dimanche 23 janvier 2011

22/01 : Renato Godá, Oi Futuro Ipanema.

Renato Godá, Oi Futuro Ipanema, 22/01, (photo Daniel A.)
-texto português em breve

Mes amis cariocas se demandent ce que je viens faire à Rio…Je ne vais pas à la plage, et je ne vais pas assister aux répétitions des écoles de samba qui se multiplient dans la ville (ce qui me rappelle le sublime Ligia de Jobim, « Não gosto de samba…nem gosto de sol », « Je n’aime pas la samba, ni le soleil »!).
En lieu et place, les derniers posts présentent des artistes liés d’avantage à la nouvelle scène pop ou rock alternative, qu’elle soit de Rio, São Paulo, ou de Recife ... Et pourquoi pas…
C’est sans doute pour les raisons précitées que ce n’était pas la grande foule, ce 22 janvier, pour assister au show du paulistano Renato Godá, dans la belle petite salle du Oi Futuro Ipanema, qui présente durant ce mois de janvier, une série de shows intitulée Viva voz, consacrée à quelques nouveaux noms de la MPB.

Ceux qui écoute l’émission Tropicalia -ou qui suivent régulièrement ce blog- connaissent ce personnage singulier qu’est Godá, qui nous plonge dans le monde glauque des fins de nuit, et des quartiers chauds peuplés de filles aux mœurs légères et de marins imbibés d’alcool.
Renato chante aussi les amours désabusés des gens en carence…

Godá nous avait peint ce monde décadent, mais attachant, dans un premier album de 7 titres en 2009, emballé dans une musique enfumée, aux accents jazz, folk et gypsy, dominé par sa voix rauque, le banjo, et l’accordéon, et qui se réclame de Leonard Cohen, Tom Waits ou de Serge Gainsbourg. J’ajouterais aussi l’Italien Paolo Conte.
En 2010, l’artiste lançait « Canções para embalar marujos », bon album de 13 titres produit par Plinio Profeta, enregistré en deux jours en studio pour capter un son improvisé et plus vivant.
Si « Canções… » abuse un peu de la formule caricatural des mêmes rythmes et des mêmes sujets traités, il n’en demeurait pas moins assez irrésistible…Et comme on me l’avait signalé très justement, toute la dimension de la musique de Godá prend sa valeur sur scène.
Le sympathique artiste joue à fond son personnage de vagabond séducteur, dépravé, armé d’un solide sens de l’humour.

Renato Godá, Oi Futuro Ipanema, 22/01 (photo Daniel A.)

Renato délivra une grande partie de son second album, deux ou trois titres du premier, auquel il ajouta l’opportun Negro gato (Getúlio Cortes) et Jorge Maravilha (Leonel Paiva / Chico Buarque), entouré de ses excellents musiciens particulièrement brillants quand ils se lance dans des choeurs qui rappellent les marins ivres qui peuples les bistrots aux bords des quais…

(Ps : pour changer un peu du surexploité «Ne me quittes pas » arrangé à toute les sauces par les brésiliens, je glisserais à Godá de jeter un œil sur « Amsterdam », toujours du génial chansonnier belge Jacques Brel, qui dépeint exactement le même monde…Je suis certain qu’il pourrait en faire quelque chose (David Bowie l’a bien fait à sa manière...)

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