lundi 5 octobre 2009

03 et 04/10, Thaís Motta, Marvio Ciribelli, Marcos Sacramento, Aline Calixto, Adriana Maciel.

Marvio Ciribelli et Thaís Motta (photo Daniel A.)

(texto português em breve)

Il fut un temps où il était quasiment impossible d’obtenir l’interview d’un carioca un samedi ou un dimanche. Ce qui n’était évidemment pas le cas à São Paulo. Une époque semble-t-il révolue puisque lors de ce dernier week end, je pus m’offrir le luxe de rencontrer cinq d’entre eux, qui plus est, deux le dimanche soir, à 21h45 ! Les temps aurait-ils changé… ?
C’est chaperonné par le pianiste et producteur Marvio Ciribelli, que l’excellente chanteuse Thaís Motta eut l'amabilité de venir jusqu’à Ipanema, depuis Niteroí. Ma volonté de rencontré Thaís réside justement dans le fait rarissime d’être en présence d’une chanteuse -jeune de surcroît (elle a 29 ans)- qui pratique avec talent et professionnalisme un style purement brésilien, la bossa jazz, qui n’a cependant que peu de résonance dans son propre pays. Comme l’indique la pochette de son premier album de 2008, « Minha estação », Marvio Ciribelli a réuni autour de Thaís Motta, la crème des instrumentistes que l’on puisse trouver à Niteroí, comme Arthur Maia ou Marcello Martins, présents aux côtés d’un nombres impressionnants de pointures de la MPB.
Ce fut justement l’occasion d’évoquer cette ville, qui se trouve à un jet de pierre de Rio, et le nid d’excellents musiciens qu’elle abrite. Par le passé, Niteroí a également offert au Brésil des célébrités comme Sérgio Mendes, ou plus récemment Zélia Duncan, Suely Mequita ou Fred Martins. Et il en existe bien d’autres…
La pétillante Thaís et Marvio démontrent une énergie débordante pour trouver tous les moyens de divulguer leur album sans l’abnégation dont font preuve en général la plupart des artistes qui se trouvent hors du circuit commercial. « Minha estação » est un excellent album où la chanteuse et les musiciens font corps, comme dans tout bon groupe de jazz professionnel.
Malgré l’heure tardive de l’interview, le duo se prête, lui aussi, à mon super –et bientôt célèbre- questionnaire, tandis que de mon côté, j’ai pu me rendre compte que le dimanche soir s’avère un moment critique pour la pratique de mon portugais…

Le jour précédant, samedi 3 octobre, la journée fut ponctuée par la visite rendue à Marcos Sacramento, qui a le privilège d’habiter à flanc de colline, de Santa Tereza, le quartier qui surplombe Lapa. C’est dire si la vue est imprenable. Marcos, que j’avais vu deux jours plus tôt au Centro Cultural Light, me raconte son parcours envenimé par les vapeurs d’alcool durant les années 90. Un sujet dont il parle sans tabou. L’excellent interprète n’est pas à proprement parlé un sambista. Tout au plus, il maintient en vie la mémoire de nombreux noms de compositeurs de l’époque dorée de la samba des années 1930 à 1950. Mais ceci ne constitue qu’une partie de son répertoire. Il ne fait d’ailleurs pas partie du cercle des sambistas de renom, plus en vogue, comme Zeca Pagodinho, Arlindo Cruz ou Diogo Nogueira. Et il souffre injustement d’un manque de présence dans les médias de divulgation. Un problème entendu maintes fois, hélas...
En fin de discussion, c’est dans un moment d’amertume qu’il me confie qu’à l’approche de ses 50 ans, il se demande s’il est encore nécessaire d’engager tant d’énergie dans son métier. Je mettrai cela sous le coup d’un moment de spleen, car ce serait dommage pour le monde déjà restreint des bons interprètes masculins…

Aline Calixto, dans les lumières de Lapa (photo Daniel A.)

Plus tard dans la journée, rencontre avec la nouvelle révélation de la samba du Minas Gerais,
Aline Calixto, dans le quartier de Lapa, bondé dès les premières heures de la soirée. L’élégante jeune femme, tout droit sortie d’un film du Rio des années 1920 (quand, dans la ville, le beau monde parlait le français !), met ses talents à dispositions de compositeurs de sa région inconnus sur l’axe de Rio-São Paulo. Parmi eux, Renegado, Santão, Sandro Borges ou Affonsinho qui donne parmi les meilleures plages du premier album d’Aline, déjà signé chez Warner Music.
Dans le bar animé où la rencontre à lieu, vient se joindre à nous Edu Krieger (voir texte du 30/09) qui lui aussi, a signé deux titres sur le disque de la chanteuse. Ensemble, avec les producteurs de chacun d’eux, s’engage une conversation informelle faite de considérations artistico-philosofico-comique, tandis que chacun feuillette l’ébauche de l’ouvrage sur la MPB en langue française, que j’ai mise en chantier récemment. Il semble provoqué un certain intérêt, à moins qu’il ne s’agisse que d’une politesse entre gens bien élevés !

Pour terminer ce marathon de fin de semaine (dans le désordre, comme vous l’aurez constaté), c’est au café du Parque Lage, au Jardim Botanico, qu’a lieu ma rencontre de dimanche après midi avec Adriana Maciel, une interprète qui avait lancé le très délicat et intimiste « Dez canções » en 2008. Adriana est une des chanteuses que je suis depuis ses débuts en 1997, principalement parce qu’elle avait déjà à son répertoire des compositeurs alors débutants comme Zeca Baleiro ou Chico César. D’autres comme Celso Fonseca ou principalement Vitor Ramil, sont restés des musiciens et compositeurs récurant tout au long des quatre albums de cette chanteuse de Brasilia, qui a migré vers Rio pour une carrière théâtrale vers la fin des années 80.
Adriana a la chance (ou malchance ?) de ne pas dépendre de la musique pour vivre, ce qui lui laisse la liberté de sortir ses projets de manière parcimonieuse. Quoi qu’il en soit, son album « Poeira leve » de 2003, basé davantage sur la samba et la bosa nova, pourrait être la base d’un dvd en projet, tandis que « Dez canções » reste pour moi, une des belles productions de l’année dernière.
To be continued…


1 commentaire:

Dj Cheech Stavele a dit…

visite: www.mixtape21.com

adorei teu blog,quando puder visite-nos !

abs

dj cheech stavele

CE BLOG EST DÉDIÉ AUX CURIEUX QUI AIMERAIENT CONNAÎTRE L'ART ET LA MUSIQUE POPULAIRE BRÉSILIENNE. UNE OCCASION POUR LES FRANCOPHONES DE DÉCOUVRIR UN MONDE INCONNU OU IL EST DE MISE DE LAISSER SES PRÉJUGES AU VESTIAIRE.