En écoute aujourd’hui : Antonio Villeroy.

J’imagine qu’Antonio Villeroy doit être fatigué de lire au début de chaque article qui le concerne, qu’il est avant tout connu pour avoir fourni parmi les morceaux les plus significatifs d’Ana Carolina…Et pourtant c’est un fait ! À son palmarès, figurent Garganta, Tô saindo, Ela é bamba, Uma louca tempestade, et bien d’autres encore. Sans oublier que son nom apparaît aussi aux crédits de chansons interprétées par Ivan Lins, Maria Bethânia, Paula Lima, Moska ou Eliana Printes.
Mais ce natif de Rio Grande do Sul compte plusieurs disques à son actif qui s’étalent sur une carrière solo qui commença en 1991. Pour rappel, celle d’Ana Carolina explosa dès 1999.

« José » d’Antonio Villeroy est sans conteste une des belles surprises de ce premier semestre 2010. Entre bossa et pop très caractéristique du sud du Brésil, l’album révèle en son sein quelques perles qui pourraient enfin révéler Villeroy, non plus comme le compositeur d’autrui, mais pleinement comme un artiste à part entière (qu’il est déjà depuis longtemps en réalité).
Plusieurs titres sont d’ailleurs prêts à squatter les radios du pays. Parmi celles-ci, Recomeço, une magnifique bossa poignante chantée en duo avec Maria Gadú, qui est un tube annoncé (ou je veux bien être pendu !)
A Flor que te dei (duo avec Teresa Cristina), Ouro ou Quem eu quero bem sont d’autres belles plages qui font partie du répertoire presque sans faille de l’album, qui se personnalise encore davantage avec Odisséia et El Guión, deux titres qui le rapproche d’autres grands noms « gaúcho » (sud du Brésil) qui délivrent cette pop contemplative teintée de milonga et de tango. On pense bien sûr à Vitor Ramil, dont Antonio possède une certaine similitude vocale. Villeroy se révèle un interprète très valable, peut être un peu trop linéaire, certes, mais suffisamment juste et sensible pour sa musique faite de douceur et d’élégance.