samedi 22 mai 2010

Semaine à São Paulo: Rodrigo Campos.

L'Avenida Paulista et le MASP en bas à gauche..
(texte português em breve)

Une autre façon d’appréhender l’espace-temps ; une autre manière de raisonner ; parfois d’autres valeurs ; et presque une autre culture…Il est de plus en plus évident pour moi que São Paulo est plus qu’une autre ville brésilienne, différente de Rio. C’est un autre pays…Ou plutôt n’est-ce pas Rio qui m’apparaît comme exotique, tant São Paulo me rappelle des villes qui me sont plus familières ? New York, Paris, Buenos Aires, ou même Lisbonne par certains aspect de la mentalité qui y règne.

"Le Triomphe des Carrancas", Centro Cultural dos Correios, RJ.

Encore à Rio, le dimanche 16 mai, la visite des expositions « Le triomphe des Carrancas » et du peintre bahianais José Pinto (1932-2008) au Centro Cultural dos Correios, me replonge dans le monde fascinant des grands artistes populaires brésiliens (je reviendrai sur ces deux expos plus avant).
Ce fut l’occasion, une fois arrivé dans la capitale pauliste, de revoir les collections de quelques musées et galeries qui divulguent cet art bien plus essentiel que l’establishment conservateur ne veut bien le percevoir…Quoique…Ces dernières années, les collectionneurs d’art contemporain – généralement plus curieux et ouverts de nature- se sont rués sur les œuvres des plus grands artistes -peintres et sculpteurs- et les prix ont connu une ascension fulgurante.
L’Art Populaire n’a plus de populaire que le nom…
Car après tout, il s’agit bien d’artistes qui posèdent une biographie, une œuvre, un curriculum, et qui –en ce qui concerne les peintres- ont souvent travaillé aux côtés des artistes « érudits ».

Rodrigo Campos, Casa das Caldeiras, 20/05 (photo Daniel A.)

La programmation musicale de São Paulo, cette semaine, fut assez peu fournie. La conséquence sans doute du lendemain de veille du grand évènement de la Virada cultural qui avait animé la capitale le week end dernier, et qui avait impliqué beaucoup d’artistes.
Cependant, on pouvait voir quelques noms bien spécifiques de la scène pauliste, comme Vanessa Bumagny, Adriana Peixoto (fille du grand Cauby), Fabianna Cozza, ou encore Rodrigo Campos, qui avait lancé un des grands disques de 2009, « São Mateus nao é um lugar assim tão longe ».
Rodrigo fait partie de ces artistes de São Paulo, qui constituent une génération particulièrement novatrice et enthousiasmante, qui mêle les traditions brésiliennes avec une sonorité plutôt alternative.
Les chanteuses Céu et Mariana Aydar furent les grandes révélations de cette vague, l’année dernière, qui inclu d’autres musiciens et producteurs essentiels comme Beto Villares, Fernando Catatau, Marcelo Jeneci, Romulo Frões, Curumin et bien d’autres encore…

La Casa das Caldeiras, av. Francisco Matarazzo, SP.

Rodrigo Campos se produisait ce jeudi 20 mai à la Casa das Caldeiras, ancienne usine qui abritait des générateurs d’énergies depuis 1920. Cet édifice -vestige du pouvoir de la famille Matarazzo- est maintenant classé depuis 1998, et abrite depuis peu des ateliers d’artistes et divers évènements culturels.
Devant une cinquantaine de personnes, Rodrigo égraina tous les titres de son album, dans une des petites salles qui me rappelait les bars clandestins et précaires qui abritait des les soirées new waves de Bruxelles…
Peu de lumière (désolé pour la photo de l'artiste!) et un son approximatif ne rendaient pas justice au répertoire poétique du guitariste et cavaquiniste, qui pouvait compter sur la participation fréquente de la chanteuse Luisa Maita.
Et pour parler de poésie, dès les premiers arpèges qui introduisent California azul, j’eu une sorte de flash qui me ramena à certaines des compositions mélancoliques et introspectives de Paulinho da Viola, comme Pra um amor no Recife et surtout, dans ce cas-ci, Sinal Fechado…Je laisse les lecteurs juger du bien fondé de cette comparaison…

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