lundi 14 décembre 2009

Survolant 2009 : juillet/ julho…

"Vagarosa" de Céu, un des meilleurs albums de 2009,
apprécié aussi hors du Brésil.


(texte français, texto português traduzido do francês)


Après un premier album en 2005, Céu avait déjà atteint le statut de cult dans les cercles branchés du monde entier, et on pouvait craindre que la chanteuse ne se perde dans une musique où la superficialité prévaudrait sur la réelle qualité musicale. Il n’en est rien et la (bonne) surprise est de taille. L’artiste de São Paulo prouve que l’on peut créer un album d’une modernité absolue, aérien et inventif dans les sonorité, mais aussi dense au niveau des compositions. « Vagarosa » -déjà encensé en Europe comme l’un des meilleurs albums de World music- nous maintient en haleine du début à la fin, sans les inévitables « ventres mous » que contiennent généralement tous les albums. La voix voilée de la chanteuse auréolée de mystère, ondule aux travers des mélodies dont émane parfois un parfum oriental, tandis que les rythmes voyagent du Brésil à la Jamaïque. Un coup de maître produit par Beto Villares (encore lui !).

Ceux qui suivent l’actualité musicale brésilienne savent déjà que Maria Gadú est présentée comme la révélation de cette année. Et tel est bien le cas. Maria Gadú possède un timbre original, chante bien, compose avec une maturité étonnante et , du haut de ses 22 ans, s’est déjà construit un look et une certaine attitude.
On pourrait presque dire que c’est une chanteuse anachronique, que l’on aurait mieux imaginé issue de la scène MPB-pop des années 90, à la suite de Marisa Monte, et aux côtés de Adriana Calcanhotto, Zélia Duncan et Cássia Eller.
Mais nous sommes en 2009, et Maria apparaît comme singulière parmi les innombrables chanteuses plutôt orientées vers la samba, traditionnelle ou accommodée aux sons contemporains. Le premier album de la jeune paulista est sans conteste une des très bonnes productions de l’année, dont on aurait même pu exclure les reprises –bonnes au demeurant- de Chico Buarque, Edu Lobo, Jacques Brel ou Kelly Key, pour faire place à d’autres compositions de la chanteuse.
Après Nana Caymmi, João Bosco est un autre artiste de la MPB classique à affirmer sa bonne santé musicale. « Nao vou pro céu… » est du Bosco "grand cru". Dans ce dernier opus, c’est la délicatesse et la sophistication des mélodies qui priment, dans un climat assez cool, évitant en cela les improvisations vocales parfois abusives de l’artiste. Une petite accélération de rythme, çà et là, n’aurait cependant pas été superflue. Mais outre ce détail, « Não vou pro céu… » est un album de grande classe.

Étonnant album que celui de João Callado, intégrant du Grupo Semente, qui accompagne Tereza Cristina au cavaquinho. S’il n’apparaît pas sur toutes les plages en tant que musicien, il est bien l’auteur de la majorité des 14 compositions, principalement instrumentales. Pour les autres, il s’entoure des voix de Teresa Cristina, bien sûr, mais aussi de Moyseis Marques, Áurea Martins, Soraya Ravenve et Alfredo Del-Penho. Du chorinho en passant par la modinha, le jongo, le ragtime, ou la samba à la mode ancienne, cet album étonnant nous révèle un compositeur qui jongle brillamment avec des styles musicaux qui forment dans son ensemble, une belle et surprenante mosaïque.
L’exploitation de l’image de « beau gosse » de Diogo Nogueira peut rendre l’artiste suspect tout autant que sa surexposition médiatique dans les émissions télévisuelles de variété. Mais il faut bien constater que le fils du regretté João Nogueira s’est imposé comme un des meilleurs interprète actuel de la samba. « Tô fazendo a minha parte », son deuxième album, se révèle très honorable, et montre que le chanteur se fait lentement -mais sûrement- un prénom. On attend surtout de sa part qu’il se mue en compositeur plus prolifique.

Rendre hommage à un compositeur consacré comme Dominguinhos, reste toujours un défi dangereux. Flávia Bittencourt évite tous les pièges de ce type de projets, souvent confectionnés des relectures aimables et condescendantes. D’autant qu’ils sont nombreux, ceux et celles qui ont chanté les chansons du sanfoneiro (accordéoniste) virtuose.
Sans trahir l’essence même de la musique de Dominguinhos –qui balaie toutes les musiques du Nordeste, et bien au delà- la jeune chanteuse du Maranhão réussit à captiver et à surprendre dans « Todo Domingos », et nous ravit par ses versions personnelles de grands classiques que sont par exemple les magnifiques Lamentos Sertanejos (Dominguinhos/ Gilberto Gil) ou Contrato de separação (Dominguinhos/ Anastácia).
Pour « Slow music », Joyce écrit dans le livret du cd, qu’elle réalise un rêve de dix ans, en s’entourant simplement d’un trio acoustique, basse batterie et piano, pour rendre une musique à l’ambiance « cool » bossa jazz, où les pauses et les silences sont aussi importants que la musique. L’album est dédié à Bill Evans, João Gilberto et Shirley Horn, une indication pour l’auditeur qui voudrait écouter ce bel album sobre, d’où les improvisations vocales jazzistes –habituelles chez la chanteuse carioca- sont heureusement absentes. Un album où Joyce se fait cependant discrète dans les compositions, laissant la place à des reprises –entre autres- de Chico Buarque, Suely Costa, Vinicius de Moraes, Marcos Valle ou Johnny Alf.

Il existe de ces albums que l’on écoute dix fois tant on voudrait les aimer ! Cela marche parfois ("Zie e Zii" de Caetano Veloso par exemple), même si la plupart du temps, on finit par abandonner…
Tel est les cas des albums de Bruna Caram et d’Ana Cañas, deux chanteuses de São Paulo qui vocalement ont les qualités nécessaires pour trouver leur place sur la scène féminine brésilienne.
Bruna Caram avait sorti en 2006, un premier splendide album, « Essa menina », dédié au compositeur Otávio Toledo. Hélas dans ce « Feriado pessoal », la chanteuse de 23 ans, aborde un répertoire pop assez banal qui perd toute la fraîcheur et l’originalité de son premier travail. Sa voix ingénue et touchante s’adapte mieux à des mélodies bucoliques et subtiles.
Celle d’Ana Cañas est par contre chargée d’électricité dans son second album, « Hein ? ». Meilleur et plus rock que son premier « Amor e caos » (2007), la chanteuse souffre toujours du même problème : celui ne pas pouvoir canaliser son énergie vocale, ni de la discipliner. Elle se perd, dès lors –sur disque comme sur scène- dans des improvisations et « grimaces » vocales irritantes. L’album possède cependant ses bons moments comme Na multidão, A Menina e o cachorro et Não quero mais , les trois signés Ana Cañas, Liminha (aussi à la production) et Arnaldo Antunes.
Moisés Santana fait partie de ces artiste « électron libre » marginale de la scène de São Paulo (même s’il est bahianais) comme peuvent l’être Carlos Careqa, André Abujamra, Arnaldo Antunes et quelques autres qui oscillent entre tradition et modernité. J’avais découvert son nom sur le tard, sur l’album « Hoje » (2005) de Gal Costa, qui proposait quelques compositeurs de la nouvelles générations. Sur ce troisième album, "Verso alogoria", l’artiste brouille les cartes en proposant une musique qui voyage entre samba, bossa, chorinho, forró mais aussi pop et funk. Intéressant quoique dissipé, et au final, peu de compositions très excitante.

De retour sur Rio, « Tantinho canta Padeirinho da Mangueira » nous plonge dans les trésors de la samba de l’ « estação primeiro ». Padeirinho da Mangueira (1927-1987) fut un compositeur inspiré de la vieille garde verte et rose. Ce compositeur devait enregistrer son premier album quand le destint en décida autrement en 1987. Un autre personnage de la plus populaire école de Rio de Janeiro, Tantinho, a donc décidé de proposer de déterrer 14 titres du fructueux compositeur, et de les lancer dans cet album absolument délicieux, excellemment produit par Paulão 7 cordas. Une des plus belles et sincères productions de samba traditionnelle de l’année.

Um banquinho, um violão... Maria Gadú , revelação deste ano.

Sobrevoando 2009 : julho…


Depois de um primeiro álbum em 2005, Céu já havia atingido o status de cult nos círculos antenados da Europa e dos Estados Unidos. Temia-se que a cantora se perdesse num determinado estilo de música onde a superficialidade teria superado uma verdadeira qualidade musical. Porém, nada disso aconteceu, e a (boa) surpresa é de considerável magnitude. A artista de São Paulo prova que é possível criar um álbum de uma modernidade absoluta, arejado e inventivo em sonoridades, mas também denso ao nível das composições. « Vagarosa » -já devidamente incensado na Europa como um dos melhores álbuns de World music- nos mantém ligados do início ao fim, sem as inevitáveis "barrigas" que todos os álbuns geralmente contêm. A voz enevoada da cantora, aureolada de mistério, ondula através de melodias das quais emana um perfume oriental uma vez que os ritmos viajam do Brasil à Jamaica. Um golpe de mestre produzido por Beto Villares (ele, mais uma vez !).
Aqueles que acompanham a atualidade musical brasileira já sabem que Maria Gadú (foto acima) é apresentada como a revelação desse ano. E esse é bem o caso. Maria Gadú possui um timbre original, canta bem, compõe com uma maturidade surpreendente e, do alto de seus 23 anos, já construiu para si um look e uma atitude segura.
Poderíamos quase afirmar que é uma cantora anacrônica, mais fácil de imaginá-la saída da cena MPB-pop dos anos 90, em seguida a Marisa Monte, e ladeando Adriana Calcanhotto, Zélia Duncan e Cássia Eller.
Mas estamos em 2009, e Maria surge como singular entre as inúmeras cantoras orientadas sobretudo para o samba, tradicional ou adaptado aos sons contemporâneos. O primeiro álbum da jovem paulista é incontestavelmente uma das muito boas produções do ano, do qual poderíamos ter até mesmo excluído as regravações –ali hospedadas- de Chico Buarque, Edu Lobo, Jacques Brel e Kelly Key, para abrir espaço a outras composições da própra cantora.

Depois de Nana Caymmi, João Bosco é um outro artista da MPB clássica a afirmar sua boa saúde musical. « Nao vou pro céu… » é das melhores lavras do artista mineiro. Nessa última obra, são a delicadeza e a sofisicação das melodias que dominam, num clima bastante cool, evitando aqui as improvisações vocais por vezes abusivas do artista. Uma pequena aceleração de ritmo, aqui e ali, não chega no entanto a ser um supérfluo. Mas fora este detalhe, « Não vou pro céu… » é um álbum de grande categoria.
-Boa surpresa, o primeiro álbum de João Callado, integrante do Grupo Semente, que acompanha Tereza Cristina ao cavaquinho. Se por um lado ele não aparece em todas as faixas como musicista, por outro ele é o autor da maioria das 14 composições, principalmente instrumentais. Para as demais, ele se cerca da voz de Teresa Cristina, naturalmente, mas também de Moyseis Marques, Áurea Martins, Soraya Ravenle e Alfredo Del-Penho. Do chorinho, passando pela modinha, o jongo, o ragtime, e o samba à moda antiga, esse álbum espantoso nos revela um compositor que faz malabarismos brilhantes com estilos musicais diversos, que formam, em seu conjunto, um belo e surpreendente mosaico.


A exploração da imagem de galã de Diogo Nogueira pode certamente irritar quanto tanto a sua superexposição midiática nos pogramas televisivos de variedades. Mas é justo que se constate que o filho do saudoso João Nogueira impõe-se como um dos melhores intérpretes atuais do samba. « Tô fazendo a minha parte », seu segundo álbum, revela-se muito louvável, e mostra que o cantor construiu lenta mas seguramente um nome próprio. Esperamos de sua parte, sobretudo, que ele se torne agora um compositor mais profícuo.
-Prestar homenagem a um compositor consagrado como Dominguinhos, constitui-se sempre um desafio perigoso. Flávia Bittencourt evita todas as armadilhas desses tipos de projetos, geralmente baseados em releituras amáveis e condescendentes. Tanto que são numerosos aqueles e aquelas que já cantaram as canções do sanfoneiro (acordeonista) virtuose.
Sem trair a essência mesma da música de Dominguinhos –que perspassa todas as músicas do Nordeste, e por certo além- a jovem cantora do Maranhão consegue cativar e surpreender em « Todo Domingos », e nos arrebata com suas versões pessoais de grandes clássicos, como por exemplo as magníficas Lamentos Sertanejos (Dominguinhos/ Gilberto Gil) e Contrato de separação (Dominguinhos/ Anastácia).

Em « Slow music », Joyce escreve no livreto do cd que ela realiza um sonho de dez anos, ao cercar-se simplesmente de um trio acústico- baixo, bateria e piano (mais ela no violão)- para apresentar uma música em ambiência « cool » bossa jazz, onde as pausas e os silêncios são tão importantes quanto a música. O álbum é dedicado a Bill Evans, João Gilberto e Shirley Horn, numa dica para o ouvinte que gostaria de escutar esse belo disco sóbrio, no qual as improvisações vocais jazzísticas –habituais da cantora carioca- felizmente estão ausentes. Um álbum em que Joyce se coloca de forma discreta nas composições, deixando espaço para as releituras –entre outros- de Chico Buarque, Suely Costa, Vinicius de Moraes, Marcos Valle e Johnny Alf.

Existem desses álbuns que escutamos umas dez vezes, tamanha a vontade que temos de amá-los ! E assim o fazemos às vezes ("Zie e Zii" de Caetano Veloso, por exemplo), mesmo que na maior parte dos casos acabemos por abandoná-los... Esse é o caso dos álbuns de Bruna Caram e de Ana Cañas, duas cantoras de São Paulo que vocalmente têm as qualidades necessárias para encontrar seus respectivos lugares na cena feminina brasileira. Bruna Caram foi lançada em 2006, com um primeiro esplêndido álbum, « Essa menina », dedicado ao compositor Otávio Toledo. Então, nesse « Feriado pessoal », a cantora de 23 anos aborda um repertório pop tão banal que perde todo o frescor e originalidade de seu primeiro trabalho. Sua voz ingênua e tocante adapta-se melhor às melodias bucólicas e sutis.
A voz da Ana Cañas, por sua vez, é caregada de elétricidade em seu segundo álbum, « Hein ? ». Melhor e mais rock do que seu primeiro, « Amor e caos », a cantora sofre ainda do mesmo problema : ela não consegue canalizar sua energia vocal, nem consegue discipliná-la. Ela se perde, daí em diante –tanto em disco quanto em cena- em improvisações e « trejeitos » vocais irritantes. O álbum possui, no entanto, seus bons momentos, como Na multidão, A Menina e o cachorro e Não quero mais : os três assinados por Ana Cañas, Liminha (também na produção) e Arnaldo Antunes.


Moisés Santana é um desses artistas « electron livre » marginal da cena de São Paulo (mesmo sendo ele baiano) como podem o ser Carlos Careqa, André Abujamra, Arnaldo Antunes e alguns outros que oscilam entre tradição e modernidade. Eu descobri seu nome um tanto tarde, através do álbum « Hoje » (2005), de Gal Costa, que apresentava alguns compositores das novas gerações. Em seu terceiro álbum, "Verso alegoria" o artista embaralha as cartas ao propor uma música que viaja entre samba, bossa, chorinho e forró ; mas também entre pop e funk. Interessante, embora disperso.
De volta ao Rio, « Tantinho canta Padeirinho da Mangueira » nos faz mergulhar nos tesouros do samba da « estação primeira ». Pandeirinho da Mangueira (1927-1987) foi um compositor inspirado da velha guarda verde e rosa. Esse compositor já deveria ter gravado seu primeiro disco, quando em 1987 o destino decidiu que seria diferente. Um outro personagem da escola de samba mais popular do Rio de Janeiro, Tantinho, decidiu então desencavar 14 títulos do fértil compositor, e lançar esse álbum absolutamente delicioso, e excelentemente produzido por Paulão 7 cordas. Uma da mais belas e sinceras produções de samba tradicional do ano.

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