samedi 3 juillet 2010

Caetano Veloso et Gilberto Gil en Belgique…

Caetano Veloso, look sobre et alternatif (photo Daniel A.)

(texto português em breve)

Tout est question d’ambiance. Très franchement, je ne me sens pas envahi par la joie avec la venue de Caetano Veloso le 7 juillet à L’Ancienne Belgique de Bruxelles, ou par celle de Gilberto Gil, au Gent Jazz Festival, le 15 du même mois.
On pourrait penser que je suis blasé ou qu’il s’agit d’un certain snobisme de ma part à partir du moment où, au Brésil, j’aurais déjà les tickets en poche depuis longtemps. Mais il ne s’agit pas de cela…
À l’époque du fameux événement annuel belge Viva Brasil, au début des années 90, les affiches proposaient en quelques jours des artistes confirmés, mêlés à d’autres plus confidentiels ou issus de la nouvelle génération d’alors. On passait de Chico Barque à Toninho Horta, en passant par Alceu Valença, Joyce, Paralamas do Sucesso ou encore Marisa Monte, qui n’était encore qu’une jeune chanteuse pleine de promesse…
Il existait une vraie dynamique et un esprit de festival que les actuels concerts, rares et éparpillés, n’apportent pas. Et pourtant, Adriana Calcanhotto et Ana Carolina joueront ces jours-ci à 350 kilomètres de Bruxelles, à Paris, sans prendre la peine de franchir la frontière. On aurait pu faire un joli tir groupé.
Autre raison de mon manque d’enthousiasme: le répertoire souvent consensuel que les artistes brésiliens de renom proposent hors de leurs frontières, et qui se compose généralement de leurs classiques, délaissant leurs créations plus récentes. Sans doute parce que pour la plupart les brésiliens résidant en Europe –et qui compose la majorité du public-, l’actualité musicale s’est arrêté du moment où ils ont quitté leur terre natale …
Mais ne faisons pas de procès d’intention…Caetano a toujours surpris par sa capacité de présenter des concerts inattendus. On peut espérer qu’il n’hésitera pas à nous proposer le meilleur de ces deux albums « Cê » (2007) et « Zii et Zie » (2009) -plutôt teinté de rock alternatif-, mêlé aux incontournables Menino do Rio, Leãozinho, Sampa ou Qualquer coisa.
Je prendrai mon bâton de pèlerin pour vous en rendre compte ici, sur ce blog.

(Caetano Veloso, à L’Ancienne Belgique de Bruxelles, le 7 juilllet, à 20h)

Gilberto Gil revient avec des rythmes nordestins (photo Daniel A.)

Quant à Gilberto Gil, il se produira dans le cadre du Gent Jazz Festival, qui propose le 15 juillet, une soirée entièrement lusophone. On y verra la paulista Cibelle à 18h30, suivie à 20h de la grande et divine chanteuse portugaise Mariza avec son fado métissé de multiples influences.
Gil clôturera la soirée à 22h30, pour le show intitulé « For all », de l’expression anglaise « pour tous »- faussement supposée pour avoir donné le nom à l’origine du style Forró.
Le bahianais sera entouré par les musiciens qui l’accompagnent sur son récent « Fé na festa », judicieusement sorti ce mois de juin au Brésil, époque des « Festas juninas » qui célèbrent les saints populaires tels que São Antonio, São Pedro, et surtout São João.

En réalité, ce nouvel album est une réelle belle surprise que l’on attendait plus.
Si, après sa charge ministérielle, Gil est revenu en force avec divers bons projets scéniques, il nous avait laissés dubitatifs quant à son dernier album studio. « Banda larga cordel » (2008) était pour le moins un disque moyen et on pouvait craindre que son flirt avec la politique avait éteint son inspiration. Mais « Fé na festa » nous montre un Gil en pleine force créatrice, plongé dans toute la richesse des rythmes du Nordeste.
Dans son album « Eu tu, eles » (2000), Gil abordait déjà avec bonheur le répertoire des grands compositeurs qui avaient popularisé ces styles dans tout le Brésil. Mais dans « Fé na festa », il est le principal artisan de son répertoire avec dix titres sur treize, qu’il signe seul ou en en collaboration. Et Assim sim, Vinte e seis, ou O livre-atirador e a pegadora, sonnent déjà comme des classiques du genre.
Entouré par Toninho Ferragutti (acordéon), Sergio Chiavazzoli (Guitare), Arthur Maia (basse, Jorge Gomes (Zabumba) ou encore le carioca-français Nicolas Krassik (rabeque), Gil nous livre un son des plus authentiques.
Et nul doute que le 15 juillet à Gent, Gilberto Gil prolongera les fêtes de juin au rythme du forró et du baião…

(Gilberto Gil se produira au Gent Jazz Festival de Gent, le 15 juillet, à 22h30.)

En vidéo: "Vinte e seis" (G. Gil)

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