Ayant eu le privilège durant ces dernières années, de rencontrer bon nombre d’artistes et de producteurs, j’avais décidé, pour mon voyage au Brésil en mars dernier, de me tourner vers ceux qui alimentent quotidiennement mon univers musical : je veux parler des journalistes et des critiques de ce domaine. Parmi les quelques-uns que je me plais à lire, deux personnalités aiguisaient ma curiosité par leur travail et leur style diamétralement opposés.
Le premier, Mauro Ferreira, la quarantaine, écrit sur plusieurs fronts. Dans le journal quotidien ‘O Dia’–tirage d’environ 200.000 exemplaires dans l’état de Rio-, il se limite à commenter l’actualité des artistes de poids, ou de ceux qui ont une portée plutôt populaire. Attenant au journal en ligne, il possède son blog, ‘Géleia geral’, où il développe ces thèmes, à la manière d’un journal musical, dans un ton bien différent de l’autre blog qui constitue sa vraie force, et qui m’apparaît presque comme sa raison de vivre : Notas Musicais (lien ici), totalement indépendant du journal. L’homme s’y définit comme un grand collectionneur de cd’s et dvd’s, un fait vérifié, et comme un amateur et spécialiste des interprètes féminines. Sept jours sur sept, il alimente son blog d’environ 4 posts quotidiens dont en moyenne 3 seront consacrés à la musique brésilienne, allant de l’artiste le plus populaire au groupe le plus marginal.
De tout le pays, Mauro est sans doute le journaliste qui divulgue les informations plus rapidement que n’importe lequel de ses collègues. C’est le champion du scoop brûlant… le sniper de l’info inattendue.
Quitte à parfois se mettre à dos les producteurs ou les artistes, il vous dévoilera une pochette gardée dans les coffres d’une maison de disques, ou la liste des titres qui seront inclus dans un prochain album d’importance, et qui se devait d’être restée secrète. L’homme a ses filières et ses sources qu’il gardera bien de me dévoiler ! Il ne s’étonne plus, dès lors, d’être parfois banni de la liste des invités de concerts, ou de ceux qui reçoivent gracieusement les albums. Mais ce n’est pas général, car Mauro peut se targuer d’avoir un certain poids dans le métier. Le plus important à considérer, car nous parlons bien de ‘journalisme’ , c’est la véracité de ses informations qui n’ont pratiquement jamais été mises en défaut depuis l’existence de son blog, c’est-à-dire depuis novembre 2006.
Le premier, Mauro Ferreira, la quarantaine, écrit sur plusieurs fronts. Dans le journal quotidien ‘O Dia’–tirage d’environ 200.000 exemplaires dans l’état de Rio-, il se limite à commenter l’actualité des artistes de poids, ou de ceux qui ont une portée plutôt populaire. Attenant au journal en ligne, il possède son blog, ‘Géleia geral’, où il développe ces thèmes, à la manière d’un journal musical, dans un ton bien différent de l’autre blog qui constitue sa vraie force, et qui m’apparaît presque comme sa raison de vivre : Notas Musicais (lien ici), totalement indépendant du journal. L’homme s’y définit comme un grand collectionneur de cd’s et dvd’s, un fait vérifié, et comme un amateur et spécialiste des interprètes féminines. Sept jours sur sept, il alimente son blog d’environ 4 posts quotidiens dont en moyenne 3 seront consacrés à la musique brésilienne, allant de l’artiste le plus populaire au groupe le plus marginal.
De tout le pays, Mauro est sans doute le journaliste qui divulgue les informations plus rapidement que n’importe lequel de ses collègues. C’est le champion du scoop brûlant… le sniper de l’info inattendue.
Quitte à parfois se mettre à dos les producteurs ou les artistes, il vous dévoilera une pochette gardée dans les coffres d’une maison de disques, ou la liste des titres qui seront inclus dans un prochain album d’importance, et qui se devait d’être restée secrète. L’homme a ses filières et ses sources qu’il gardera bien de me dévoiler ! Il ne s’étonne plus, dès lors, d’être parfois banni de la liste des invités de concerts, ou de ceux qui reçoivent gracieusement les albums. Mais ce n’est pas général, car Mauro peut se targuer d’avoir un certain poids dans le métier. Le plus important à considérer, car nous parlons bien de ‘journalisme’ , c’est la véracité de ses informations qui n’ont pratiquement jamais été mises en défaut depuis l’existence de son blog, c’est-à-dire depuis novembre 2006.
Mauro Ferreira dans son élément (foto Daniel A.)
‘Notas Musicais’ demeure sans conteste l’outil numéro un pour ceux qui, de façon pointue, voudraient coller au plus prêt au monde musical brésilien. L’aspect ultra informatif du blog lui confère évidemment un style peu chaleureux, auquel s’ajoute l’absence d’interactivité avec ses lecteurs. Ces derniers sont très nombreux et répondent promptement quand Mauro prend position dans la critique d’un album ou d’un concert. Son public est assez souvent constitué de connaisseurs qui défendent bec et ongle leurs goûts artistiques et leurs idoles que le journaliste voudrait trop rapidement égratigner. Dommage sans doute qu’il ne réponde pas quand une vraie bonne question lui est posée. Mais le temps de Mauro Ferreira est entièrement dévoué à sa recherche d’informations de première main, et je suppose que ce fut un privilège d’avoir pu lui voler quelques heures pour qu’il me parle de son travail, et pour qu’il m’aiguille sur la voie de quelques albums qui auraient pu m’échapper.
Le travail et la personnalité d’Antônio Carlos Miguel sont bien différents. Ce journaliste, un peu plus âgé que son collègue, fait partie de l’équipe des chroniqueurs musicaux du grand quotidien brésilien ‘O Globo’ –tirage de 300.000 à 500.000 exemplaire sur tout le pays (mais principalement lus dans l’état de Rio de Janeiro) .
Chacun des huit ou neuf journalistes qui couvrent l’actualité musicale possède sa propre spécialité (pop, rock, électro, funk…), et Antônio se voue à une MPB généraliste, avec cependant une inclinaison avouée vers le jazz brésilien et international qu’il connaît particulièrement bien. Les connaissances du chroniqueur, contrairement à Mauro Ferreira, c’est dans le quotidien que nous les trouverons. Son blog (Antonio Carlos Miguel) lié au journal en ligne, n’a rien de commun avec son collègue d’‘O Dia’, avec qui il a travaillé au ‘Globo’ par le passé. On peut l’apparenter à un journal personnel, fait de petites touches impressionnistes : Il s’exprimera bien sûr sur la musique, mais évoquera des situations quotidiennes, parfois écrites en temps réel. Il parle de ce qu’il écoute, d’une promenade qui l’a enchanté, d’une pensée qui lui vient à l’esprit, et évoque souvent dans ses errances artistiques, de sa compagne K. (Kati) à la manière de l’inspecteur Colombo…Il peut également conseiller une expo qu’il a pu apprécier, ou raconter une rencontre particulièrement intéressante qu’il a pu faire avec un collègue venu de Belgique…(hum !). Mais parfois aussi il n’éditera qu’une photo ou laissera deux phrases courtes sur la victoire de son club de foot, le Flumineeense ! Enfin, plus rarement, il s’engagera sur un sujet comme une marche sur la légalisation des drogues douces.
Le blog est à son image : c’est un homme fou de musique –avec une collection d’environ 9000 titres- mais qui n’est pas prisonnier de son domaine de connaissance. Sa passion ne l’empêche pas de demeurer très humain et ouvert à d’autres sujets.
Chacun des huit ou neuf journalistes qui couvrent l’actualité musicale possède sa propre spécialité (pop, rock, électro, funk…), et Antônio se voue à une MPB généraliste, avec cependant une inclinaison avouée vers le jazz brésilien et international qu’il connaît particulièrement bien. Les connaissances du chroniqueur, contrairement à Mauro Ferreira, c’est dans le quotidien que nous les trouverons. Son blog (Antonio Carlos Miguel) lié au journal en ligne, n’a rien de commun avec son collègue d’‘O Dia’, avec qui il a travaillé au ‘Globo’ par le passé. On peut l’apparenter à un journal personnel, fait de petites touches impressionnistes : Il s’exprimera bien sûr sur la musique, mais évoquera des situations quotidiennes, parfois écrites en temps réel. Il parle de ce qu’il écoute, d’une promenade qui l’a enchanté, d’une pensée qui lui vient à l’esprit, et évoque souvent dans ses errances artistiques, de sa compagne K. (Kati) à la manière de l’inspecteur Colombo…Il peut également conseiller une expo qu’il a pu apprécier, ou raconter une rencontre particulièrement intéressante qu’il a pu faire avec un collègue venu de Belgique…(hum !). Mais parfois aussi il n’éditera qu’une photo ou laissera deux phrases courtes sur la victoire de son club de foot, le Flumineeense ! Enfin, plus rarement, il s’engagera sur un sujet comme une marche sur la légalisation des drogues douces.
Le blog est à son image : c’est un homme fou de musique –avec une collection d’environ 9000 titres- mais qui n’est pas prisonnier de son domaine de connaissance. Sa passion ne l’empêche pas de demeurer très humain et ouvert à d’autres sujets.
Antônio et son ami Marcos Valle au "Mistura Fina" d'Ipanema (photo Daniel A.)
La rencontre avec Antônio et Kati fut très chaleureuse, et ils n’ont jamais hésité à m’encourager et à répondre à mes demandes d’informations quand j’en avais besoin.
Bon, soyons honnête, son blog n’est pas franchement soigné, la mise en page est confuse et déborde de vidéos Youtube à l’excès qu’il aime à filmer lui-même. L’informatique n’est pas son fort, et il ne s’en cache pas.
Dans le milieu du show bizz, sa simplicité et sa gentillesse semblent être appréciées de tous, et son carnet d’adresses contient tous les grands noms de la MPB, comme sur cette photo avec Roberto Carlos, la méga star populaire qui est aussi difficile à approcher que les joyaux de la couronne anglaise. Ou encore sur l’autre cliché où on le voit avec un des grands piliers de la Bossa nova, son ami Marcos Valle, avec qui il projette la conception d’une tourné et un nouvel album cette année. Antônio s’investit parfois dans l’élaboration de certains idées comme ce fut le cas, entre autres exemples, de l’excellent album ‘Cançoes do amor de iguais’ de la chanteuse brésilienne de jazz, Leila Maria. Nul doute que, pour le besoin de ce blog adoré, il me donnera en douce quelques numéros de téléphones que je convoite déjà, l’eau à la bouche…
6 commentaires:
Etant l’élève de Daniel depuis quelques mois dans l’approche de la musique brésilienne, je ne peux que confirmer que les blogs de nos journalistes brésiliens sont des outils très précieux, à consulter sans modération bien entendu.
Comme ce blog d’ailleurs qui est toujours une source d’information très enrichissante pour les francophones et pour tout le monde. Donc…je suis déjà impatiente de lire le prochain post sur la MPB ou …une introduction à l’APB- Art populaire brésilien. En effet, j’ai entendu dire que ce blog aurait bientôt un petit frère qui ne ciblerait que l’APB. Est-ce vrai ?
Au plaisir de te lire:-)
Dommage que je ne parle pas portugais, Daniel, ton article donne envie de suivre leur travail...je vais devoir me mettre à cette belle langue chantante, à bientôt.
Chère Clau B., le blog d'Art Populaire Brésilien existe déjà, mais il est encore vide de texte. J'espère pouvoir le déflorer (-: dans les semaines qui viennent, mais de toute façon ma collaboratrice de charme se chargera alors de mettre un lien ici. Mais elle est en vacance pour l'instant, et dieu sait quand elle reviendra...si elle revient! Elle est un peu lunatique...mais si ce n'est pas elle, je trouverai une autre pour se charger de l'intendance du blog. Mais ce serait dommage, car elle est très compétente dans tout ce qu'elle fait, et elle sera difficile à remplacer (-: Merci de ta visite...
Bonne initiative Frédérique...Enattendant rendez-vous ici et sur le forum, abraço...
Daniel, pas de doute sur l'importance de ACM et de Mauro Ferreira dans le journalisme musical brésilien. Leur travail dans les blogs, que j'essaye de suivre tous les jours, est un source d'information inquestionable pour les aimants de la musique, particulièrement la MPB. Chacun avec son style, ils deviennent complementaires. Pour rendre la mélange encore plus complete, j'ajouterais le travail de Pedro Alexandre Sanches dans ses blogs (
http://www.pedroalexandresanches.blogspot.com/
http://pedroalexandresanches.wordpress.com/ )
Tandi que ACM et Mauro Ferreira habitent à Rio de Janeiro et travaillent pour des quotidiens cariocas, PAS habite à São Paulo et travaille pour le magazin paulista "Carta Capital". À cause de son pouvoir économique, Vous le savez, São Paulo est devenu le grand centre culturel du Brésil d'aujourd'hui, au moins quand on parle de quantité et varieté de espetacles. Allors, une vision originé à São Paulo de la musique brésilienne me semble enrichissant. Qu'est-ce que Vous en pensez?
Merci pour cette indication Marcio, car je ne connais pas le blog de Pedro, même si son nom m'était bien connu. C'est en effet toujours intéressant de connaître un autre point de vue, et il est clair que je vais m'y intéresser.La vie musicale à Sao Paulo est en effet au moins aussi intense qu'à Rio, voire plus. Obrigado pela dica!!
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