dimanche 31 mai 2009

L’Âge d’or du label Trama : 1998-2004.

L'entrée impériale du siège de Trama à São Paulo,
surmontée par son célèbre sigle (photo Daniel A.)


(texto português em baixo)

En 2004, sortait sous l’initiative de l’historien Ricardo Cravo Albin, « Brazilian Popular Music », un ouvrage en anglais édité en Europe de manière très confidentielle. Ce livre prenait le pari audacieux de survoler la MPB en 135 pages. C’est anecdotique, mais à l’heure actuelle, je ne sais toujours pas pourquoi un chat -une toile du célèbre peintre brésilien surestimé Aldemir Martins- ornait la couverture… Au final, cet essai remplissait assez bien sa tâche, mais restait très confus quant à la scène des années 90, brossée très succinctement. Comme tout bon ouvrage didactique, le dernier chapitre tentait d’entrevoir le futur qui s’offrait aux musiques du Brésil. Dans cette ultime partie, intitulée « Perspectives for new Brazilian Popular Music », Sérgio Martins prédisait que la nouvelle MPB passerait par São Paulo, et plus précisément par un certain label, Trama, qui possédait en son sein –dixit l’auteur- une poignée d’artistes riches d’un talent qui semblait avoir disparu depuis plus de 20 ans au Brésil. Illustraient cette affirmation, les photos de Wilson Simoninha, Pedro Mariano, Daniel Carlomagno, Paula Lima, Otto, Jair Oliveira, Luciana Mello et plus brillant d'entre eux (toujours d’après l’auteur du chapitre), Max de Castro.

En lisant les nouvelles musicales de ces derniers jours qui annonçaient la sortie du nouvel album de Pedro Mariano, « Incondicional » (Nau), et de Fernanda Porto, « Auto retrato » (EMI) -deux anciens sociétaires de Trama- je me suis fait un petit constat sur ce qu’étaient devenus tous ces ex-talents en devenir. Mais d'abord un petit historique...

João Marcelo Bôscoli dans ses bureaux en 2004 (photo Daniel A.)

Trama fut créé en 1998 par les hommes d’affaires André et Claudio Szajman associés au directeur artistique et musicien João Marcelo Bôscoli, personnage jovial d’illustre descendance puisque fils d’Elis Regina et du journaliste et parolier Ronaldo Bôscoli. Quand je fus invité à connaître le siège du label à São Paulo, ainsi que tous ses membres, en 2003, Trama s’imposait comme le premier label indépendant brésilien. Et ses infrastructures, l’énergie de son président, ses projets et son organisation, avaient de quoi impressionner. On était plus près des Etats-Unis que du Brésil. Pour faire simple, le catalogue de la maison de disque pouvait se diviser en quatre secteurs. La scène électro de São Paulo avec Mad Zoo, DJ Patife, Bruno E, Patricia Marx, Fernanda Porto et quelques autres. Un secteur plus régional –aussi teinté d’électro- avec Nação Zumbi, Otto, Caju e Castanha, Totonho e os Cabra. Quelques noms déjà établis comme Tom Zé, Funk como le Gusta, Gal Costa, César Camargo Mariano, ainsi que les regrettés Paulinho Nogueira (1929-2002) et Baden Powell (1937-2000) qui, à l’initiative de Bôscoli, avaient pu enregistrer leurs dernières œuvres sur le label. Et enfin, il y avait le noyau des musiciens qui étaient en à la base de la naissance de Trama et qui avaient fait leur classe ensemble. Presque tous s’étaient retrouvés sur l’album « João Marcelo Boscoli & cia » sorti en 1995, trois ans avant la naissance du label. Ils avaient tous bu à la source de la MPB traditionnelle mais aussi et surtout à la pop soul américaine. Sur ce disque, on trouve déjà Pedro Mariano, Cláudio Zoli, Wilson Simoninha, Max de Castro et Daniel Carlomagno. Sans oublier quelques invités de marque comme César Camargo Mariano, Arnaldo Antunes ou Milton Nascimento. C’est également cette joyeuse bande qui sera l’équipe du programme « Cia da Música » émission musicale présentée par João Marcelo entre 1996 et 1997. Enfin en 2000, l’alliance de ces artistes aux accents américano-brésiliens sera encore scellée au sein du Projetos Artistas Reunidos, qui donnera naissance à l’album « 100% show ». Nous voici donc en 2009, et à la relecture du « Brazilian Popular Music », je me suis posé la question de savoir ce qu’il était advenu de certains de ces artistes qui devaient montrer la voie salvatrice du renouvellement musical brésilien. En vérité, en 2004, beaucoup commençaient déjà à quitter le navire Trama, scellant par là même, la fin de l’âge d’or de l’audacieux label indépendant paulista. Il n’y eut point de révolution musicale comme annoncée par Sérgio Martins, mais bien quelques bons albums de quelques artistes qui formèrent pour quelques années une équipe soudée et interactive.

Wilson Simoninha en 2004 (photo Daniel A.)

WILSON SIMONINHA : Avec Pedro Mariano, Ed Motta (à partir de 2003) et Wilson Simoninha, Trama tenait en ses rangs trois des meilleurs chanteurs pop soul de la scène brésilienne. Dans les années 80, Simoninha fréquente déjà João Marcelo Bôscoli avec lequel il créera le groupe Suite Combo. Mais le chanteur débuta vraiment ses activités artistiques au début des années 90 comme pianiste et producteur de son père, Wilson Simonal (1938-2000), et de son idole, Jorge Benjor. C’est dire si la soul courrait déjà dans ses veines. Il produira divers festivals musicaux d’importance ainsi que l’émission « Cia. da Música » en 1996-97, toujours avec Bôscoli. Pour Trama, il enregistrera trois albums dont « Volume 2 » (2000) et « Sambaclubeland » (2002), deux très bons titres dans lesquels ses interprétations dans le style crooner soul n’ont que peu d’égales dans le paysage musical brésilien contemporain. Il démontrera également un vrai talent de compositeur comme le prouvent les excellents Essência (c/ Marcelo Yuka) ou Mais um Lamento. Son troisième album « Introducing Wilson Simoninha… » (2004) sera destiné au marché étranger comme une sorte de Best of live de ses deux premiers opus. Son dernier produit pour Trama sortira en 2005 : le dvd « MTV apresenta Simoninha canta Jorge Benjor » où l’artiste joue surtout à se faire plaisir. En 2008, Wilson Simoninha sortira « Melhor » sur le label S de Samba, un album assez moyen, en dessous des réelles capacités de l’artiste.




MAX DE CASTRO:
L’autre fils de Wilson Simonal...
Si Simoninha excelle dans l’interprétation, Max de Castro est davantage un alchimiste du son, particulièrement inventif. Il fut très vite perçu par la presse étrangère comme le point central d’un soi-disant renouveau de la musique populaire brésilienne émanant de São Paulo. Ce qui l’amena jusqu’à faire la couverture du Time Magazine. Une considération exagérée, mais bien dans le style d’une presse ignorante qui ne possède qu’une approche bien sommaire de la scène MPB. Sa carrière commença au sein du groupe Confraria qu’il forme avec Pedro Mariano et Daniel Carlomagno (voir plus loin). Par la suite, c’est comme producteur qu’il se distingue dans les années 90 pour Patricia Marx, Klébi, Cláudio Zoli ou Thalma de Freitas. Il enregistrera quatre albums pour Trama : « Samba raro » (2000), « Orchestra Klaxon » (2002), « Max de Castro » (2004) et «Balanço das horas » (2006), des disques qui montrent un savant mélange de tecnho, de samba, de pop et de soul. Il y a bien quelques petites perles disséminées au long de ces albums, surtout marqués par une créativité et une richesse dans les sons et les arrangements, mais l’irrégularité qualitative de ses compositions n’a pour l’instant jamais pu en faire un artiste essentiel.



Avec son frère Wilson Simoninha, Max de Castro a toujours voulu réhabiliter l’image de son père, Wilson Simonal (1939-2000), véritable super star de la MPB des années 60, ternie par une sombre affaire de délation à l’époque de la dictature en 1972. Ils se sont employés à sortir en 2004 le superbe coffret « Wilson Simonal na Odéon 1961-1971 » (EMI), comme une sorte de devoir de mémoire qu’ils se devaient d’accomplir. La sortie en salle, actuellement au Brésil, du documentaire « Simonal, ninguém sabe o duro que dei » va jusqu’à provoqué pour l’instant, une « Simonalmania », comme le titre le Globo du 31 mai 2009. Un revival inespéré mais éminemment mérité !




JAIR OLIVEIRA : De toute la bande initiale de Trama, Jair Oliveira est peut-être le compositeur le plus doué. Il a écrit pour ses amis et pour lui-même, quelques hits radiophoniques bien sentis.
Fils du très extraverti et exalté Jair Rodrigues, Jairzinho débuta très jeune dans le programme pour enfant « A Turma do balão mágico » (la bande du ballon magique).
À 21 ans, il part étudier au Berklee College of Music de Boston (Massachussets, USA). Et quand il revient au Brésil, il se met à la production et au service de son père Jair Rodrigues, sa sœur Luciana Mello (Luciana Rodrigues à ses débuts), Wilson Simoninha, Vincente Barreto ou même MPB4.
Son premier album pour Trama, « Dis’Ritmia » sort en 2000, mais c’est sur son second, « Outro », qu’il commence à s’affirmer comme compositeur avec des titres comme Bom dia anjo ou Falso amor. Sur certains morceaux, sa fusion samba soul fait merveille, principalement dans l’approche rythmique saccadée de titres comme A Ladeira leva ou la belle balade Coisas fáceis, toutes deux écrites pour l’album « 3.1 » (2003). Dans un marché du disque qui commence alors à souffrir, il tente comme beaucoup d’autres des alternatives innovantes comme celle de mettre son quatrième album « 3.2 » uniquement à disposition sur le site alors très élaboré de Trama.
Chanteur moyen, moins novateur que son camarade Max de Castro, c’est réellement en tant que compositeur que Jair Oliveira se distingue, même si sur la longueur d’un album, il ne tient pas encore la distance. Cependant, à chaque nouveau disque, il se fait de plus en plus consistant, comme sur son dernier album en date « Simples… » sorti en 2006 sur le label S de Samba.
En 2007, Jair Oliveira sortira le dvd homonyme de ce dernier album, dans lequel Jair reçoit ses amis Wilson Simoninha, Max de Castro, Patricia Marx, Wanderléia, Daniel Carlomagno et sa sœur Luciana Mello, avec laquelle il reprend de manière très sexy, le classique São Gonça de Seu Jorge. Enfin en 2008, il participera à l’aventure du film « Os Desafinados ».




LUCIANA MELLO: Si l’on s’en tient uniquement à son époque Trama, la participation de la sœur de Jair Oliveira (et donc la fille de Jair Rodrigues) se résume à l’album « Assim que se faz » sorti en 2001. Un disque qui contenait entre autres les hits Simples desejo (Jair Oliveira/ Daniel Carlomagno), Assim que se faz (Daniel Carlomagno) ou Se (Djavan), et qui sera une véritable locomotive pour le label de São Paulo. « Assim que se faz » atteindra le chiffre de 100.000 exemplaires vendus. Ce succès entraînera la belle à signer deux album pour Universal Music, « Olha pra mim » (2002) et « L.M. » (2004), sans toutefois connaître le même. Son dernier opus, « Nêga » (2007) est sorti quant à lui sur Atração fonografica.
Luciana Mello est sans nul doute une excellente chanteuse de samba soul, qui possède une excellente présence scénique, mais encore une fois, ses albums à la sonorité FM très formatés ne contiennent que rarement plus de deux ou trois moments qui sortent du lot.




DANIEL CARLOMAGNO : Le plus discret de la bande Trama, Daniel fut arrangeur, producteur et compositeur dans les années 90, pour les albums de Pedro Mariano et Wilson Simoninha. Il travailla toujours à cette époque comme ingénieur du son durant trois ans sur les albums de César Camargo Mariano. Sa carrière solo se résume à deux albums sous son nom en 2001 et 2004.
Un peu comme Max de Castro, Daniel Carlomagno donne une couleur résolument moderne à ses compositions électro-pop qui, hélas, pêchent souvent par un manque d’originalité mélodique.




CLÁUDIO ZOLI :
Cet artiste faisait figure d’ancien quand il rejoignit la bande de João Marcelo Bôscoli en 1999 pour l’album « Férias ». À cette époque, il avait déjà enregistré cinq albums et connu un gros succès avec Noites de prazer en 1983. Sa composition À Francesa reprise par Marina Lima en 1989, l’avait également distingué et Elba Ramalho avait repris de son côté sa chanson Felicidade urgente. Ce natif de Niterói connut grâce à Trama un second souffle, dû principalement à l’album « Na pista » qui reprenait, entre autres, ses anciens succès boostés par une rythmique disco funk infernal.

Il enregistrera encore le très honnête « Sem limites no paraíso » (2003) pour le même label.
Cláudio Zoli s’inscrit dans la veine purement soul brésilienne, une vague que l’on doit à des Hyldon, Cassiano (pour lequel il travailla dès l’âge de 17 ans) et bien sûr Tim Maia. Des artistes auxquels Zoli rendra hommage au travers de l’album « Zoli club » en 2005. Un nouveau disque serait en préparation pour cette fin 2009.
Bon compositeur et chanteur soul, Cláudio Zoli n’a cependant pas le registre vocal d’un Tim Maia et encore moins d’un Ed Motta. Et jusqu’à présent « Na pista » n’a pas encore trouvé son digne successeur.




PEDRO MARIANO:
... est probablement l’ex-artiste Trama qui possède actuellement la plus grande résonance populaire.

À dix ans, il se met déjà à la guitare et à quinze, il monte un groupe avec son demi frère João Marcelo Bôscoli. Les deux musiciens (João est batteur, tout comme Pedro) sont de la même mère –la diva et divine Elis Regina- mais Pedro est le fils du célèbre pianiste arrangeur César Camargo Mariano. Son premier album solo « Pedro Camargo Mariano » (1997) voit déjà João Marcelo à la production, avant que Pedro n’enregistre les trois disques suivants pour Trama : « Voz no ouvido » (2000), « Intuição » (2002) et le superbe « Piano & voz » (2003) en duo avec César Camargo Mariano. Dans ce dernier album, le talent d’interprète de Pedro Mariano s’impose aux yeux de tous. Un talent qui avait été desservi par des compositions trop formatées pop américaine FM sur les disques précédents. Dans « Piano & voz », il chante de façon magistrale des classiques comme Deixar você (Gilberto Gil), Tudo bem (Lulu Santos) ou Caminhos cruzados (Jobim/ Mendonça).
En 2004, Pedro Mariano est contracté par EMI et enregistre « Incondicional », un album qui ne verra jamais le jour à l’époque car il ne correspond pas aux souhaits de la grande Major. Et c’est donc 5 ans plus tard, sur son propre label Nau, que l’artiste lance en 2009 cet album d’inédits…Ou comment faire du neuf avec de l’ancien ! Entre temps, il avait enregistré le très bon « Pedro Mariano » (2007) chez Universal, un disque qu’il a présenté sous diverses formules au Brésil, en acoustique ou accompagné de son groupe.
Les qualités d’interprète de Pedro Mariano (ainsi que sa belle gueule !) en font un chéri du public carioca et de São Paulo, où il remplit les salles sans la moindre difficulté. Reste à l’artiste à se montrer exigeant quant aux choix de son répertoire car, au pays où les chanteuses sont reines, il serait dommage qu’un interprète masculin de sa trempe ne soit pas au service d’un répertoire de qualité.




ED MOTTA: S’il est de la même génération et qu’il navigue dans les mêmes eaux musicales que le noyau de base de l’équipe Trama, le surdoué Ed Motta ne rejoindra le label qu’en 2003. Il est déjà, à ce moment-là, un artiste confirmé. Sa carrière discographique commence en 1988 avec l’album « Ed Motta e Conexão Japeri » et des tubes comme Manuel ou Vamos dançar qui ne laissent planer aucun doute sur le chemin musical que l’artiste compte emprunter : celui de son illustre oncle Tim Maia, le roi de la soul brésilienne. Mais c’est réellement à partir de 1997 que Ed Motta apporte une consistance et une personnalité à son travail. Dans « Manual prático para festas, bailes e afins », il délivre une disco soul irrésistible. Il gagne un public plus large avec des titres comme Daqui pro Méier (c/Chico Amaral), Vendaval (c/ Ronaldo Bastos), Fora da lei (c/Rita Lee) et Falso milagre do amor (c/ Ronaldo Bastos), une bossa-jazz qui sera la chanson récurrente du film « Pequeno dícionário amoroso », une comédie légère à succès dont il signe la bande originale. Plus tard en 2000, dans le même esprit dance floor, Colombina (c/Rita Lee) lui apportera un autre hit imparable. Ed Motta signe toutes ses musiques et laisse les textes à d’illustres paroliers. Pour lui, le seul message à faire passer, c’est la musique. Il se laisse aller à l’expérimentation instrumentale jazz -son style de prédilection- dans Dwitza (2002), avant de revenir en 2003 avec « Poptical », le premier album qu’il signe avec Trama et qui l’aide à renouer avec le succès. En témoigne les excellents Tem espaço na Van (c/ Seu Jorge) ou Que bom voltar (c/ Daniel Carlomagno).
Dans « Aystelum » (2005), il s’aventure de nouveau dans des univers musicaux variés qui vont du classique au jazz, en passant par la comédie musicale américaine, avant de revenir l’année dernière avec « Chapter 9 », un des albums les plus brillants de 2008, interprété exclusivement en anglais.
Ce dernier album est toujours estampillé du label Trama auquel il sera resté fidèle, contrairement à ses premiers intégrants. Excellent compositeur et multi instrumentiste, ce n’est pas risquer gros que d’affirmer qu’Ed Motta est le plus doué des chanteurs pop soul brésilienne de sa génération..



(texto português traduzido do francês, destinado aos leitores aprendizes)

Trama: 1998-2004
(a época de ouro...)

all pictures Daniel A. except Luciana Mello: divulgation.

Em 2004, foi lançado por iniciativa do historiador Ricardo Cravo Albin, « Brazilian Popular Music », uma obra em inglês lançada na Europa de maneira muito discreta. Esse livro bancava a aposta audaciosa de resumir a MPB em 135 páginas. Olhando agora, cá entre nós, eu nunca consegui de forma alguma entender por que um gato – uma tela do superstimado pintor brasileiro Aldemir Martins – ilustrava a capa...
No final das contas, o livro cumpriu bastante bem sua missão, mas ficou muito confuso quanto à cena musical dos anos 90, pincelada rapidamente em algumas colunas.
Como toda boa obra didática, o último capítulo tentou antever o futuro que se apresentava aos músicos do Brasil.
Dentro dessa última parte, intitulada « Perspectives for new Brazilian Popular Music », Sérgio Martins vaticinou que a nova MPB passaria por São Paulo, e mais precisamente por um certo selo, Trama, que trazia em seu âmago – dizia o autor – um punhado de artistas ricos de um talento que iria despontar nos próximos 20 anos no Brasil.
Ilustrando essa afirmação, as fotos de Wilson Simoninha, Pedro Mariano, Daniel Carlomagno, Paula Lima, Otto, Jair Oliveira, Luciana Mello e o líder de todos eles (sempre segundo o autor), Max de Castro.

Ao ler as novidades musicais desses últimos dias, que anunciam o lançamento iminente do novo álbum de Pedro Mariano, « Incondicional » (Nau), e de Fernanda Porto, « Auto retrato » (EMI) – antigos sócios do Trama – eu fiz algumas breves constatações sobre aqueles que viriam a ser seus ex-talentos.

O selo Trama foi criado em 1998 pelos empresários André e Claudio Szajman, associados ao diretor artístico e músico João Marcelo Bôscoli (aqui na foto na esquerda), figura jovial de descendência ilustre – nada menos do que filho de Elis Regina e do jornalista e letrista Ronaldo Bôscoli.
Quando eu fui convidado a conhecer a sede do selo em São Paulo, assim como a todos os seus membros, em 2003, o Trama se impunha como o primeiro selo independente brasileiro. E sua infraestrutura, a energia de seu presidente, seus projetos e seu grau de organização, eram mesmo de impressionar. Parecia mais dentro de um padrão americano do que brasileiro.
Para simplificar, o catálogo da gravadora podia ser dividida em quatro setores... A cena electro de São Paulo, com Mad Zoo, DJ Patife, Bruno E, Patricia Marx, Fernanda Porto e alguns outros. Um setor mais regional – também com tintas de electro – com Nação Zumbi, Otto, Caju e Castanha, Totonho e os Cabra. Alguns nomes já estabelecidos como Tom Zé, Funk como le Gusta, Gal Costa, César Camargo Mariano, bem como os saudosos Paulinho Nogueira (1929-2002) e Baden Powell (1937-2000) que, por iniciativa de Bôscoli, puderam gravar suas derradeiras obras sob o selo.

...E por fim, havia o núcleo de músicos que estavam na própria base do nascimento da Trama, e que viriam a fazer escola juntos. Quase todos estavam reunidos no álbum « João Marcelo Boscoli & Cia. », lançado em 1995, três anos antes do nascimento do selo. E todos eles tinham bebido da fonte da MPB tradicional, mas também - e sobretudo - do pop soul americano.
Nesse disco, já encontramos Pedro Mariano, Cláudio Zoli, Wilson Simoninha, Max de Castro e Daniel Carlomagno. Sem esquecer alguns convidados de peso como César Camargo Mariano, Arnaldo Antunes e Milton Nascimento. É igualmente esse animada tribo que formará a equipe do programa « Cia. da Música », uma emissão musical apresentada por João Marcelo entre 1996 e 1997. Enfim, no ano 2000, a aliança desses artistas com os acentos norteamérico-brasileiros, virá ainda a ser sacramentada no conjunto Projeto Artistas Reunidos, que dará à luz o álbum « 100% show ».

Nos encontramos agora então em 2009, e numa releitura de « Brazilian Popular Music », eu me pergunto sobre o que veio a ocorrer com alguns desses artistas que deveriam ter se tornado o caminho da salvação para a renovação musical brasileira.
Na verdade, em 2004, muitos já começavam a abandonar o barco da Trama, pondo fim à era de ouro do audacioso selo independente paulista. Não aconteceu uma revolução musical como a anunciada por Sérgio Martins, mas surgiram alguns artistas que viriam a formar por alguns anos um time unido e interativo, e que deixaram -e ainda deixarão?- alguns bons discos ou momentos musicais…

WILSON SIMONINHA : Junto com Pedro Mariano, Ed Motta (a partir de 2003) e Wilson Simoninha, a Trama detinha em suas fileiras três dos melhores cantores pop soul da cena brasileira. Nos anos 80, Simoninha já frequenta João Marcelo Bôscoli junto com aqueles com quem criará o grupo Suite Combo. Mas o cantor inicia mesmo suas atividades artíaticas no início dos anos 90, como pianista e produtor de som de seu pai, Wilson Simonal (1938-2000), e de seu ídolo Jorge Benjor. Pode-se dizer que o soul já corria em suas veias. Ele virá a produzir ainda diversos festivais de música importantes, bem como a emissão do « Cia. da Música », em 1996-97, sempre em parceria com João Marcelo Bôscoli. Para o Trama, ele gravaria três álbuns cujos « Volume 2 » (2000) e «Sambaclubeland » (2002), dois muito bons discos nos quais suas interpretações no estilo crooner soul não têm comparação com qualquer outra coisa dentro da paisagem musical brasileira contemporânea. Ele demonstrará também sua aptidão como compositor, o que pode ser comprovado nas excelentes canções Essência (com Marcelo Yuka) e Mais um Lamento. Seu terceiro álbum, « Introducing Wilson Simoninha… » (2004) será destinado ao mercado estrangeiro como uma espécie de Melhores ao vivo de seus dois primeiros álbuns. Seu último trabalho pelo Trama sairia em 2005 : o dvd « MTV apresenta Simoninha cantando Jorge Benjor », no qual o artista se apresenta sobretudo pelo prazer de fazê-lo.
Em 2008, Wilson Simoninha lançaria « Melhor », sob o selo S de Samba, um álbum bastante mediano, muito abaixo da real competência do artista.

MAX DE CASTRO : O outro filho de Wilson Simonal.
Se Simoninha mostra excelência na interpretação, Max de Castro é disparado um alquimista do som – particularmente inventivo. Ele foi rapidamente percebido pela imprensa estrangeira como o ponto central de uma, por assim dizer, renovação da música popular brasileira, emanada de São Paulo. O que lhe rendeu até a capa da Time magazine. Uma consideração exagerada, mas bem dentro do estilo de uma imprensa ignorante que não dispõe de nada além do que um conhecimento muito sumário da cena da MPB.
Sua carreira começaria no seio do grupo Confraria, que ele forma com Pedro Mariano e Daniel Carlomagno. Mais adiante, é como produtor que ele se distingue nos anos 90, trabalhando para Patricia Marx, Klébi, Cláudio Zoli e Thalma de Freitas. Ele lançaria quatro álbuns pela Trama : « Samba raro » (2000), « Orchestra Klaxon » (2002), « Max de Castro » (2004) e «Balanço das horas » (2006), discos que mostram sua habilidade em misturar techno, samba, pop e soul. Há também algumas pequenas pérolas espalhadas ao longo desses álbuns, marcadas sobretudo por uma criatividade e uma riqueza nos sons e nos arranjos... mas a irregularidade qualitativa de suas composições não permitiu jamais que ele se tornasse um artista essencial.

Junto com seu irmão, Wilson Simoninha, Max de Castro sempre quis reabilitar a imagem de seu pai, Wilson Simonal (1939-2000), um verdadeiro superstar da MPB dos anos 60, susteita de ter feito delações ao regime de excessão vivido na época da ditadura militar no Brasil, em 1972. Eles lançaram em 2004 a soberba e luxuosa caixa com 12 discos « Wilson Simonal na Odéon 1961-1971 » (EMI), como uma espécie de dever à mémoria do astro Simonal. O lançamento nas salas de cinema, agora, do documentário « Simonal - ninguém sabe o duro que dei » já provoca no Brasil uma Simonalmania, como diz o título do Segundo Caderno do jornal O Globo de 31 de maio de 2009 – domingo último. Um « revival » inesperado, mas eminentemente merecido !

JAIR OLIVEIRA : De todo o pessoal inicial o Trama, Jair Oliveira é talvez o compositor mais talentoso. Ele escreveu tanto pra seus amigos quanto para ele mesmo, alguns hits radiofônicos consistentes.
Filho do super extrovertido e exaltado Jair Rodrigues, Jairzinho debuta ainda criança num programa infantil : « A Turma do balão mágico ».
Aos 21 anos, ela parte para estudar no Berklee College of Music de Boston (Massachussets, USA). E quando ele retorna ao Brasil, ele se dedica à produção, e passa a trabalhar para seu pai Jair Rodrigues, sua irmã Luciana Mello (Luciana Rodrigues, em seu início), Wilson Simoninha, Vincente Barreto e até mesmo para o MPB4.
Seu primeiro álbum sob o selo Trama, « Dis’Ritmia », foi lançado em 2000 ; mas foi através de seu segundo, « Outro », que ele começa a se firmar como compositor com os títulos Bom dia anjo e Falso amor. Sob certos aspectos, sua fusão samba soul faz maravilhas, principalmente na abordagem rítmica percebida em títulos como A Ladeira leva e a beleza de algumas baladas como Coisas fáceis, ambas compostas para o álbum « 3.1 » (2003). Num mercado do disco que já começa então a sofrer, ele tenta como tantos outros alternativas inovadoras, como a de colocar seu quarto álbum, « 3.2 », unicamente à disposição no site então já bem elaborado da Trama.
Cantor mediano, menos inovador do que seu colega Max de Castro, é realmente como compositor que Jair se distingue, mesmo se tenha tido dificuldade em acertar ao longo de um álbum inteiro. Entretanto, a cada novo disco, ele se coloca mais e mais consistente, como em seu último até agora : « Simples… », lançado em 2006 sob o selo S de Samba. Em 2007, Jair Oliveira lançará o dvd homônimo desse álbum, no qual Jair reúne seus amigos Wilson Simoninha, Max de Castro, Patricia Marx, Wanderléia, Daniel Carlomagno e Luciana Mello, com quem ele resgata, de maneira muito sexy, o clássico São Gonça, de Seu Jorge. Finalmente, em 2008, ele vem a participar do filme « Os Desafinados ».

LUCIANA MELLO : Se atendo unicamente à sua época na Trama, a participação da irmã de Jair Oliveira (e então a filha de Jair Rodrigues) se resume ao álbum « Assim que se faz », lançado em 2001. Um disco que contém entre outros os hits Simples desejo (Jair Oliveira / Daniel Carlomagno), Assim que se faz (Daniel Carlomagno) e Se (Djavan), e que será uma verdadeira locomotiva para o selo de São Paulo. « Assim que se faz » chega a atingir mais de 100.000 exemplares vendidos. Esse sucesso permitirá à bela assinar dois álbuns para a Universal Music : « Olha pra mim » (2002) e « L.M. » (2004), sem contudo ter noção do sucesso do álbum gravado para o Trama. Seu último disco, « Nêga » (2007) foi lançado já sob a selo Atração fonográfica.
Luciana Mello é sem dúvida alguma uma excelente cantora de samba soul, dona de uma impecável presença cênica, mas ainda assim, seus álbuns de sonoridade muito formatada para FM não contêm raramente mais que dois ou três momentos que saiam do banal.

DANIEL CARLOMAGNO : O mais discreto da turma da Trama, Daniel foi arranjador, produtor e compositor nos anos 90, para os álbuns de Pedro Mariano e Wilson Simoninha. Ele trabalhou como engenheiro de som durante três anos para os álbuns de César Camargo Mariano, naquela mesma época. Sua carreira solo se resume a dois álbuns sob seu nome em 2001 e 2004.
Um pouco como Max de Castro, Daniel Carlomagno coloca uma cor absolutamente moderna em suas composições electro-pop que, uma pena, pequem bastante por uma falta de originalidade melódica.

CLÁUDIO ZOLI : Esse artista já tinha uma certa carreira quando juntou-se à banda de João Marcelo Bôscoli em 1999 para o álbum « Férias ». Naquela época, ele já tinha gravado cinco álbuns e conhecido um certo sucesso com Noites de prazer, em 1983. Sua composição À Francesa, reprisada por Marina Lima en 1989, foi destacada elegantemente ; e Elba Ramalho de sua parte também, resgatou a canção Felicidade urgente. Esse nativo de Niterói recuperou um segundo fôlego na Trama, graças ao álbum « Na pista », que retomava, dentre outros, seus antigos sucessos, levados por um ritmo disco funk super eficiente.
Ele ainda grava o bastante honesto « Sem limites no paraíso » (2003) para o mesmo selo.
Cláudio Zoli fica restrito à veia puramente soul brasileira, uma onda que devemos a Hyldon, Cassiano (para quem ela trabalhava desde os 17 anos de idade) e naturalmente também Tim Maia. Artistas aos quais Zoli prestará homenagem através do álbum « Zoli club », em 2005. Um novo disco estará sendo preparado para esse final de 2009.
Bom compositor e cantor soul, Zoli não tem no entanto o registro vocal de um Tim Maia e ainda menos de um Ed Motta. E até o presente momento, « Na pista » ainda não encontrou seu digno sucessor.

PEDRO MARIANO: Pedro Mariano é provavelmente o ex-artista Trama que tem atualamente a maior repercussão popular. Aos dez anos, ele já toca violão, e aos quinze, ele monta uma banda com seu meio-irmão João Marcelo Bôscoli. Os dois músicos (João é baterista, assim como Pedro) são filhos da mesma mãe – a diva e divina Elis Regina – mas Pedro é filho do célebre pianista arranjador César Camargo Mariano. Seu primeiro álbum solo « Pedro Camargo Mariano » (1997) já deixa João Marcelo na produção, antes de gravar os três discos seguintes para a Trama : « Voz no ouvido » (2000), « Intuição » (2002) e o soberbo « Piano & voz », em duo com César Camargo Mariano (2003). Nesse último álbum, o talento como intérprete de Pedro Mariano se impõe aos olhos de todos. Em « Piano & voz » ele canta de maneira magistral clássicos como Deixar você (Gilberto Gil), Tudo bem (Lulu Santos) e Caminhos cruzados (Jobim / Mendonça), com ajuda da maestria do pai, César Camargo Mariano.
En 2004, Pedro é contratado pela EMI e grava « Incondicional », álbum que nunca será lançado, uma vez que ele não corresponde aos anseios da grande major. E é então 5 anos mais tarde, sob seu próprio selo, Nau, que o artista sai em 2009 com esse álbum de inéditos... Ou como fazer o novo a partir do antigo ! Nesse período intermediário, ele gravou o valioso « Pedro Mariano » (2007) pela Universal, um disco que ele apresentou em diversas fórmulas ao Brasil - em acústico, ou acompanhado de sua banda.
As qualidades de intérprete de Pedro Mariano o fizeram muito querido dos públicos (principalmente a galera feminina !) do Rio e de São Paulo, onde ele enche as salas sem a menor dificuldade. Resta ao artista mostrar-se mais exigente quanto à escolha de seu repertório, já que, no país onde as cantoras reinam, será preciso que um intérprete masculino de seu gabarito esteja a seviço de um repertório de qualidade.

ED MOTTA: Se ele é da mesma geração que também navegou nas mesmas águas musicais que as sementes da base da equipe Trama, o superdotado Ed Motta não se juntará ao selo até 2003. Ele já é então um artista consagrado. Sua carreira discográfica começou em 1988 com o álbum « Ed Motta e Conexão Japeri » e os os hits como Manuel ou Vamos dançar, que não deixam dúvidas a respeito do caminho musical que o artista quer encetar : o de seu ilustre tio, Tim Maia, o rei do soul brasileiro. Mas é efetivamente a partir de 1997 que Ed Motta traz uma personalidade definitiva a seu trabalho. Em « Manual prático para festas, bailes e afins », ele mergulha numa veia disco soul irresistível. Ele ganha um público maior com títulos como Daqui pro Méier (com Chico Amaral), Vendaval (com Ronaldo Bastos), Fora da lei (com Rita Lee) e Falso milagre do amor (com Ronaldo Bastos) que virá a ser a canção-tema do filme « Pequeno dícionário amoroso », uma comédia ligeira de sucesso cuja trilha sonora original ele assina. Mais tarde, em 2000, no mesmo espírito dance floor, Colombina (com Rita Lee) vai dar-lhe mais um hit incomparável. Ed Motta assina todas as suas músicas e deixa os textos a cargo de grandes letristas. Para ele, a única mensagem a ser passada é a música. Ele se deixa levar à experimentação instrumental jazz – seu estilo predileto – em Dwitza (2002), antes de reaparecer em 2003 com « Poptical », o primeiro álbum que ele assina com a Trama e que o ajuda a reconciliar-se com o sucesso. Prova disso, as excelentes Tem espaço na van (com Seu Jorge) e Que bom voltar (com Daniel Carlomagno).
Em « Aystelum » (2005), ele se aventura mais uma vez dentro de universos musicais variados, que vão do clássico ao jazz, passando pela comédia musical americana, antes de retornar no ano passado com « Chapter 9 », um dos álbuns mais brilhantes de 2008, interpretado exclusivamente em inglês.
Esse último álbum tem a marca estampada do selo Trama, ao qual ele continuará fiel, ao contrário de seus primeiros integrantes. Excelente compositor e multi-instrumentista, não é um grande risco afirmar que Ed Motta é o mais brilhante dos cantores pop soul brasileiros de sua geração.


2 commentaires:

Márcio a dit…

Daniel, não sou conhecedor de artes plásticas, mas se você avaliasse os artistas da Trama com o mesmo rigor que usou para Aldemir Martins, acho que não sobraria um sequer (risos)! Jair Oliveira, por exemplo, poderia ser apenas um bom produtor. Como compositor ele é fraco, e como cantor, lastimável! A melhor voz da gravadora continua sendo a de Simoninha, por mais irregular que seja seu trabalho. Acho que Ed Motta não lançou pela Trama nada que chegue perto dos maravilhosos dois primeiros discos dele (Conexão Japeri e o primeiro solo). Assim, temo que a Trama passe à história como o selo que aparentemente tinha grande potencial, mas cujos artistas terminaram por jamais amadurecer.

Daniel Achedjian a dit…

Nao concordo com tudo que você escreveu, Marcio, mas um debate esta feito para isso. Mas é claro que daqui dez anos, so o Ed Motta ficara nos livros de historia da MPB, isso sim...
Grande abraço!
PS: acho que o Jair pode ser um bomcompositor porém muito iregular...como toda essa equipe...

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.