mardi 2 septembre 2008

Suite du journal musical...du 27 août au 1er septembre.

J. Cavalcanti (Casuarina) et Moska envouté par la samba, 27/08.
(photo Daniel A.)

27/08
: soirée au Centro Cultural Carioca, endroit que j’ai longtemps erronément situé à Lapa. De fait, cet endroit multi-culturel ne se trouve pas loin du quartier ‘hype’ de la samba, mais géographiquement, elle se trouve bien au centre ville, à côté de la place Tiradente. C’est de cette maison dont Mariana Baltar m’avait raconté l’histoire (voir le 21/08). Ce soir-là, c’est l’excellent et solide groupe Casuarina emmené par João Cavalcanti (fils de Lenine) et accompagné de Paulinho Moska, qui revisite les grands classiques de la samba traditionnelle, melés à quelques titres de Paulinho qui, pour un temps, a lâché sa veine pop. Moska, depuis son projet avec le saxophoniste Eduardo NevesTem Moska no samba-, ne jure plus que par ses racines cariocas. Ses interprétations et sa façon de danser ne sont pas des plus orthodoxes pour le genre, mais le moins que l'on puisse dire c’est qu’il y met du cœur! Dans ce show, comme dans tout ceux que j’ai pu voir sans exception, un hommage est rendu à Dorival Caymmi, décédé le 16 de ce mois.
En ce jour du 27 août, comme dans les plus belles histoires d’amour, sa veuve Stella Caymmi avait décidé de le rejoindre...

Zé Renato, une dernière touche au mixage final de son dernier album
(photo Daniel A.)

28/08
: rencontre avec Zé Renato, compositeur et interprète raffiné dont j’ai toujours suivi la carrière avec admiration, avant même de savoir qu’il faisait partie d’un des groupes –en partie vocal- les plus importants nés des années 80, Boca Livre. Il est -à mon avis- une des 5 plus belles voix masculines de la MPB.
Ce jour-là, il se prête au jeu de l’interview de bonne grâce, malgré une fatigue apparente, entre deux prises de son nouvel album qu’il enregistre dans un studio de Barra da Tijuca. Champion des disques à thèmes, il revisite un choix de chanson de la Jovem Guarda, l’équivalent -en quelque sorte- de la mode Yéyé en France, datant également du début des années 60. De cette vague, sortiront des artistes illustres comme Roberto Carlos et Erasmo Carlos. Le soir, devant une assistance peu nombreuse, contrairement à mars dernier, j'assiste au show de Silvia Machete au Mistura Fina, qui mêle toujours de manière ingénue, numéros de cabaret avec ses compositions teintées de rumba, salsa, et Tcha-cha-cha, tandis qu’elle nous livre une version rock de ‘Careless Whisper’ (George Michael) et une ‘Garota de Ipanema’ (Vinicius-Tom Jobim) presque punk. Et ça marche! Comme quoi, quand le vin est bon, le flacon importe peu..! La voix de la chanteuse reste, pour moi, une des meilleures que j’ai pu entendre ces derniers mois.

Tel Saturne et ses anneaux... Silvia Machete, Mistura Fina, 28/08 (photo Daniel A.)

29/08: Ana Costa me doit une revanche. Celle que j’avais été voir le 23/08 au Carioca da Gema, me reçoit confuse dans un petit studio d’enregistrement de Copacabana. Elle doit terminer absolument 7 lignes vocales pour finaliser son deuxième album, et me demande de reporter l’interview. On essaiera... Et c’est plus tard dans l’après-midi, que je revois Silvia Machete dans son appartement de Leblon. Celui-ci ressemble plus à une loge de théâtre, où robes, costumes et bibelots sont éparpillés un peu partout. C’est un peu le bordel, comme on dit élégamment, d’autant qu’une équipe française y tourne des scènes d’un court métrage où la chanteuse apparaîtra. Mais l’interview n’en est que plus pittoresque!

Glaucia Nasser, une ex-femme d'affaire qui se lance dans une musique pop très "classe"
(photo Daniel A.)

30/08
: un petit saut à São Paulo (350 km... une misère au Brésil), où je profite pour rencontrer Gláucia Nasser, une chanteuse dont j’avais beaucoup apprécié l’album sorti cette année “A Vida num segundo”. La critique n’avait pas été unanime, mais c’était le moindre de mes problèmes. Intéressante histoire d’une femme d’affaire à la réputation coriace qui, malgré une carrière déjà bien établie, décide de tout larguer pour le chant et la composition. Et de gagner soudain une grande humilité devant le chemin à parcourir. Dans la conversation, je lui glisse de reprendre ‘Certas canções’ de Milton Nascimento. Je ne sais plus au juste pourquoi...Elle prend son carnet (ancienne déformation professionnelle...) et prend note consciencieusement...qui sait.


Faux air de bahianaise pour cette grande chanteuse de samba de...Sao Paulo:
Fabiana Cozza
(photo Daniel A.)

31/09
: journée mouvementée. Vers 11 heures, rencontre avec celle qui est devenue à juste titre l’incarnation de la samba de São Paulo, Fabiana Cozza. Elle m’explique la richesse du style qui vit intensément dans la mégapole d’une manière que je ne soupçonnais pas. La bonne samba ne s’estampille pas seulement à Lapa. Son deuxième album “Quando o ceú clarear” (‘Quand le ciel s’éclaircit’) -d’une maturité déconcertante pour une chanteuse de 32 ans- nous invite aussi sur les traces du Candomblé et des rythmes afro-brésiliens. Sa voix possède la puissance d’une Alcione ou d’une Clara Nunes, et c’est évident qu’on parlera encore d’elle. Elle nous arrive en Europe vers le mois d’octobre. Une artiste véritable, très cool au demeurant...

La suite de la journée est moins drôle: la jeune chanteuse Bruna Caram n’apparait pas au rendez-vous que son impresario m’avait donné. Manque de professionnalisme de ce dernier qui me fait aussi manquer l’interview suivante, celle marquée avec le goupe paulista Ludov, un des plus intéressants de la scène pop alternative. Dommage pour moi, pour Bruna, et toutes mes excuses pour le groupe.

Marina Lima, charme et sérénité retrouvés (photo Daniel A.)

01/09
: ce n’est certainement pas aux brésiliens que je dois présenter Marina Lima. Celle qui fut la grande diva pop des années 80 n’a jamais perdu le sens affiné de ses compositions, principalement dans ses arrangements. Marina vécut de forts moments de dépressions dans les années 90 qui ont mis en péril ses capacités vocales mais des albums comme “Pierrot” (1998) ou “Setembro” (2001) restent des creusets de petites perles mélodiques. Son dernier album “ nos primórdios” (2006), a montré qu’elle avait récupéré presque tout le potentiel de sa voix rauque et sexy. Le charme et la sérénité retrouvés de la chanteuse transparaissent sur son visage, et c’est en journaliste fan que je suis venu (et reparti) pour évoquer divers aspects de sa carrière et de sa trajectoire bien singulière. Encore une, me direz-vous...
Je sors de l’interview un peu tard que pour pouvoir assister au show de présentation du nouvel album de Mart’nalia, “Madrugada”, une des nombreuses galettes attendues de la rentrée...J’écris donc ces lignes.


Zé Renato & Zélia Duncan: "Amigo é casa"

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbe chanson, Daniel, ce Zé Renato m'était inconnu...belle découverte!!

Anonyme a dit…

J'adooore! Marina, je n'oublierai jamais ce titre déjà ancien, "Fullgas", un des gros tubes de sa carrière, n'est-ce-pas?
Ciao!

Anonyme a dit…

Bom ver a Marina assim, mais sóbria. Da música eu gostava, mas não tanto do "estilo". A maturidade lhe caiu bem.

Anonyme a dit…

Linnnda essa canção "Amigo é Casa".
Zé Renato, Maurício Maestro ... O Boca Livre foi de uma época em que existiam ainda conjuntos vocais marcantes, na trilha aberta pelo inesquecível MPB4.
Cool, this Youtube.

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.