dimanche 30 janvier 2011

29/01 : Luísa Maita, Oi Futuro Ipanema.

Luísa Maita, Oi Futuro Ipanema, 29/01 (photo Daniel A.)

-texto português em breve

En 2009, Rodrigo Campos –musicien qui avait déjà accompagné Arnaldo Antunes, Céu, Vanessa da Mata et Fabiana Cozza- surprenait le monde musical brésilien, avec un ovni venu de nulle part : « São Mateus não é um lugar tão longe assim », un des albums les plus poétiques et poignants, sortis ces dernières années. Une poésie urbaine, mélancolique et narrative -presque filmographique- sur le quartier de la zone ouest de Sao Paulo, un des berceaux de la samba de la ville.
N’étant pas, en lui-même, un véritable chanteur, Rodrigo Campos avait laissé une partie des titres dans la voix de sa compagne, Luísa Maita, alors une promesse féminine dont on attendait toujours le premier opus.

Ce fut chose faite en 2010 avec « Lero Lero », un album également unanimement consacré comme l’un des meilleurs de l’année écoulée, tant au Brésil que dans des revues spécialisées étrangères.
Dans une ligne très proche de Campos (ce qui fait dire à certain que « Lero Lero » est une sorte de deuxième volume de « São Mateus… »), Luísa Maita montre non seulement une interprétation sensible, mais aussi un talent de compositrice indéniable sur presque l’intégralité des chansons (8 titres sur les 11). Et il est vrai que sur certains morceaux, l’ambiance qui règne est d’une proximité confondante avec celle du monde de Rodrigo Campos.

J’avais eu l’occasion de voir le couple présenté « São Mateus.. » en mai dernier, dans l’ancienne fabrique Casa das Caldeiras de São Paulo, un endroit plutôt underground, trop exigu que pour donner une idée de la présence scénique de Luisa.

Luisa entre Fernando Nunes et Érico Theobaldo,
Oi Futuro Ipanema, 29/01 (photo Daniel A.)


Ce fut donc l’occasion –dans la petite salle du Oi Futuro Ipanema, ce 29 janvier- de voir l’une des nombreuses révélations venues de Sampa, qui se sont affirmées en 2010.
Entourée de Érico Theobaldo (batterie et programmations), Fernando Nunes (basse) e Rafael Moraes (guitare acoustique et effets), la chanteuse se présenta en symbiose avec sa musique, toute en délicatesse et mystère, se mouvant nonchalamment avec élégance, devant des projections alternant ambiances psychédéliques et vues urbaines de São Paulo… Une sorte de São Paulo noyée dans un état second, ivre, une impression accentuée par la voix hypnotique de Luísa (un rien dissonante sur les notes chantées plus fort) ou encore par les effets sonores que nous balançaient les trois musiciens. Revisitant l’entièreté de son album –auquel elle ajouta deux titres des paulistes Bruno Moraes et Junio Barreto- Luísa Maita réussit ce que je redoutais pourtant….Captiver le public durant l’heure et 20 minutes de sa représentation. Une belle note finale pour ce qui fut le dernier concert de ce voyage, en ce que me concerne…

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