Gilberto Gil reste probablement l’artiste populaire brésilien le plus connu chez nous. Ses visites dans notre plat pays furent nombreuses. Ce bahianais de 66 ans maintenant, fut l’un des acteurs du fameux mouvement Tropicaliste (1967-1969), auquel participèrent aussi Caetano Veloso, Tom Zé, Gal Costa, Os Mutantes (avec Rita Lee) et les poètes et paroliers, Torquato Neto, Rogério Duprat et Capinam.
Ce mouvement, plus de forme que de fond, voulait s’ouvrir aux influences anglo-américaines, en intégrant les instruments traditionnels du rock, et l’exubérance volontairement ‘kitch’ d’une Carmen Miranda. Les textes avaient pour cible la dictature militaire bien en place (1964-1984). Le Tropicalisme eu surtout le mérite de semer la graine de toute la diversité qui naquit musicalement dans les années septante. Le mouvement continue à alimenter l’industrie littéraire, et nous aurons l’occasion d’en reparler maintes fois. Des musiciens qui le composèrent à l’époque, Gil devint rapidement le plus abouti.
Au début des années septante, ses compositions s’inspirent beaucoup de Jackson do Pandeiro ou Luis Gonzaga, des musiciens mythiques du ‘Nordeste’ brésilien.
Par la suite, il continue à mêler bossa nova, funk, pop, et reggae, qu’il fut l’un des premier à populariser au Brésil.
Compositeur hors pair, aux textes souvent emprunt d’ésotérisme, Gil a connu des périodes moins inspirées. Mais qui, à part Chico Buarque, peut prétendre à une production sans faiblesse en quarante années de carrière.
Ce que nous jouera Gil reste un mystère, puisqu’il n’a pratiquement plus composé depuis sa charge de ministre de la culture du gouvernement Lula. Mais, au Brésil, il continue à se produire gratuitement, le plus souvent dans les quartiers les plus défavorisés. Ah ! Je reçois une dépêche…
Sachez que notre musicien de ministre termine l’enregistrement de son nouvel album d’inédit : « Cordel banda larga », un titre qui laisse présager une vulgarisation de la musique de Recife, Olinda et de l’Etat du Pernambuco en général…
Gilberto Gil sera au palais des Beaux Arts de Bruxelles le 2 avril 2008.