naturalidade, me propôs então realizá-la na praia, entre um ou dois mergulhos. Eu tive que lutar firme para convencê-lo a me encontrar num ambiente mais adequado. Chegando atrasado, ele desabou sobre o meu sofá, de onde, apesar de tudo, me relatou com paixão toda a sua vida e trajetória. Por experiência própria, o contato com muitos artistas do Nordeste são raramente previsíveis, e nem sempre nos acalmam os nervos, mas como se poderia dizer: vale pelas boas lembranças!
Otto Maximiliano Pereira de Cordeiro Ferreira (ufa!) nasceu em 1968, sobre o solo fértil de Pernambuco. Depois de viver na França de 1989 a 1991, ele retornou ao Brasil para ocupar um lugar importante na evolução da música popular brasileira. Ele veio a integrar o Mangue Beat, esse movimento de Recife e Olinda (PE) considerado por alguns como o mais inovador do Brasil desde o nascimento da Bossa Nova.
Otto fez parte de dois grupos emblemáticos dessa grande onda musical: foi percussionista de Chico Science & Nação Zumbi, antes de integrar o Mundo Livre S.A., com o qual gravou « Samba esquema noise » en 1994, e « Guentando a Ôla » (1996).
Só para lembrar, musicalmente, o Mangue Beat produzia um coquetel detonador de rock pulsante, mesclado ao frenesi dos ritmos do Maracatú, ainda que dentro da modernidade do “drum’n’bass”.
Em 1998, Otto fez parte do grupo daqueles jovens artistas do selo Trama, sob a égide de João Marcelo Boscoli (filho de Elis Regina e de Rônaldo Boscoli) e André Szajman. Ele se lança então como solo num primeiro álbum que é louvado pela crítica: « Samba para burro ». Desse disco extraiu-se a famosa Bob, fascinante peça hipnótica (com Bebel Gilberto no backing vocal), vindo a ser acompanhado de um clip bastante difundido, contando com as participações especiais de artistas como Adriana Calcanhotto, Jards Macalé, Marcos Suzanno, Zé Renato, e alguns outros (vide o vídeo em baixo). Para esse álbum bastante incensado, Otto reuniu uma mistura apaixonante feita de suas raízes musicais nordestinas e da onda eletrônica de São Paulo de então. Isso também era um pouco o perfil, a “marca registrada”, do audacioso selo Trama, que englobava artistas dedicados à música eletrônica, como Fernanda Porto e Mad Zoo como também artistas mais tradicionais e “de raiz”, como Cajú & Castanha ou até Baden Powell (1937-2000) e Paulinho Nogueira (1929-2002).
Nos anos que se seguiram, Otto enriqueceu sua discografia com « Changez tout » (2000), « Condom black » (2001), antes da chegada desse « Sem gravidade » (2003), disco na época concebido durante uma espécie de viagem iniciática do artista, através do deserto californiano – junto com sua nova companheira, Alexandra Negrini, uma glamurosa atriz de novelas de sucesso no Brasil.
Uma vez que, através desse álbum, o artista parece ter enfim dosado com sucesso as experimentações instrumentais e a solidez melódica, ele não deu qualquer continuidade à sua obra. Ele não tem sido visto a não ser nas colunas sociais, aparecendo apenas em publicações de “celebridades”, ao lado de sua cintilante esposa.
Ao escutar “Sem gravidade”, há o que lamentar, mas ninguém disse que ele pendurou as chuteiras definitivamente. Por enquanto, convido vocês a (re)descubrir este artista singular no Tropicalia de segunda feira...
Seguem as videos de "Bob" (1998) e "Pra ser so minha mulher" (2003)
3 commentaires:
Pas inintéressant du tout!! J'aime beaucoup le premier titre. Salut à toi Daniel!!
Cousin Hub
...ceci dit, je ne voudrais pas le rencontrer au coin d'une rue!!
O bicho é maluco, mas tem uma sonoridade muito legal. "Pra ser só minha mulher" eu gosto muito ... Bob tem mesmo um instrumental sofisticado, mas não é a minha praia. Gostei muito do post, e espero que o "bicho" reapareça, e saia da sombra da companheira ... que por aqui tb. é considerada meio esquisita. Nem sei se ainda estão juntos, na verdade. Kisses.
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