samedi 18 septembre 2010

En écoute aujourd'hui: Silvia Machete.

Mais d’abord des excuses… !
Les fidèles suiveurs de ce blog ne s’y tromperont pas…L’édition de trois épisodes en suivant de Tropicalia –qui ont ouvert la nouvelle saison sur Radio Judaica- traduit un manque de souffle quant à l’écriture de nouveaux textes….patience…Laissez-moi atterrir !
Je vous le confesse, un retour au pays après deux mois passés au Brésil (j’habite encore en Belgique, au cas où…) ne se fait pas sans quelques dommages collatéraux qui vont bien au-delà du décalage horaire.
Revenir dans un monde totalement étranger au sujet qu’est censé aborder ce blog n’est pas pour motiver ma muse inspiratrice. Changement de climat, changement de culture, de mode de vie, d’animation, changement de rythme…
Et puis, il y a surtout l’immersion intense dans les nouveaux albums ramenés, matière première pour l’élaboration de l’émission…Des heures d’auditions attentives pour pouvoir distinguer ce qui se sera fait de mieux, une fois la fin de l’année arrivée.
Et qu’on le veuille ou non, si le progrès correspond au fait de rendre tout plus rapide et plus compact –jusqu’au son, malheureusement- on n’est pas encore arrivé à compresser le temps, et jusqu’aux dernières nouvelles, un album de 60 minutes dure toujours 1 heure…
Mais assez d’état d’âme, et revenons aux albums avec le retour extravagant de Silvia Machete.

Silvia Machete au Tom Jazz (SP), mai 2010 (photo Daniel A.)

Avec une voix d’une technique supérieure à la moyenne de ses collègues de la même génération; un sens de la composition intelligente -légère et consistante à la fois- ; et une présence scénique qui l’a distinguée dès ses début, il est difficile de dire que Silvia Machete est une représentante fidèle de la nouvelle vague pop carioca. Elle la survole plutôt…
J’avais écouté son premier album « Bomb o love » (2006) bien avant de la voir en concert avec l’ensemble de ses numéros mêlant cirque et humour et, très vite, seul l’aspect purement musical m’avait intéressé. Bien sûr, la voir en représentation avec son arsenal d’accessoires -entre le trapèze et le hula hoop- était un divertissement garanti. Mais répéter la dose rendait le show quelque peu réchauffé.
Déjà, lors du concert que j’avais vu en mai dernier au Tom Jazz de São Paulo, Silvia avait priorisé les compositions, reléguant les numéros scéniques au second plan.

Avec « Extravaganza », elle confirme son talent et le consolide. Sans affirmer que l’album est meilleur (ou moins bon !) que « Bomb of love », il apparaît plus mûr et consistant, produit plus sérieusement aussi, dans une sorte de concept post-tropicaliste comme le révèle clairement le titre et la pochette luxuriante du disque. Ce dernier a peut-être juste perdu un peu de l’ingénuité et de la spontanéité de son prédécesseur, et les bulles de champagne se sont un peu évaporées. Mais plus que jamais, Silvia Machete se distingue par une virtuosité vocale naturelle, qui ne trouve peut-être son équivalent, sur la scène pop brésilienne, qu’en la personne de la jeune Tulipa Ruiz. Et « Extravaganza » propose un répertoire sans faille, divisé entre ses propres compositions (Vou na rua, Meu carnaval) et les très bons Noite torta (Itamar Assumpção), Sábado e domingo (Domenico Lancellotti/ Alberto Continento) ou encore Manjar de reis (Jorge Mautner/ Nelson Jacobina).
Réjouissant et surtout incomparable…Une fois de plus !

Aucun commentaire:

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.