lundi 1 novembre 2010

Survolant 2010: juin (1)

Pochette de "Transeunte" de Mauro Aguiar.
-texto português em breve

Comme pour 2009, la chronique « survolant 2010 » se propose de revoir, en tout subjectivité, quelques albums sortis, mois par mois, tout le long de l’année. Ceux qui m’auront intéressé par divers aspects. Avec, hélas, quelques rendez-vous musicaux manqués dû à l’indisponibilité de certains produits sur le marché.
Certains albums ont déjà été chroniqués sur ce blog en leur temps…Pour commencer ce mois de juin, en voici d’abord quatre aux styles diamétralement opposés.. ! D’autres suivront…

Belle surprise que ce « Transeunte » de Mauro Aguiar (pochette ci-dessus), excellent parolier qui a travaillé avec les fins mélodistes que sont José Miguel Wisnik, Zé Paulo Becker, Guinga, Edu Kneip, Kalu Coelho ou Mario Sève. Ses textes furent également déjà portés par les voix de Ney Matogrosso, Ivan Lins, Fátima Guedes, ou Zélia Duncan.
Dans cet album, Mauro Aguiar décide d’endosser le rôle de (bon) interprète, en nous présentant une sorte de mosaïque des musiques traditionnelles brésiliennes. On voyage, avec beaucoup d’élégance, de la samba au frevo, du baião à la bossa nova, avec parfois une incursion hors frontière dans le monde de la salsa ou du fox-trot.
Dans ses meilleurs moments, la voix de l’auteur rappelle celle de Zé Renato (sans jamais l’égaler, bien sûr !) pour cet itinéraire musical sur lequel il invite Paula Santoro, Marianna Leporace, Barbara Mendes, Guinga ou encore Edu Krieger. L’ensemble, qui pourrait paraître disparate, garde une belle uniformité grâce à la production musicale du saxophoniste et flûtiste Mario Sève.

Chico Salles, chanteur et compositeur du Paraíba - qui réside depuis près de 40 ans à Rio de Janeiro- a toujours navigué entre les musiques de son Nordeste natal et les rodas de samba qu’il fréquente depuis les années 80. Mais son 5ème album, « O Bicho pega », est bel et bien un disque enraciné dans le xote, le coco, le forró et le baião, dans sa plus pure expression. Ce bel album, orné d’une de ces xylogravures typiques de la littérature du cordel, se distingue par son excellente production et son répertoire où les rythmes irrésistibles ne masquent pas les mélodies particulièrement efficaces. Ainsi s’imposent très vite la plage titulaire, O Bicho pega (Bule Bule), ou encore Como alcançar uma estrela (Miltinho Edilberto) et Masculina, cette dernière composée avec –encore lui !-, Edu Krieger.
En invité sur l’album, on retrouve aussi Fagner, Alfredo Del-Penho, et le guitariste João Lyra, également à la direction musicale. Des rencontres qui donnent à l’ensemble un aspect abouti –sans en enlever l’âme- que ne possédaient pas encore ses travaux précédents. Et le « cabra » Chico Salles, s’affirme aussi comme un solide interprète.

De tous les groupes rocks issus des années 80 (et qui existent toujours) Capital Inicial est sans doute celui qui reste le plus fidèle à l’esthétique musicale de ses débuts. Bien sûr, Dinho Ouro Preto (le chanteur) et les siens sont plus proches du rock FM que du punk qu’ils pratiquaient quand le groupe s’appelait encore Aborto elétrico. Mais de l’eau –et sutout 30 années- a coulé sous les ponts.
« Das Kapital » sonne monolithe, entre guitares cinglantes, basse ronflante et la voix bien dominée de Dino qui se promène sur les ballades pops racoleuses (Nao sei porque, Eu quero ser com você) et les titres plus énergiques (Depois da meia noite, Melhor). D’ailleurs, plages lentes et titre rapides se partagent à parts égales les onze morceaux de « Das Kapital ».
L’ensemble plaît, même sans surprises, peut être parce qu’ils ne sont plus très nombreux, les groupes qui pratiquent ce rock basique, sans concession, mais sincère.

Dans on premier album « Efêmera », le son de la jeune chanteuse et compositrice Tulipa Ruiz se rapproche assez de la pop légère et ingénue qui caractérise celui des cariocas Silvia Machete, Nina Becker, et de tout ce qui touche au monde musicale de la formation +2 (Dominico Lancellotti, Kassin, Moreno Veloso) et Do amor.
Mais sur la plage titulaire, en backing vocals, on retrouve cependant parmi les meilleures chanteuses qui tiennent le devant de la scène branchée à São Paulo, comme Mariana Aydar, Tiê, Céu, Anelis Assumpção ou Juliana Kehl.
Et preuve que tout ce petit monde créatif n’hésite pas à s’entraider, on peut aussi lire les noms de Karina Buhr, Ná Ozzetti, ou Romulo Frões qui illustrent quelques dessins –des tulipes !- sur le livret du cd.
De sa voix aigue, mélodieuse et maîtrisée, Tulipa présente un répertoire presque entièrement « autoral », constitué de petites perles pop comme Pontual, Sushi ou Ás vezes, qui démontrent non seulement une originalité pétillante, mais aussi un sens mélodique recherché. Seule l’irrégularité du répertoire n’en font pas un disque parfait…Mais on n’en est pas loin !


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