16/08: un show entre ‘frères’, compositeurs d’une nouvelle génération, Edu Krieger et Rodrigo Maranhão. Des cariocas baignés dans les rythmes du Nordeste, rejoints en participation spéciale par une pétillante Anna Luisa, interprète dont le talent est certain, depuis son premier álbum de 2006: “Do Zero”. Krieger, Maranhão et Anna Luisa, tous sont fans de percussions et de batuque, mais dans ce show où règne la bonne humeur, c’est la forme voix/ guitare - qui sert des mélodies finement ciselées des deux musiciens- qui est livrée à une jeunesse dorée dans le Cinémathèque Jam Club de Botafogo.
17/08: rencontre à Lapa avec les deux protagonistes de la veille, Edu et Rodrigo, qui explorent deux mondes qui se rejoignent tant dans la force créatrice que dans la difficulté d’être un compositeur de talent en devenir. Ces rencontres eurent lieu au Bar Semente de Lapa.
18/08: retrouvaille avec Paulinho Moska (que je n’arrive pas à appeler Moska...), un des ces excellents compositeurs issu des années 90. Ceci dans sa belle maison rénovée du quartier du Jardim Botânico. Conversation philosofico-musicale, existancielle et surréaliste parfois, qui termine par un blues, nouvelle création pour la scéance photo (à voir dans un prochain post).
Le soir, un dîner sorti de nulle part, improvisé, avec Ivan Lins et son vieux compagnon d’arme et principal parolier, Vitor Martin, dans un restaurant discret de Leblon. On y parle musique, un peu, mais surtout de cachaça, de pêche, du Portugal, et de bien d’autres anecdotes.
19/08: cela devait durer 20 minutes...Pendant une heure rencontre avec Zeca Baleiro, en pleine promotion de son nouvel album, “O Coração do Homen- bomba” ( ‘le coeur de la bombe humaine’). Le pire moment pour interviewer un artiste. Et pourtant au final, un des meilleurs moments de la semaine. Analyse de l’album ponctué de pas mal d’humour. Zeca semble souffler entre de nombreuses interviews téléphoniques. J’avais juste eu le temps d’écouter l’album le matin-même.
L’après-midi, un autre monument, Pedro Luis (sans A Parede, son groupe), s’applique en bon historien de son oeuvre, à chronologiquement évoquer sa carrière. L’artiste est son meilleur agent, sans aucun doute. Je n’aime pas trop la froideur des bureaux de la production. Instructif tout de même et -on dira- efficace. J’attendais sans doute plus de fantaisie. J’ai quand même eu droit, en primeur, à l’écoute de son prochain álbum qui parait três solide, avec Lenine à la production. On imagine le souffle d’énergie dégagé par ces deux reunis...
Le soir, show de Caetano Veloso qui enregistre son prochain dvd -Obra em progresso- dans la salle ‘Oi Casa Grande’ de Leblon. Je n’arrive plus à accrocher depuis son álbum “Ce”. Les melodies sont poussives et laborieuses et je me demande pourquoi il s’entête à vouloir mettre 120 mots, là ou 60 suffiraient. Il reste sa délicieuse ironie, qui égratine comme son habitude Lobão, le rockeur (excellent!) polémico-risible... Ces deux là finiront à l’église. Ceci dit, la critique encense la performance, alors, comprenne qui pourra...Mais, oui, je continue à aimer Caetano...
20/08: Fred Martins, autre musicien compositeur de talent de la nouvelle génération, a la gentillesse de venir jusqu’à mon hôtel. L’artiste est davantage tourné vers une pop très brasilianisée, fait de subtiles lignes mélodiques. Assez étonnement, il me livre des points de vues sur la samba du quartier de Lapa et sur l’éducation des enfants défavorisés qui sortent des lieux communs. Il arrive à mettre en question certaines certitudes que je croyais inébranlables. Une tête bien pleine et un artiste délicat.
Fin d’après midi, dans une de ses fantastiques librairies de la “zona sul”, rencontre avec Thais Gulin, autre interprète tournée vers une musique plus avant-guardiste. Une artiste rêveuse et introspective durant la conversation, qui n’est pas sans me rappeler une ancienne interview avec Adrianna Calcanhotto en 2003.
La soirée se termine avec le pocket show d’une nouvelle artiste (encore une!), Monique Kessous, dans l’annexe d’une autre libraire d’Ipanema. Une chanteuse divisée entre une musique tournée vers ses racines tzigannes, et une pop commerciale que j’espère, elle laissera sur le côté avec le temps. Le public se résume à de nombreux familiers de l’interprète. Pas dénuée de talent... à suivre...
21/08: Dans un de ces magnifiques appartements anciens de Copacabana, rencontre avec une excellente chanteuse de samba, Marianna Baltar, une des fondatrices du fameux Centre Culturel Carioca. Avec elle, ce sont les coulisses de Lapa qui me sont révélés. Une vision bien aiguisé de cette multi-artiste, également danseuse et actrice.
Fin d’après-midi, dans le quartier de Laranjeira, c’est Nilze Carvalho et son mari qui me recoivent chaleureusement. Outre l’évocation de sa carrière très singulière d’instrumentiste prodige (cavaquinho et bandolim), je detecte des sculptures de disciples de Vitalino et une belle pièce de la vallée de Jequitinhnoha. Une rencontre ‘cool’ et humaine comme je les aime.
Le soir, c’est à la Fundação Progresso que cela se passe avec un show de Dado Villa Lobos, ex-intégrant du cultissime groupe Legião Urbana, rejoint par un des interprètes masculins les plus mésestimés de la scène brésilienne depuis 25 ans, Tony Platão. Ce dernier arrache dans les reprises du groupe pré-cité. Le son de la salle, Parada da Lapa, par contre, laisse fort à désirer. Un fait plutôt rare au Brésil.
22/08: interview avec une figure emblématique de la Bossa Nova (il en fallait bien une pour le cinquantenaire du mouvement!), Severino filho, dernier membre fondateur du plus vieux groupe vocal du pays (du monde?), Os Cariocas, né en 1946. Reception plutôt froide et peu sympathique de la prod. et un musicien qui s’efforce mécaniquement à me raconter ce que les dictionnaires m’ont déjà enseigné. J’arrive cependant à lui faire cracher des anecdotes amusantes sur João (Gilberto) ou Tom (Jobim).
Entretien un rien laborieux, mais l’homme est aimable et plein de bonne volonté.
L’après-midi, dans un hôtel de luxe avec une vue imprenable sur la baie de Copacabana, rencontre avec Anna Luisa, la chanteuse vue le 18/08 sur scène. Enjouée et spontannée, elle me parle frénétiquement de son second album à venir, plein de promesse semble-t-il. Elle est un vrai bonheur pour un interviewer, qui voit son travail peu contraignant tant elle est enthousiaste!
Le soir –ce soir- Caetano Veloso et Roberto Carlos donne un concert au Théâtre Municipal. Un hommage à Jobim dans le cadre des 50 années de la Bossa. La rencontre est historique mais bien sûr, il me fut impossible d’obtenir un ticket. Sur 2.500 places, la moitié fut distribuée à des invités divers et variés. Une commémoration en cercle fermé. Drôle de féte peu démocratique...On attendra un éventuel dvd. D'après la critique, il fut bien question d'un concert historique (voir lien Notas musicais, en portugais, blog de Mauro Ferreira)
Ce non évènement -pour moi!- me donne l’occasion d’écrire ce résumé d’un matériel à exposer bientôt ici...où ailleurs. Je crois que ce week-end, je pousserai sur “pause”...Ah oui, la Belgique s’incline en demi finale de foot olympique face au Brésil. L’équipe des diablotins eut la courtoisie de ne pas laisser inconsolable un pays en mal de médailles...Nous, on est habitué.
(photo Daniel A.)
17/08: rencontre à Lapa avec les deux protagonistes de la veille, Edu et Rodrigo, qui explorent deux mondes qui se rejoignent tant dans la force créatrice que dans la difficulté d’être un compositeur de talent en devenir. Ces rencontres eurent lieu au Bar Semente de Lapa.
18/08: retrouvaille avec Paulinho Moska (que je n’arrive pas à appeler Moska...), un des ces excellents compositeurs issu des années 90. Ceci dans sa belle maison rénovée du quartier du Jardim Botânico. Conversation philosofico-musicale, existancielle et surréaliste parfois, qui termine par un blues, nouvelle création pour la scéance photo (à voir dans un prochain post).
Le soir, un dîner sorti de nulle part, improvisé, avec Ivan Lins et son vieux compagnon d’arme et principal parolier, Vitor Martin, dans un restaurant discret de Leblon. On y parle musique, un peu, mais surtout de cachaça, de pêche, du Portugal, et de bien d’autres anecdotes.
19/08: cela devait durer 20 minutes...Pendant une heure rencontre avec Zeca Baleiro, en pleine promotion de son nouvel album, “O Coração do Homen- bomba” ( ‘le coeur de la bombe humaine’). Le pire moment pour interviewer un artiste. Et pourtant au final, un des meilleurs moments de la semaine. Analyse de l’album ponctué de pas mal d’humour. Zeca semble souffler entre de nombreuses interviews téléphoniques. J’avais juste eu le temps d’écouter l’album le matin-même.
L’après-midi, un autre monument, Pedro Luis (sans A Parede, son groupe), s’applique en bon historien de son oeuvre, à chronologiquement évoquer sa carrière. L’artiste est son meilleur agent, sans aucun doute. Je n’aime pas trop la froideur des bureaux de la production. Instructif tout de même et -on dira- efficace. J’attendais sans doute plus de fantaisie. J’ai quand même eu droit, en primeur, à l’écoute de son prochain álbum qui parait três solide, avec Lenine à la production. On imagine le souffle d’énergie dégagé par ces deux reunis...
Le soir, show de Caetano Veloso qui enregistre son prochain dvd -Obra em progresso- dans la salle ‘Oi Casa Grande’ de Leblon. Je n’arrive plus à accrocher depuis son álbum “Ce”. Les melodies sont poussives et laborieuses et je me demande pourquoi il s’entête à vouloir mettre 120 mots, là ou 60 suffiraient. Il reste sa délicieuse ironie, qui égratine comme son habitude Lobão, le rockeur (excellent!) polémico-risible... Ces deux là finiront à l’église. Ceci dit, la critique encense la performance, alors, comprenne qui pourra...Mais, oui, je continue à aimer Caetano...
20/08: Fred Martins, autre musicien compositeur de talent de la nouvelle génération, a la gentillesse de venir jusqu’à mon hôtel. L’artiste est davantage tourné vers une pop très brasilianisée, fait de subtiles lignes mélodiques. Assez étonnement, il me livre des points de vues sur la samba du quartier de Lapa et sur l’éducation des enfants défavorisés qui sortent des lieux communs. Il arrive à mettre en question certaines certitudes que je croyais inébranlables. Une tête bien pleine et un artiste délicat.
Fin d’après midi, dans une de ses fantastiques librairies de la “zona sul”, rencontre avec Thais Gulin, autre interprète tournée vers une musique plus avant-guardiste. Une artiste rêveuse et introspective durant la conversation, qui n’est pas sans me rappeler une ancienne interview avec Adrianna Calcanhotto en 2003.
La soirée se termine avec le pocket show d’une nouvelle artiste (encore une!), Monique Kessous, dans l’annexe d’une autre libraire d’Ipanema. Une chanteuse divisée entre une musique tournée vers ses racines tzigannes, et une pop commerciale que j’espère, elle laissera sur le côté avec le temps. Le public se résume à de nombreux familiers de l’interprète. Pas dénuée de talent... à suivre...
21/08: Dans un de ces magnifiques appartements anciens de Copacabana, rencontre avec une excellente chanteuse de samba, Marianna Baltar, une des fondatrices du fameux Centre Culturel Carioca. Avec elle, ce sont les coulisses de Lapa qui me sont révélés. Une vision bien aiguisé de cette multi-artiste, également danseuse et actrice.
Fin d’après-midi, dans le quartier de Laranjeira, c’est Nilze Carvalho et son mari qui me recoivent chaleureusement. Outre l’évocation de sa carrière très singulière d’instrumentiste prodige (cavaquinho et bandolim), je detecte des sculptures de disciples de Vitalino et une belle pièce de la vallée de Jequitinhnoha. Une rencontre ‘cool’ et humaine comme je les aime.
Le soir, c’est à la Fundação Progresso que cela se passe avec un show de Dado Villa Lobos, ex-intégrant du cultissime groupe Legião Urbana, rejoint par un des interprètes masculins les plus mésestimés de la scène brésilienne depuis 25 ans, Tony Platão. Ce dernier arrache dans les reprises du groupe pré-cité. Le son de la salle, Parada da Lapa, par contre, laisse fort à désirer. Un fait plutôt rare au Brésil.
22/08: interview avec une figure emblématique de la Bossa Nova (il en fallait bien une pour le cinquantenaire du mouvement!), Severino filho, dernier membre fondateur du plus vieux groupe vocal du pays (du monde?), Os Cariocas, né en 1946. Reception plutôt froide et peu sympathique de la prod. et un musicien qui s’efforce mécaniquement à me raconter ce que les dictionnaires m’ont déjà enseigné. J’arrive cependant à lui faire cracher des anecdotes amusantes sur João (Gilberto) ou Tom (Jobim).
Entretien un rien laborieux, mais l’homme est aimable et plein de bonne volonté.
L’après-midi, dans un hôtel de luxe avec une vue imprenable sur la baie de Copacabana, rencontre avec Anna Luisa, la chanteuse vue le 18/08 sur scène. Enjouée et spontannée, elle me parle frénétiquement de son second album à venir, plein de promesse semble-t-il. Elle est un vrai bonheur pour un interviewer, qui voit son travail peu contraignant tant elle est enthousiaste!
Le soir –ce soir- Caetano Veloso et Roberto Carlos donne un concert au Théâtre Municipal. Un hommage à Jobim dans le cadre des 50 années de la Bossa. La rencontre est historique mais bien sûr, il me fut impossible d’obtenir un ticket. Sur 2.500 places, la moitié fut distribuée à des invités divers et variés. Une commémoration en cercle fermé. Drôle de féte peu démocratique...On attendra un éventuel dvd. D'après la critique, il fut bien question d'un concert historique (voir lien Notas musicais, en portugais, blog de Mauro Ferreira)
Ce non évènement -pour moi!- me donne l’occasion d’écrire ce résumé d’un matériel à exposer bientôt ici...où ailleurs. Je crois que ce week-end, je pousserai sur “pause”...Ah oui, la Belgique s’incline en demi finale de foot olympique face au Brésil. L’équipe des diablotins eut la courtoisie de ne pas laisser inconsolable un pays en mal de médailles...Nous, on est habitué.
8 commentaires:
Chouette Daniel, tu ne t'interesses pas seulement à des monuments comme Ivan Lins! Peut-être chez ces jeunes artistes, il y a une Elis ou un Caetano de demain!! Salut à toi! Hub
Vraiment dommage que la plupart de ces artistes ne se trouvent pas chez nous...Tu as un tuyaux??
Je trouve assez pénible de vouloir commémorer les 50 ans de la Bossa...entre personne du show bizz. Pourquoi n'ont-il pas fait un show démocratique sur la plage de Copa? Bien à toi, Jacques
Je pense que les brésiliens ont bien de la chance d avoir un journaliste si passionné :-)Le but étant de diffuser cette merveilleuse musique le plus possible, cela serait dommage que cela ne puisse pas sortir vers d'autres continents. Félicitations pour ton travail mon petit Daniel, qui est toujours très pro.
Olá, Daniel. Muito interessante mesmo a diversidade dos seus entrevistados. De Ivan Lins, ícone de uma geração, a Thais Gulin (eu desconhecia totalmente até você postá-la aqui, passando pelo Zeca Baleiro ... é bom isso, a diversidade! Vá em frente.
P.S.: as fotos estão muito boas.
Bonjour, Claudia. Ça va? Bom, espero que você coompreenda meu português ... de fato, tenho percebido aqui no Rio uma reação muito boa à diversidade apresentada pelo blogueiro. Muita coisa de boa qualidade fica mesmo escondida por causa da fixação da mídia sobre os "grandes nomes". Eu mesma, uma carioca relativamente bem informada, ainda me surpreendo com alguns nomes que encontro por aqui. E o Youtube no próprio blog me permite confirmar rapidamente a qualidade desses novos talentos. Bom, aguardo você aqui no Rio para um café, nas suas próximas férias.
Beijos, com carinho,
Olguita.
Olá Olga,
Çà va très bien merci :-)
Penso que à que é todo o tempo está surpresa leste eu -:) A riqueza cultural do Brasil, é impressionante vocês deve certamente ser muito orgulhosa do vosso maravilhoso país. E seguidamente está com grande prazer que tomaria um café com vôce: -) Muito bonita a canção de Clara Nunes Daniel: -)
Ok, Claudita! Sim, eu me orgulho exatamente dessa diversidade cultural da qual dispomos.
Aguardo então vossa chegada nas próximas férias para nos divertirmos aqui no "Purgatório da Beleza e do Caos". Prepare-se para o calor! Vais amar a praia, com certeza.
Beijinhos. Inté.
P.S.: seu português está excelente!
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