jeudi 31 mars 2011

Tiê, « A Coruja e o coração », et les Nouveaux Paulistes.

Les "Nouveaux Paulistes": Dudu Tsuda, Tiê,
Tatá Aeroplano, Thiago Pethit et Tulipa.


-texto português em breve

On les appelle les « nouveaux paulistes », mais il s’agit d’un mal entendu.
C’est sous cette appellation que se sont réunis plusieurs fois en concert en 2010, les jeunes artistes Tiê, Thiago Pethit, Tulipa Ruiz, Dudu Tsuda, et Tatá Aeroplano, pour signifier leur amitié et leurs nombreuses collaborations.
À partir de là, il n’en fallait pas plus pour que la presse s’empare de cette appellation qui fait écho, bien sûr, aux Novos Baianos des années 70.
Mais la chanteuse Tiê, dans une récente interview, regrettait cette étiquette trompeuse.
Car s’il est vrai que la nouvelle génération de São Paulo focalise toutes les attentions, ces dernières années au Brésil, elle révèle des talents qui abordent des styles très différents.
Et les « novos paulistas » cités plus haut n’ont pas grand chose à voir, musicalement, avec d’autres artistes, plus proches d’une samba urbaines et introspective, comme Luisa Maita, Rodrigo Campos, Mariana Aydar, Romulo Froes ; ni même avec la musique hybride de Léo Cavalcanti, la tecnho pop de Karina Buhr, le retour à l’insouciance de la jovem guarda de Marcelo Jeneci, et d’autres jeunes musiciens du Nordeste venus grossir les rang de la scène alternative.
Sans parler des jeune chanteuses plus traditionnelles, mais pleine de talents, que sont Verônica Ferriani, Tatiana Parra ou Cris Aflalo. Et j’en oublie énormément…

Malgré leurs différences et leur personnalités propres, ils ont en commun le fait d’avoir utiliser tous les moyens qu’offre internet pour communiquer et travailler entre eux, et pour faire connaître leurs musiques à un public qui veut fuir la programmation « mainstram » des radios. Même s’ils commencent à s’y imposer de plus en plus…
Ils ont fréquenté aussi toutes les scènes branchées de la capitale pauliste comme le fameux Studio SP de la Rua Augusta.

Les Novos Paulistas sur scène.

Tiê
et ses camarades, jouent quant à eux, une musique cool et branchée, entre la pop, le folk, le jazz, et une sonorité qui fleure bon l’intimité des cabarets, dominé par le piano, la guitare acoustique, et le banjo.
L’utilisation de la langue française, ça et là, est un autre dénominateur commun, et leur son n’est pas étranger à une frange de la nouvelle scène française.

En 2009, Tiê sortait « Sweet jardim », bel album sur lequel on retrouvait déjà, comme sur le titre Cha verde, les noms de Thiago Pethit, Tulipa et Tata Aeroplano. Et sur « A Coruja e o coraçao », son deuxième, ce sont les compositions de Pethit (Mapa mundi) et de Tulipa (So sei dançar com voce) qui sont reprises de manière très réussie.
Si « Sweet jardim » possédait le charme des dimanche après midi pluvieux, Tiê eu la malice de ne pas répéter la dose sur « A coruja …». L’esprit de ce dernier reste le même, mais la chanteuse se donne plus de moyens à disposition. Et elle annonce la couleur avec A Varanda da Liz, qui interpelle par son introduction pop très immédiate. L’instrumentation est plus étoffée, les voix doublées ou triplées, et les rythmes plus variés.
Tiê passe donc l’examen, toujours difficile, du second album, car si le premier avait le charme des œuvres intimistes chuchotées, celui-ci possède la maturité nécessaire pour y joindre ce qui le rendra plus accessible.


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