samedi 11 juillet 2009

Maître Vitalino (1909-1963) : Le Brésil fête le centenaire de sa naissance.

Mestre Vitalino et ses sculptures de Lampiao et Maria Bonita,
figures emblématiques du Nordeste.


(texto português em breve)

D’aucun pourrait se demander pourquoi depuis presque un an et demi, ce blog a la prétention de s’intituler pompeusement « Art et Musique Populaire Brésilienne ».
Il est vrai qu’au départ, l’idée était de partager non seulement ma passion pour les musiques du Brésil, mais aussi pour l’Art Populaire Brésilien que je tiens pour le véritable art identitaire de ce pays. Pour ce faire, j’avais crée un deuxième blog (uniquement en français ici sur la colonne de droite de cette page) où je n’ai eu le temps que pour un texte d’introduction. Cependant, pour ajouter une nouvelle couleur à ce blog musical, je ne trouve pas inintéressant d’y parler aussi d’art plastique, partant du principe que les arts –quand ils atteignent un degré de qualité- sont par essence fusionnels.

Vitalino: Les "Violeiros" (circa 1950)

Ces dernières années, l’intérêt pour les plus célébres représentants de l’Art Populaire Brésilien n’a fait que s’accroître et - en conséquence- leurs côtes dans les galeries et les salles de ventes. Leurs valeurs marchandes côtoient maintenant de près celles des peintres et sculpteurs qualifiés d’érudit qui -pour la plupart- ont puisé aux sources étrangères plutôt qu’à leur propre culture. De belles sculptures sur bois d’Artur Pereira ou de GTO –éminents artistes populaires- peuvent atteindre facilement 15.000 à 20.000 euros (40 à 60.000 reais) tandis que les figurines peintes de Vitalino du début des années cinquante arrivent sous le marteau des commissaires-priseurs jusqu’à 3 ou 4.000 euros (8.000 à 10.000 reais). Certaines pièces de ce même artiste ayant appartenu à la collection de l’écrivain Jorge Amado furent adjugées jusqu’à 8.000 euros, en décembre 2008.

Vitalino: "Le sermont du curé" (c.1950-collection privée, Bruxelles)

Ma passion pour l’art populaire brésilien m’est tout naturellement venu par le biais de la musique et de ses textes, reflets des différents thèmes propres à chaque région.
Ainsi dans les toiles d’Heitor dos Prazeres (1898-1966), je retrouvais la frénésie des pagodes (réunions de sambistas), tandis qu’aux travers des sculptures de Vitalino me revenaient tout le quotidien et l’imaginaire des régions agraires du Nordeste, chantés à la même époque par Luiz Gonzaga (1912-1989). Au travers de son art, Vitalino fut le premier à s’ériger comme le chroniqueur de son époque et de sa région, si riche en tradition et en fêtes, tant religieuses que païennes.

Comme il fut écrit précédemment sur ce blog, un espace-galerie consacré à l’Art Populaire Brésilien (mais aussi portugais) s’élabore pour l’instant à Bruxelles en vue de son ouverture en 2010.
Mais aujourd’hui, comme le Brésil commémore le centenaire de ce grand artiste qu’est Vitalino Pereira dos Santos, je ne pouvais pas perdre l’occasion de l’évoquer. Vitalino est une figure emblématique du Brésil dont l’œuvre est transmise dans l’enseignement général des écoles primaires. Il est tout simplement le premier nom qui vient à l’esprit au Brésil, quand il s’agit d’évoquer l’art populaire, qui n’est autre que de l’Art avec un grand « A ».

Vitalino à l'oeuvre auprès de son four (photo Pierre Verger)

Je vous propose de vous rapporter ici le texte écrit par la journaliste Leticia Lins -paru dans le « Globo on line »- qui énumère les festivités et hommages organisées pour honorer ce grand maître.

« Le Pernambuco commémore le centenaire de la naissance de Maître Vitalino (article de Leticia Lins-10/07/2009) :
La revue américaine Time annonçait dans l’édition du premier février 1963, la nouvelle de la mort d’un important artiste plasticien brésilien. Cet artiste n’était autre que le pernambucano Vitalino Pereira dos Santos, mieux connu au Brésil sous le nom de Maître Vitalino, l’homme qui donna vie à la terre.
Ce vendredi (10 juillet 2009) l’état du Pernambuco et tout le pays commémorent les cent ans de la naissance de l’artiste.

À São Paulo, considérée comme la ville qui abrite le plus grand nombre de « nordestins », sont programmés divers shows au Centre des Traditions Nordestines pour ce dimanche. La Banda de Pífanos de Caruaru se présente aux côtés de Valdeck de Guaranhuns, Seu Jorge do Rastapé et la Quadrilha Asa Branca. Le Pernambuco commémore cette date avec une série d’hommages rendus à celui qui fut le premier artiste de l’état à immortaliser au travers de la terre, différentes figures populaires caractéristiques du Nordeste : les joueurs de pífanos (petites flutes du nordestes), les chasseurs, les migrants, les vachers, et d’autres encore.
Vitalino vécu à Alto do Moura, dans la municipalité de Caruaru, à 130 kilomètres de Recife, et laissa derrière lui, une multitude de disciples qui, aujourd’hui, font de la manipulation de la terre leur métier. On peut considérer qu’ils sont –seulement à Caruaru- environ 500 à vivre de ce type d’artisanat (ndlr : mais qui découle en fait d’un art véritable !)

À Alto do Moura se trouve la maison transformée en musée où vécu Vitalino et où ses descendants perpétuent son œuvre. C’est là que se déroulent les principales commémorations en souvenir du Maître, lui même joueur de pífano –le « pife », comme le nomme les nordestins de la caatinga (ndlr : région de végétation aride). Un timbre à l’effigie de Vitalino sera émis, ainsi qu’une médaille commémorative du centenaire de sa naissance, crée par la Casa da Nieda du Brésil. En outre, toujours à Alto do Moura, défileront 26 groupes folkloriques. Pour marquer encore davantage cette date, le village de Caruaru à prolongé ses traditionnelles festas juninhas (ndlr : fêtes de São Antonio, São Pedro, São Joao en juin) jusqu’à ce 10 juillet. L’artiste possède également sa statue en face de la demeure où il résida et les habitants de Caruaru assisteront gratuitement au spectacle « Les Sept lunes en terre », qui raconte la trajectoire de Vitalino, de ses débuts jusqu’à la reconnaissance et les chocs culturels qu’il du affronter en voyageant dans les mégapoles que sont Rio et Sao Paulo.
(…) Maître Vitalino naquit le 10 juillet 1909, dans la zone rurale de Caruaru et mourut de la variole à 54 ans. Dans la ville, des collections des œuvres du maître sont exposées au Musée d’Art Populaire. En cette année du centenaire, deux expositions de photographies furent mises sur pied, dont l’une à Recife, avec des photos de Vitalino faites par le célèbre photographe français Pierre Verger, en 1947 »

En vidéos, des artistes du Nordestes enregistrent une chanson-hommage composée par Onildo Almeida pour le centenaire de Mestre Vitalino.


2 commentaires:

OLHAR CIDADÃO a dit…

BOM DIA

Precisei 'viajar" para encontrar essa homenagem em lindíssima matéria sobre o mestre Vitalino.

Parabéns, e como brasileiro, obrigado.

E não esqueça, continuo aguardando que o amigo aceite o convite para colocar sua imagem como seguidor do BONDeblog.

Um fraterno abraço

Lady Jane a dit…

Daniel, parabéns pela iniciativa!

O 007 tem razão: aqui no Brasil - a não ser no Nordeste mesmo, talvez - pouco se falou sobre o evento do centenário do grande mestre Vitalino. Tb. tive que recorrer a um brasilianista da arte e da música para saber mais.

Aguardamos a tradução em português!

Kisses,
Jane.

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.