jeudi 17 septembre 2009

Une pochette, un album… : Pitty, Tiê, João Bosco.

(texto francês, texto português traduzido do francês)

Plus qu’un simple élément esthétique ou une accroche visuelle, la pochette d’un album se doit de refléter une atmosphère. Elle nous met en condition pour nous plonger dans un univers musical. Que ce soit par ses couleurs, ses tonalités, la composition graphique, ou l’imaginaire du sujet représenté. Qu’on le veuille ou non, l’emballage du disque jouera inconsciemment dans l’approche et l’écoute de celui-ci.
Je me suis amusé rapidement à analyser le contenu et le contenant de quelques albums acquis ces dernières semaines…


Mais do que um simples elemento estético ou um apelo visual, a capa de um álbum pretende refletir uma determinada atmosfera. Ela nos dá condição para mergulharmos num certo universo musical. Quer seja através de suas cores, suas tonalidades, sua composição gráfica, e, no conjunto, através do imaginário em torno do tema ali representado. Quer queira, quer não, a embalagem do disco atuará inconscientemente na abordagem e na audição que se fará dele. Eu me diverti rapidamente ao analisar o conteúdo e a embalagem de alguns álbuns adquiridos nessas últimas semanas...

Pitty : « Chiaroscuro » (Deckdisc)

La pochette : typiquement rock. Le nom de Pitty est inscrit tel un graffiti stylisé tracé au pinceau grossier sur un mur en crépi. L’esthétisme est dure, en noir et blanc, et en fait de blanc, ce sont surtout de nombreux dégradés de gris qui évoquent un aspect sale et urbain. Au dos de la pochette, une présentation assez classique pour ce genre d’album : le groupe au regard ténébreux (ou caché par des lunettes obscures) est appuyé contre un mur en béton gris. La photo apparaît, elle aussi, en noir et blanc. L’intérieur du livret est conçu dans le même esprit. On a compris : on n’est pas ici pour conter fleurette !
L’album : Pitty revient bel et bien avec son rock saignant construit autour de sa batterie plombée, sa basse ronflante et ses guitares saturées. La jeune bahianaise avait surpris tout le monde en 2003 avec « Admiravel Chip novo » et son (hard) rock « teenage », mais elle s’était très vite enfermé dans une formule d’où l’on ne la voyait pas sortir. «Anacrônico » (2005) n’était qu’une faible copie du premier album.
Avec « Chiarosuro », Pitty nous étonne en nous proposant des mélodies plus travaillées qui flirtent parfois avec la pop « sixties » (Me adora, Fracasso). Bien sûr l’habillage est toujours très « métal », mais plus aéré qu’auparavant et donc plus digeste sur la longueur. Ajoutez à cela, qu’elle y chante mieux qu’avant, et l’on comprendra que Pitty s’ouvre de nouveaux horizons musicaux qui lui promettent un avenir qu’on ne lui soupçonnait plus. Même sur les titres les plus « heavy » comme 8 ou 80 et l’excellent Medo, Pitty et son excellent groupe atteignent des sommets du genre. Une belle surprise…

A capa : tipicamente rock. O nome de Pitty é gravado através de um grafite estilizado ao estilo gótico, traçado por um pincel grosseiro num muro de cimento enrugado. A estética é dura, em preto e branco, e no que concerne ao branco, são sobretudo sobre ele que surgem os numerosos degradês em cinza que evocam um aspecto « sujo » e urbano. No verso da capa, uma representação bastante clássica para esse gênero de álbum : o grupo de olhar tenebroso (ou escondido pelos óculos escuros) fica encostado contra um muro de concreto cinza. A foto aparece, aqui também, em preto e branco. O conteúdo do livreto é concebido dentro do mesmo espírito. Entendemos o recado : não é aqui que vão encontrar-se florzinhas !
O álbum: Pitty retorna bem, com seu rock sangrento, construído em torno de sua bateria plúmbea, seu baixo estertorante e suas guitarras saturadas. A jovem baiana havia surpreendido a todos em 2003 com seu « Admirável Chip novo » e seu (hard) rock « adolescente » ; porém, ela viu-se rapidamente enquadrada numa fórmula da qual ela ela não mais via saída. «Anacrônico » (2005) não passa de uma pífia cópia de seu primeiro álbum.
Com « Chiaroscuro », Pitty nos maravilha ao nos propor melodias mais trabalhadas, que vêm a flertar por vezes com a música pop dos anos sessenta (Me adora, Fracasso). Naturalmente que sob essa roupagem o som é ainda muito « metal », porém mais arejado do que no passado, e dessa forma, então, mais digerível ao decorrer do disco. Acrescente-se a isso tudo o fato de que ela canta melhor do que antes, e daí apreende-se que Pitty se abre a novos horizontes musicais que pometem um porvir até então insuspeito. Mesmo com os títulos mais « heavy », como 8 ou 80, e o excelente Medo, Pitty e seu competente grupo atingem o auge dentro de seu gênero. Uma bela surpresa...

Tiê : « Sweet jardim » (indep)

La pochette :
encore du noir et blanc pour une musique à l’opposée de celle de Pitty.
Mêlant le minimalisme, le découpage et les dessins d’enfant, la pochette est fortement dominée par le noir d’où se détache la silhouette d’un oiseau blanc (le tiê est un oiseau assez répendu au Brésil) qui chante le nom de l’artiste dans un phylactère. Çà et là, d’autres éléments tracés en blanc, des petits cœurs, des étoiles, des vagues stylisées, des éléments de rideaux, qui nous évoquent un univers de rêve féminin ou plutôt d’adolescente. L’esthétique en aplats est japonisante. Au dos de l’album, une toute petite photo montre une partie du visage de la chanteuse tel un collage maladroit. Les cils de ce visage évoquent les ailes de l'oiseau. Une simple feuille pliée se trouve dans l’emballage digipack, où l’on retrouve les mêmes motifs éparpillés entre les textes dactylographiés. On se retrouve dans le monde l’enfance et de la scolarité. Dans les pages des carnets intimes fait de collages et de poésies.
L’album : Voilà donc rendu magnifiquement tout l’univers de Tiê, chanteuse de São Paulo que l’on encense dans le circuit musical branché. Proche de la nouvelle scène française, Tiê dévoile une musique dépouillée, rendue avec une économie de moyens instrumentaux. Voix et guitares ; voix, guitares et piano, l’ensemble accompagné parfois d’un fender rhodes, ou d’un vibraphone qui lui donne une légèreté toute bucolique. On voyage entre le folk susurré (je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Carla Bruni !), et des mélodies -voire des comptines- qui peuvent paraître innocente. Mais l’on ressent parfois un certain mystère et une inquiétude qui plane. Comme si un drame allait s’abattre sur le doux jardin obscur de la pochette.
Un album étonnant et une artiste qui propose un univers musical original pour la scène brésilienne, et qui ne manque pas de séduction.


A capa : ainda em preto e branco, mas para um tipo de música oposto daquela de Pitty.
Mesclando o minimalismo, a decupagem e os desenhos infantis, a capa é fortemente dominada pelo negro, do qual se destaca a silhueta de um pássaro branco (a própria Tiê, evidentemente) que « canta » o nome da artista dentro de um balão. Aqui e ali, outros elementos traçados em branco, como pequenos corações, estrelas, ondas do mar estilizadas, e elementos de cortinas rendadas, que nos evocam um universo de sonho feminino, e sobretudo adolescente. A estética em cores específicas sem qualquer tipo de gradação vem de um código essencialmente japonês. No verso do disco, uma pequenísima foto mostra uma parte do rosto da cantora (cujos cílios são as asas do pássaro) através de uma colagem amadorística. Uma simples folha de papel dobrada se encontra dentro da embalagem digipack, sobre a qual repousam os mesmos motivos espalhados por entre os textos datilografados. Encontramo-nos num espaço da infância e da escola ; dentro das páginas dos diários íntimos feitos de colagens e de poesias.
O álbum : aqui está então apresentado magnificamente todo o universo de Tiê, cantora de São Paulo que é incensada no circuito musical antenado. Próxima à nova cena francesa, Tiê revela uma música despojada, criada com certa economia de recursos instrumentais. Voz e violões ; voz, violões e piano ; o conjunto acompanhado de vez em quando de um fender rhodes ou de um vibrafone que lhe confere uma ligeireza absolutamente bucólica. Viaja-se entre o folk sussurrado (não posso me privar aqui de pensar em Carla Bruni !), e melodias – a exemplo das cantigas infantis – que podem parecer inocentes. Mas Tiê resgata por vezes um certo mistério e inquietude que plana no ar. Como se um drama estivesse para se desenrolar dentro do doce jardim obscuro da capa. Um álbum surpreendente, de uma artista que propõe um código musical original para a cena brasileira, sem abrir mão de um toque de sedução.


JOÃO BOSCO : « Não vou pro céu… » (MP,B/ Universal)

La pochette : …classique au premier abord, mais néanmoins assez intrigante. Un « close up » imposant sur le visage de l’artiste coiffé de son habituelle casquette. Un portrait d’autant plus impressionnant que l’expression est presque cynique. Il nous fixe droit dans les yeux et nous scrute, le sourire en coin, habillé de noir. Une expression qui fait écho à la première partie du titre de l’album « Não vou pro céu… » (Je ne vais pas au ciel), tandis que le dos du disque, qui montre la nuque, complète : « …mas já não vivo no chão » (mais je ne vis déjà plus sur terre ). Aucun élément musical n’est présent, c’est l’homme seul qui se livre sans fard, sortant presque de la photo. Son nom se détache en évidence sur le couvre-chef et le titre, en dessous, est un vers de la chanson Sonho de caramujo (J.Bosco/ Aldir Blanc). L’intérieur du livret est moins austère, présentant des photos où la guitare -instrument avec lequel l’artiste a toujours fait corps- est mise en évidence.
L’album : « Não vou pro céu » est le retour en grâce de João Bosco, depuis son dernier album d’inédits –« Malabaristas do sinal vermelho »- de 2003. Le ton de l’album est relativement suave et calme, enchaînant ballades et bossas teintées de jazz, mais il n’apparaît à aucun moment monocorde. Très loin de là ! João a ciselé chaque mélodie, et dans ce domaine, nous savons que c’est un orfèvre. Tant Pintura (J.Bosco/ Carlos Rennó) que Perfeição et Desnortes apparaissent déjà comme des classiques. Ces deux derniers étant composés avec son fils -le parolier et écrivain Francisco Bosco- qui collabore avec son père depuis « As Mil e uma aldeias » (1997). L’album voit également le retour de la collaboration avec Aldir Blanc sur quatre titres. Un duo -auteurs de dizaines de classiques- qui date du début de la carrière de João en 1972. Une collaboration qui reste aussi emblématique de la MPB resistante à la dictature, comme l’était le duo Ivan Lins/ Vitor Martins.
João Bosco n’accélère le rythme qu’à de rares occasions comme avec la salsa Tanajura (J.Bosco/ F.Bosco), la samba Sonho de caramujo, ou le brillant Jimbo no jazz (J.Bosco/ Nei Lopes), un titre percussif afro brésilien, typique du monde musical de l’artiste. L’album est tout simplement brillant, et comme sur la pochette, João Bosco s’impose d’un bloc, donnant le meilleur de lui-même en tant que guitariste, interprète et compositeur. Un maître de la MPB dans chacun de ces domaines.

A capa :
...clássica ao primeiro olhar, mas não menos bastante intrigante por isso. Um « close up » imponente do rosto do artista adornado por seu habitual boné. Um retrato um tanto quanto impressionante, a ponto da expressão parecer quase cínica. Ele nos fixa diretamente nos olhos e nos esquadrinha, um sorriso de canto de boca, vestido de preto. Uma expressão que tem eco na primeira parte do título do álbum « Não vou pro céu… », ao passo que o verso do disco, que mostra a nuca, completa a frase : « …mas já não vivo no chão ». Nenhum elemento musical está presente : é o homem, simplesmente, sem máscara, quase saindo da foto. Seu nome se destaca em evidência no alto da capa, sobre o boné, e o título embaixo é um verso da canção Sonho de caramujo (J.Bosco/ Aldir Blanc). O conteudo do livreto é menos austero, apresentando fotos nas quais o violão – instrumento ao qual ele está itimamente ligado – é posto em evidência.

O álbum : « Não vou pro céu » é o retorno da graça de João Bosco, depois do seu último álbum de inéditas - « Malabaristas do sinal vermelho » - de 2003. O tom do álbum é relativamente suave e calmo, encadeando baladas e bossas tingidas de jazz, mas não parece em qualquer momento monocórdio. Muito longe disso ! João burilou cada melodia, e dentro de seu campo, nós sabemos que isso é da ordem dos ourives. Pintura (J.Bosco/ Carlos Rennó), Perfeição e Desnortes já despontam como clássicos. Essas duas últimas compostas em parceria com seu filho – o letrista e escritor Francisco Bosco – que colabora com seu pai desde « As Mil e uma aldeias » (1997).
O álbum traz igualmente o retorno da colaboração de Aldir Blanc em quatro faixas. Uma dupla - autores de dezenas de clássicos – que data da estréia da carreira de João, em 1972. Uma parceria que continua também emblemática da MPB como resistente à ditadura, assim como o foi o duo Ivan Lins/ Vitor Martins.
João Bosco não acelera o ritmo, a não ser em raras ocasiões como na salsa Tanajura (J.Bosco/ F.Bosco), no samba Sonho de caramujo, ou no brilhante Jimbo no jazz (J.Bosco/ Nei Lopes), uma faixa percussiva afro-brasileira, típica do universo musical do artista. O álbum é simplesmente brilhante, e assim como na capa, João impôe-se de uma tacada, dando o melhor de si mesmo tanto quanto guitarrista, intérprete e compositor. Um mestre da MPB em cada um de seus campos.


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Daniel, que bela abordagem! Desde os tempos do vinil as capas falam. Como aquela dos Secos & Molhados, com as cabeças sobre a mesa. Ou o prisma do Time do Pink Floyd. E tantas ... as pesoas faziam até quadros com essas capas! Já os Cds, têm os libretos ... Diminuiu o tamanho, mas não a expressividade.
Kisses,
Lady Jane.

Daniel Achedjian a dit…

Pois é Jane, e que tal dessa capa do Abbey Road dos Beatles com esses misterios!! A pergunta é: o que vai ser das capas quando o cd sumira de vez...se acontecer...
Beijos
Daniel.

Helaine Giraldeli Balla a dit…

Talvez, quem sabe, a necessidade de dar um "rosto" para o trabalho ganhe outras mídias... fico imaginando as cidades cheias de "rostos musicais"... ia ser bem legal! rsrsrssrr

Bjussss...

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.