mercredi 2 mars 2011

Edgard Scandurra, fan de Serge Gainsbourg.

Le "guitar hero " gaucher, Edgard Scandurra (photo Daniel A.)

-texto português em breve

Alors que les « extras » contenus dans les dvd’s musicaux se sont souvent avérés mornes et convenus (making of, interviews), la tendance semble de plus en plus s’inverser, au point de devenir souvent un sujet plus intéressant que le show en lui-même.
C’est le cas de « Na cozinha com Scandurra », le bonus présenté dans le dvd « Edgard Scandurra ao vivo », qui nous montre un des plus importants « guitar hero » de la scène brésilienne dans la cuisine de son restaurant « Le petit trou », préparant des langoustines à la sauce au beurre pour ses musiciens, invités d’un soir.
La préparation de ce repas, Edgard Scandurra nous l’explique méticuleusement, tel une émission culinaire, en forme de flashs qui ponctuent la biographie du virtuose, qui de 1977 jusqu’à aujourd’hui, à toujours tenu une rôle important sur la scène pop/ rock de São Paulo.
Mais le « pourquoi » de ce post, réside plus dans la curiosité du nom du restaurant qui rend hommage à Serge Gainsbourg (1928-1991), le cultissime compositeur et poète français, dont on commémore ce 2 mars en France, à grand renfort d’émissions spéciales, les 20 ans de la disparition.

Serge Gainsbourg et Jane Birkin dans les années 70.

Le restaurant « Le petit trou » (dont le nom est inspiré du titre Le Poinçonneur des lilas) est orné de nombreuses photos de Serge et de Jane Birkin, sa principale muse et complice. On y trouve aussi des extraits de textes de chansons écrites sur tableaux noirs, comme ces quelques vers d’Aux armes etcetera, devant lequel Scandurra donne une bonne partie de ses témoignages.
Mais le guitariste n’est pas un unique fan perdu de l’artiste français au Brésil. Un grand nombre des jeunes talents de la nouvelle scène de Sao Paulo (que l’on appelle déjà, ais-je lu, les « novos paulistas ») se réclament de l’esthétisme musical de Gainsbourg. De fait, beaucoup de nouvelles chanteuses possèdent ce petit filet de voix, comme les « non-chanteuses » que le compositeur français affectionnait, et pour lesquelles il a écrit : Jane Birkin, Françoise Hardy, Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, Brigitte Bardot, ou encore sa propre fille Charlotte.
À titre de comparaison, la paulistana Tié serait assez représentative de cet archétype « gainsbourien ».
De son côté, Renato Goda se réclame d’avantage de l’image décadente du personnage Gainsbarre, alter ego provocateur et dépravé crée –dans un esprit Docteur Jeckill-Mister Hide- par le propre Gainsbourg.
Une influence et une reconnaissance assez nouvelles donc, nées avec l’apparition de cette nouvelle vague brésilienne qui n’hésite pas à utiliser la langue française dans ses chansons (peut être même de manière abusive).
De nombreux liens se sont crées entre les jeunes scènes paulistas (mais aussi cariocas) et françaises. Il suffit de visiter les pages facebook ou myspace de ces artistes pour s’en convaincre.
Souvenons nous aussi que, dès le début des années soixante, Gainsbourg fut l’un des premiers chansonniers français à composer sur des rythmes chaloupés comme la salsa, la bossa, la rumba, le chachacha, ou le merengue, rythmes particulièrement appréciés par des artistes comme Nina Becker, Silvia Machete, Cibelle, Tulipa, mais déjà mis en évidence par le trio « +2 » et Los Hermanos, dès le début des années 2000.

Quoi qu’il en soit, pour revenir aux talents culinaires d’Edgard (qui n’est pas tous les jours derrière les fourneaux !), "Le petit trou" sera certainement une curiosité à ne pas manqué lors d’un prochain passage à Sao Paulo. Et dans ce cas, il vous sera exceptionnellement fait une chronique culinaire sur ce blog….

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