samedi 8 mars 2008

Nostalgie de « Viva Brasil »

Festival "Viva Brasil" 1992
Toots Thielemans, Gilberto Gil et Ivan Lins
(foto Daniel A.)

Il fut un temps, pas si lointain, où un certain Jean-Michel de Bie, organisait chaque année le festival « Viva Brasil »,qui enchaînait au toujours vivant « Couleur café ». C’était au début des années 90. Nous vivions ainsi deux semaines dépaysantes, pleine de couleurs et de parfums exotiques.

Et « Viva Brasil » n’attirait pas n’importe qui ! En trois soirées, il nous était possible de voir Caetano Veloso, Chico Buarque, Ivan Lins, Gilberto Gil, Jorge Benjor, Ney Matogrosso, Maria Bethania, souvent Marisa Monte mais aussi quelques stars moins connues de par chez nous. Je me souviens, parmi bien d’autres, d’Alceu Valença, le premier ‘lion du Nord’ (Lenine sera son digne successeur),du groupe Paralamas do Sucesso, grand groupe de scène rock, ou de ce ‘martien’ d’Edson Cordeiro, chanteur qui aurait pu jouer ‘Farinelli’, sans trucages vocaux. Ces trois concerts eurent lieu devant une centaine de personnes dans notre bonne vieille discothèque bruxelloise, le Mirano Continental (« vous êtes membre .. ? »). Le plus cocasse était de constater que la communauté brésilienne de Bruxelles sirotait une bière dans une salle annexe, tandis que les belges ou européens parfois venus de loin, étions envoûtés par ces stars qui, au Brésil, remplissent des stades ou plusieurs fois des salles de dix milles personnes.

Autres souvenirs très fort, Toninho Horta, musicien virtuose, seul avec sa guitare, Francis Hime et son piano, Nana Vasconcellos qui vola la vedette à Milton Nascimento, tête d’affiche, lors d’un show très interactif et enthousiaste. Et que dire de ce concert au Palais des Beaux Arts de près de trois heures, qui réunissait Joao et Astrud Gilberto !

Après une dizaine d’éditions, le festival disparut, et la venue d’artistes brésiliens se résumaient à trois ou quatre événements par an. Très souvent Gil, Benjor, ou Caetano, bref ceux dont le catalogue discographique ne souffrait pas trop de carence chez nous. Mais nous ne pouvions plus nous connecter avec ce qui se passait réellement au Brésil. Et dieu sait si les années 90 furent fertiles en talents émergents, devenus entre-temps des classiques.

Heureusement, il nous reste en Belgique quelques festivals ouverts aux musiques du monde, où Daniela Mercury et Ivete sangalo, tentent de réchauffer la banquise au sons de leur rythmes effrénés de Salvador de Bahia, et parfois, quelques bonnes surprises comme les venues sporadiques du génial Lenine, de Chico César, Marcelo D2, ou du groupe Skank lors des festivals « Polé Polé » d’Anvers ou « Cactus » de Bruges

Alors oui, applaudissons chaudement la venue de Gilberto Gil et de Badi Assad en ce mois d’avril 2008 !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ayant travaillé des années dans le milieu socioculturel latino-américain, notamment en tant que Directrice de la Maison de l’Amérique latine de Bruxelles, je ne peux que soutenir ce genre de projet, essentiel dans l’approche d’une culture différente.
Il est en effet paradoxale de constater que bien que la musique brésilienne ait une richesse conséquente tant dans la mélodie que dans les textes, elle se positionne difficilement dans le marché européen. Le débat se situe alors dans le « pourquoi ? ». Question d’éducation et de culture musicale ? De compréhension des paroles ? J’espère de ce fait que cet espace aidera à apporter quelques réponses et quelques pistes qui pourraient favoriser une meilleure diffusion.
En ce qui concerne, l’art populaire brésilienne, je suis à l’attente de tes articles qui ne manqueront pas de nous apprendre pas mal de choses sur cet artisanat si particulier où la simplicité et la force sont les maîtres mots.
Il va de soi, que tu as mon soutient inconditionnel pour le développement de cette initiative…avant, pendant, et …après…osons le long terme :-)
Claudia

Daniel Achedjian a dit…

Gageons, chère Claudia, que le long terme soit de mise. Car la passion est bien présente, et je ne la vois pas disparaître de sitôt. La route est longues certe, mais je ne souhaite guère affronter des moulins!. Bien à toi.

Anonyme a dit…

Il ne faut pas affronter des moulins, il s'agit plutôt d'escalader des montagnes :-)
...et la bonne nouvelle ce que je ne raterais pour rien au monde le concert de Gilberto Gil au mois d'avril!Et c'est avec plaisir que je te donnerai mes impressions à ton retour.
Et comme disent les brésiliens
Muitos Beijos

Claudia

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.