La comédie musicale "Tom & Vinicius",
toujours à l"affiche au Théâtre Carlos Gomes de Rio de Janeiro.
toujours à l"affiche au Théâtre Carlos Gomes de Rio de Janeiro.
(Texto português em baixo)
Pour être complet, il me restait encore à relater un fait pour enfin clore le ‘voyage de poche’ que je fis à Rio de Janeiro, du 2 au 13 avril dernier. Il s’agissait en l’occurrence de la comédie musicale « Tom & Vinicius » à laquelle j’assistai au Théâtre Carlos Gomes au centre ville.
Avant de parler de la représentation en elle-même (ce sera la partie 2), une réflexion qui me vint à l’esprit durant le spectacle...
Tout bien réfléchi, les deux grands évènements qui imposèrent la Bossa Nova au monde se révélèrent, en fait, des évènements non désirés voire même regrettés par ses propres protagonistes.
D’abord, il y eu le fameux film Orfeu Negro de Marcel Camus qui gagna la palme d’or à Cannes en 1959 et l’Oscar du meilleure film étranger à Hollywood la même année. Si ce classique du cinéma ne possède pas en sois un lien direct avec la Bossa Nova, il jouera le rôle important de faire connaître au monde les noms d’Antônio Carlos Jobim (1927-1994) et de Vinicius de Moraes (1913-1980) qui, à cette époque, étaient les principaux pourvoyeurs du mouvement musical brésilien.
Cependant, cette reconnaissance ne se déroula pas comme les deux illustres protagonistes l’avaient rêvée.
Orfeu Negro (1959)- le film- était une adaptation (trop) libre de la pièce de Vinicius de Moraes « Orfeu da Conceição », tragédie grecque qui transposait le mythe d’Orphée dans les favelas de Rio de Janeiro. Les premières représentations avaient eu lieu en 1956. Cette œuvre fut, comme on le sait (ou pas), à l’origine de la rencontre de Vinicius et de Tom cette même année, au bar Villarino, quand le déjà illustre poète et diplomate demanda au compositeur et arrangeur de se charger de la mise en musique de son projet. Cette association donna naissance aux premiers chefs d’œuvre du duo comme Se todo fossem iguais a vocé ou Lamentos no morro.
Cependant, cette reconnaissance ne se déroula pas comme les deux illustres protagonistes l’avaient rêvée.
Orfeu Negro (1959)- le film- était une adaptation (trop) libre de la pièce de Vinicius de Moraes « Orfeu da Conceição », tragédie grecque qui transposait le mythe d’Orphée dans les favelas de Rio de Janeiro. Les premières représentations avaient eu lieu en 1956. Cette œuvre fut, comme on le sait (ou pas), à l’origine de la rencontre de Vinicius et de Tom cette même année, au bar Villarino, quand le déjà illustre poète et diplomate demanda au compositeur et arrangeur de se charger de la mise en musique de son projet. Cette association donna naissance aux premiers chefs d’œuvre du duo comme Se todo fossem iguais a vocé ou Lamentos no morro.
Tom Jobim (au fond), Vinicius et sa compagne d'alors, Lila Bôscoli, et Oscar Niemeyer dans les coulisses de la pièce Orfeu da Conceição. Niemeyer était le concepteur des décors.
Trois ans plus tard, quand Vinicius assista à l’adaptation sur pellicule de sa tragedie gréco/ brésilienne, il la détesta officieusement. De plus, Marcel Camus avait récusé les chansons originales -trop nombreuses et peu adaptées à la conception de son film- et avait demandé de les remplacer par trois nouveaux titres. Les deux compositeurs ne comprirent pas vraiment, mais s’exécutèrent voyant malgré tout le moyen de se faire un peu de blé. Et tant mieux si cela s’accompagnait d’une reconnaissance internationale. Ils composèrent alors trois chansons par téléphone (car Vinicius était alors en place comme diplomate à Montevideo) : A Felicidade, Frevo et O Nosso Amor, auxquels Camus ajoutera pour sa bande sonore un autre classique de la musique brésilienne composé par Luiz Bonfá et Antônio Maria : Manhã de Carnaval. Sans entrer dans les détails, Tom et Vinicius furent loin d’obtenir les retombées financières qu’ils espéraient -et auxquelles ils avaient droit- et regrettèrent amèrement d’avoir accepter le projet et d’avoir vendu, pour pas cher, leurs âmes au réalisateur français. Mais, qu’on le veille ou non, le film les fit connaître aux yeux du monde, à l’époque où le Brésil vivait son âge d’or en cette fin des années cinquante.
L’autre célèbre événement, celui-ci véritablement lié à la divulgation de la Bossa Nova dans le monde : le fameux concert du 21 novembre 1962 au Carnegie Hall de New York. Décrit en détail avec humour dans son livre « Chega de saudade » (Companha das letras), Ruy Castro nous raconte que tant la préparation que le show lui-même se révéla une « Bagunça » (désordre) totale. De l’amateurisme au meilleur de sa forme.
Pour rappel, certaines bonnes âmes américaines, animés par l’amour de la musique et surtout la perspective de belles rentrées financières, décidèrent de présenter aux Américains les figures de proue de la Bossa Nova, mouvement encore tout jeune à l’aube des années soixante. Participeront entre autres à ce concert anthologique : Sérgio Mendes, Sérgio Ricardo, Oscar Castro Neves, Luiz Bonfá, Agostinho dos Santos, Carlos Lyra, Roberto Menescal, Chico Feitosa et bien sûr João Gilberto et Antônio Carlos Jobim. La Bossa avait cependant déjà obtenu ses entrées aux Etats-unis, grâce aux jazzmen Charlie Bird, Herbie Mann ou Stan Getz. Et Desafinado de Jobim/ Newton Mendonça avait été l’objet, cette année-là, de onze versions, dont celle de Charly Bird et Stan Getz sur l’album « Jazz samba » qui s’était vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Le show en lui-même fut une petite catastrophe et il suffit d’écouter l'album « Bossa nova at the Carnegie Hall » (Audio Fidelity) pour s’en convaincre sans trop d’effort. Mais tandis que la presse brésilienne se gaussait de leurs compatriotes, descendant en flammes, à juste titre, leurs prestations, les Américains -toujours à la recherche de nouvelles sensations exotiques- furent d’un enthousiasme délirant. Tout devint Bossa Nova, jusqu’aux marques de machines à laver. Les Américains iront jusqu’à inventer le 'pas de danse Bossa Nova'(« quick, quick, slooooww… »), une idée qui n’avait pas effleuré l’esprit des Brésiliens eux-mêmes. Cet engouement est particulièrement bien rendu dans la comédie musicale « Tom & Vinicius », qui n'est pas sans faire preuve d'un certain sarcasme bon enfant tant à l'égard des Américains que des Français, et des gringos, en général...
En fait, si la Bossa avait déjà conquis les USA avant même ce concert, à partir de cette fameuse soirée, certains des protagonistes trouvèrent là, l’occasion de signer quelques contrats intéressants. Quelques mois plus tard, Antônio Carlos Jobim enregistrera à New York au mois de mai 1963, l’album instrumental « Antônio Carlos Jobim, The Composer of Desafinado plays », un des albums clés de la Bossa Nova, qui resta au sommet des ventes de nombreuses semaines.
En définitive, comme pour le film de Marcel Camus, ce concert événement -qui s’avéra un fiasco artistique- ouvrit au monde les portes d’un Brésil musical novateur …
(texto português traduzido do francês, destinado aos leitores aprendizes)
En vidéo:
-Medley comprenant "A Felicidade" dans sa partie finale, Vinicius de Moraes et Tom Jobim se souviennent d'Orfeu...Extrait d'un Spécial de la RTSI, télévision suisse italienne, avec aussi Toquinho et Miucha.
-La Bossa Nova a conquis les Etas-Unis: Astrud Gilberto et Stan Getz présente "The Girl fom Ipanema" (Tom Jobim/ Vinicius de Moraes)
Pour rappel, certaines bonnes âmes américaines, animés par l’amour de la musique et surtout la perspective de belles rentrées financières, décidèrent de présenter aux Américains les figures de proue de la Bossa Nova, mouvement encore tout jeune à l’aube des années soixante. Participeront entre autres à ce concert anthologique : Sérgio Mendes, Sérgio Ricardo, Oscar Castro Neves, Luiz Bonfá, Agostinho dos Santos, Carlos Lyra, Roberto Menescal, Chico Feitosa et bien sûr João Gilberto et Antônio Carlos Jobim. La Bossa avait cependant déjà obtenu ses entrées aux Etats-unis, grâce aux jazzmen Charlie Bird, Herbie Mann ou Stan Getz. Et Desafinado de Jobim/ Newton Mendonça avait été l’objet, cette année-là, de onze versions, dont celle de Charly Bird et Stan Getz sur l’album « Jazz samba » qui s’était vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Le show en lui-même fut une petite catastrophe et il suffit d’écouter l'album « Bossa nova at the Carnegie Hall » (Audio Fidelity) pour s’en convaincre sans trop d’effort. Mais tandis que la presse brésilienne se gaussait de leurs compatriotes, descendant en flammes, à juste titre, leurs prestations, les Américains -toujours à la recherche de nouvelles sensations exotiques- furent d’un enthousiasme délirant. Tout devint Bossa Nova, jusqu’aux marques de machines à laver. Les Américains iront jusqu’à inventer le 'pas de danse Bossa Nova'(« quick, quick, slooooww… »), une idée qui n’avait pas effleuré l’esprit des Brésiliens eux-mêmes. Cet engouement est particulièrement bien rendu dans la comédie musicale « Tom & Vinicius », qui n'est pas sans faire preuve d'un certain sarcasme bon enfant tant à l'égard des Américains que des Français, et des gringos, en général...
En fait, si la Bossa avait déjà conquis les USA avant même ce concert, à partir de cette fameuse soirée, certains des protagonistes trouvèrent là, l’occasion de signer quelques contrats intéressants. Quelques mois plus tard, Antônio Carlos Jobim enregistrera à New York au mois de mai 1963, l’album instrumental « Antônio Carlos Jobim, The Composer of Desafinado plays », un des albums clés de la Bossa Nova, qui resta au sommet des ventes de nombreuses semaines.
En définitive, comme pour le film de Marcel Camus, ce concert événement -qui s’avéra un fiasco artistique- ouvrit au monde les portes d’un Brésil musical novateur …
(texto português traduzido do francês, destinado aos leitores aprendizes)
Tom Jobim e Vinicius de Moraes, o musical (Parte I)
Para fazer um serviço completo, me resta ainda relatar um fato para fechar enfim a minha « viagem de bolso » ao Rio, de 2 a 13 de abril últimos. Tem a ver com a comédia musical « Tom & Vinicius », aquela à qual assisti no Teatro Carlos Gomes, no Centro da Cidade.
Antes de falar da repesentação em si (que será a Parte II), queria fazer uma reflexão que me veio à alma durante o espetáculo.
Ponderando bem, os dois grandes eventos que projetaram a Bossa Nova no mundo, revelaram-se, de fato, eventos não desejados ou até lamentados por seus próprios protagonistas.
De um lado, há o filme « Orfeu Negro », de Marcel Camus, que conquistou a Palma de Ouro em Cannes em 1959 e o Oscar de melhor filme estrangeiro em Hollywood no mesmo ano. Se esse clássico do cinema não tem nem de perto alguma coisa a ver diretamente com a Bossa, ele ao menos cumpriu o importante papel de levar ao conhecimento mundial os nomes de Antonio Carlos Jobim (1927-1994) e de Vinicius de Moraes (1913-1980), que, na época, eram os principais fornecedores de clássicos desse movimento musical brasileiro. Ao mesmo tempo, esse reconhecimento não se desenrolou exatamente da maneira como os dois ilustres protagonistas o haviam sonhado.
"Orfeu Negro" (1959) – o filme - foi uma adaptação livre (demais) da peça de Vinicius de Moraes : « Orfeu da Conceição », tragédia grega que transpunha o mito de Orfeu para o ambiente das favelas do Rio de Janeiro. As primeiras apresentações começaram em 1956. Essa produção, como é sabido (ou não), teve origem a partir do encontro de Vinicius e Tom, em 1956, no bar Villarino, quando o já ilustre poeta e diplomata pediu ao compositor e arranjador que se encarregasse da parte musical de seu projeto. Essa associação deu à luz os primeiros carros-chefes da dupla, como Se todos fossem iguais a você e Lamentos no morro.
Três anos mais tarde, quando Vinicius assistia à adaptação para película de sua tragédia greco-brasileira, ele a detestou oficiosamente. De mais a mais, Marcel Camus havia recusado as canções originais, muito numerosas e de difícil adaptação à concepção de seu fime, tendo então o cineasta pedido que se substituíssem essas canções por três novos títulos só. Os dois compositores não compreenderam exatamente o porquê do pedido, mas eles cumpriram o compromisso mesmo a contragosto, posto que seria uma forma de plantar uma semente que daria luz a um certo retorno financeiro. E tanto melhor se isso viesse a ser acompanhado de um reconhecimento international. Eles compuseram então três canções por telefone (uma vez que Vinicius estava na época lotado como diplomata em Montevidéu) : A Felicidade, Frevo e O Nosso Amor, às quais Camus adicionaria para a trilha sonora do filme um outro clássico da música brasileira, composta por Luiz Bonfá e Antônio Maria : Manhã de Carnaval. Sem entrar em maiores detalhes, Tom e Vinicius ficaram longe de obter os lucros que esperavam – para falar honestamente, foram um pouco roubados neste assunto – e arrependeram-se amargamente de terem aceito o projeto e de terem também vendido suas almas por tão pouco ao diretor francês. Porém, satisfeitos ou não, o filme os fez ficar conhecidos aos olhos do mundo, numa época em que o Brasil vivia seus anos dourados, pelo final da década de cinquenta.
O outro célebre evento - esse sim, verdadeiramente ligado à divulgação da Bossa Nova no mundo : o famoso concerto de 21 de novembro de 1962 no Carnegie Hall de Nova Iorque – é descrito com humor por Ruy Castro em seu livro « Chega de Saudade » (Companhia das Letras). Ele nos conta que tanto a preparação quanto o show em si mesmo viraram uma bagunça total. De um amadorismo de primeira !
Por alguma lembrança, certas boas almas americanas, animadas pelo amor à música, e sobretudo movidas pela perspectiva de uma boa entrada financeira, decidiram apresentar aos americanos as figuras de proa da Bossa Nova, movimento ainda muito jovem, na alvorada dos anos sessenta. Participaram, entre outros, desse concerto antológico : Sérgio Mendes, Sérgio Ricardo, Oscar Castro Neves, Luiz Bonfá, Agostinho dos Santos, Carlos Lyra, Roberto Menescal, Chico Feitosa ; e, naturalmente, João Gilberto e Antônio Carlos Jobim. A Bossa já tinha, nesse meio tempo, conseguido penetrar nos Estados Unidos, graças aos jazzmen Charlie « Bird » Parker, Herbie Mann, Gerry Mulligan e Stan Getz. E Desafinado, de Jobim / Newton Mendonça, já tinha sido objeto, naquele mesmo ano de 62, de onze versões, dentre as quais a de Charlie Parker e Stan Getz, no álbum « Jazz samba », que chegou a vender mais de um milhão de cópias.
O show propriamente dito foi uma pequena catástrofe, e basta escutar o cd « Bossa nova at the Carnegie Hall » (Audio Fidelity) para que a gente possa se convencer facilmente, sem esforço. Mas enquanto a imprensa brasileira zombou de seus compatriotas demolindo ardorosamente, suas apresentações, os americanos – sempre em busca de novas sensações exóticas – foram de um entusiasmo delirante. Tudo virou Bossa Nova, até os modelos das novas máquinas de lavar. Os americanos chegaram até a inventar o passo de dança da Bossa Nova (« Quick, quick, slooooww… »), uma idéia que não havia passado pela cabeça nem dos próprios brasileiros. Esse deslumbramento é particularmente bem desenvolvido na comédia musical « Tom & Vinicius ».
Na verdade, mesmo já tendo a Bossa conquistado os Estados Unidos antes desse famoso concerto, alguns de seus protagonistas que lá se apresentaram tiveram a oportunidade de assinar contratos interessantes. Alguns meses mais tarde, Antônio Carlos Jobim iria gravar em Nova Iorque, em maio de 1963, o álbum instrumental « Antônio Carlos Jobim, The Composer of Desafinado plays », um dos discos-chave da Bossa Nova, que acabou ficando no topo das vendas por inúmeras semanas.
Definitivamente, assim como ocorreu com o filme de Marcel Camus, esse concerto, que foi um grande fiasco artístico, também abriu para o mundo as portas de um Brasil musical inovador ...
Para fazer um serviço completo, me resta ainda relatar um fato para fechar enfim a minha « viagem de bolso » ao Rio, de 2 a 13 de abril últimos. Tem a ver com a comédia musical « Tom & Vinicius », aquela à qual assisti no Teatro Carlos Gomes, no Centro da Cidade.
Antes de falar da repesentação em si (que será a Parte II), queria fazer uma reflexão que me veio à alma durante o espetáculo.
Ponderando bem, os dois grandes eventos que projetaram a Bossa Nova no mundo, revelaram-se, de fato, eventos não desejados ou até lamentados por seus próprios protagonistas.
De um lado, há o filme « Orfeu Negro », de Marcel Camus, que conquistou a Palma de Ouro em Cannes em 1959 e o Oscar de melhor filme estrangeiro em Hollywood no mesmo ano. Se esse clássico do cinema não tem nem de perto alguma coisa a ver diretamente com a Bossa, ele ao menos cumpriu o importante papel de levar ao conhecimento mundial os nomes de Antonio Carlos Jobim (1927-1994) e de Vinicius de Moraes (1913-1980), que, na época, eram os principais fornecedores de clássicos desse movimento musical brasileiro. Ao mesmo tempo, esse reconhecimento não se desenrolou exatamente da maneira como os dois ilustres protagonistas o haviam sonhado.
"Orfeu Negro" (1959) – o filme - foi uma adaptação livre (demais) da peça de Vinicius de Moraes : « Orfeu da Conceição », tragédia grega que transpunha o mito de Orfeu para o ambiente das favelas do Rio de Janeiro. As primeiras apresentações começaram em 1956. Essa produção, como é sabido (ou não), teve origem a partir do encontro de Vinicius e Tom, em 1956, no bar Villarino, quando o já ilustre poeta e diplomata pediu ao compositor e arranjador que se encarregasse da parte musical de seu projeto. Essa associação deu à luz os primeiros carros-chefes da dupla, como Se todos fossem iguais a você e Lamentos no morro.
Três anos mais tarde, quando Vinicius assistia à adaptação para película de sua tragédia greco-brasileira, ele a detestou oficiosamente. De mais a mais, Marcel Camus havia recusado as canções originais, muito numerosas e de difícil adaptação à concepção de seu fime, tendo então o cineasta pedido que se substituíssem essas canções por três novos títulos só. Os dois compositores não compreenderam exatamente o porquê do pedido, mas eles cumpriram o compromisso mesmo a contragosto, posto que seria uma forma de plantar uma semente que daria luz a um certo retorno financeiro. E tanto melhor se isso viesse a ser acompanhado de um reconhecimento international. Eles compuseram então três canções por telefone (uma vez que Vinicius estava na época lotado como diplomata em Montevidéu) : A Felicidade, Frevo e O Nosso Amor, às quais Camus adicionaria para a trilha sonora do filme um outro clássico da música brasileira, composta por Luiz Bonfá e Antônio Maria : Manhã de Carnaval. Sem entrar em maiores detalhes, Tom e Vinicius ficaram longe de obter os lucros que esperavam – para falar honestamente, foram um pouco roubados neste assunto – e arrependeram-se amargamente de terem aceito o projeto e de terem também vendido suas almas por tão pouco ao diretor francês. Porém, satisfeitos ou não, o filme os fez ficar conhecidos aos olhos do mundo, numa época em que o Brasil vivia seus anos dourados, pelo final da década de cinquenta.
O outro célebre evento - esse sim, verdadeiramente ligado à divulgação da Bossa Nova no mundo : o famoso concerto de 21 de novembro de 1962 no Carnegie Hall de Nova Iorque – é descrito com humor por Ruy Castro em seu livro « Chega de Saudade » (Companhia das Letras). Ele nos conta que tanto a preparação quanto o show em si mesmo viraram uma bagunça total. De um amadorismo de primeira !
Por alguma lembrança, certas boas almas americanas, animadas pelo amor à música, e sobretudo movidas pela perspectiva de uma boa entrada financeira, decidiram apresentar aos americanos as figuras de proa da Bossa Nova, movimento ainda muito jovem, na alvorada dos anos sessenta. Participaram, entre outros, desse concerto antológico : Sérgio Mendes, Sérgio Ricardo, Oscar Castro Neves, Luiz Bonfá, Agostinho dos Santos, Carlos Lyra, Roberto Menescal, Chico Feitosa ; e, naturalmente, João Gilberto e Antônio Carlos Jobim. A Bossa já tinha, nesse meio tempo, conseguido penetrar nos Estados Unidos, graças aos jazzmen Charlie « Bird » Parker, Herbie Mann, Gerry Mulligan e Stan Getz. E Desafinado, de Jobim / Newton Mendonça, já tinha sido objeto, naquele mesmo ano de 62, de onze versões, dentre as quais a de Charlie Parker e Stan Getz, no álbum « Jazz samba », que chegou a vender mais de um milhão de cópias.
O show propriamente dito foi uma pequena catástrofe, e basta escutar o cd « Bossa nova at the Carnegie Hall » (Audio Fidelity) para que a gente possa se convencer facilmente, sem esforço. Mas enquanto a imprensa brasileira zombou de seus compatriotas demolindo ardorosamente, suas apresentações, os americanos – sempre em busca de novas sensações exóticas – foram de um entusiasmo delirante. Tudo virou Bossa Nova, até os modelos das novas máquinas de lavar. Os americanos chegaram até a inventar o passo de dança da Bossa Nova (« Quick, quick, slooooww… »), uma idéia que não havia passado pela cabeça nem dos próprios brasileiros. Esse deslumbramento é particularmente bem desenvolvido na comédia musical « Tom & Vinicius ».
Na verdade, mesmo já tendo a Bossa conquistado os Estados Unidos antes desse famoso concerto, alguns de seus protagonistas que lá se apresentaram tiveram a oportunidade de assinar contratos interessantes. Alguns meses mais tarde, Antônio Carlos Jobim iria gravar em Nova Iorque, em maio de 1963, o álbum instrumental « Antônio Carlos Jobim, The Composer of Desafinado plays », um dos discos-chave da Bossa Nova, que acabou ficando no topo das vendas por inúmeras semanas.
Definitivamente, assim como ocorreu com o filme de Marcel Camus, esse concerto, que foi um grande fiasco artístico, também abriu para o mundo as portas de um Brasil musical inovador ...
En vidéo:
-Medley comprenant "A Felicidade" dans sa partie finale, Vinicius de Moraes et Tom Jobim se souviennent d'Orfeu...Extrait d'un Spécial de la RTSI, télévision suisse italienne, avec aussi Toquinho et Miucha.
-La Bossa Nova a conquis les Etas-Unis: Astrud Gilberto et Stan Getz présente "The Girl fom Ipanema" (Tom Jobim/ Vinicius de Moraes)