samedi 21 août 2010

En écoute aujourd’hui : Fino Coletivo, Nina Becker, Pato Fu.

Le groupe carioca Fino Coletivo, "Copacabana"

Paradoxalement, ce qui joue sur la platine cd’s durant ce voyage, n’a pas grand-chose à voir avec les concerts d’artistes de renom (Ana Carolina, Mart’nália, Maria Rita, Lulu Santos) qui sont relatés ici.
Un peu au hasard, voici quelques plaques écoutées récemment qui balaient des styles bien différents :

Fino Coletivo : « Copacabana » (Oi musica).
En 2007, ce groupe de 8 intégrants -devenu six- lançait un premier album festif et sans prétention, qui présentait un habile mélange de samba, de funk, et de pop, qui rendait quelques petites perles comme Tarja preta, Dragão ou Boa noite.
Le groupe carioca –qui compte maintenant dans ses rangs Donatinho au clavier (fils de João Donato)- confirme en 2010 avec ce second album, qui tend encore davantage vers le reggae et surtout le groove disco (Ai de mim, Doce em Madrid, ou Abalando geral). L’ensemble reste très séducteur -sans être essentiel-, et on mettra en évidence les bons Batida do trovão (Alvinho Cabral/ Alvinho Lancellotti), A coisa mais linda do mundo (Alvinho Lancelotti), ou encore Velho dia (Ivor, Domenico, et Alvinho Lancellotti).
À noter aussi les bonnes reprises de Nhém nhém nhém de Totonho et Swing de Campo Grande des Novos Baianos.

Pour rappel, Fino Coletivo est composé de : Adriano Siri (voix), Alvinho Cabral (Guitare, percussion, voix), Alvinho Lancellotti (voix), Daniel Medeiros (voix, basse), Donatinho (clavier), et Marcus Cesar (Batterie).


Nina Becker : « Azul » et « Vermelho » (Yb music)
Dans la mouvance de la nouvelle scène branchée carioca, la chanteuse et compositrice Nina Becker (aussi vocaliste d’Orchestra Imperial) frappe un coup double pour ses débuts discographiques avec les albums « Azul » (bleu) et « Vermelho » (rouge).
Les deux titres, qui insinuent des atmosphères aux tonalités radicalement opposées, ne sont en réalité pas si distants. La différence réside davantage dans l’orchestration qui, dans « Vermelho », compte sur l’appui du groupe Do amor, dont une partie des membres compose le groupe Banda Cê de Caetano Veloso. On retrouve donc ce son assez basique (basse, batterie et guitare sans effets) propre à la nouvelle vague de Rio de Janeiro, ces dernières années.

L’instrumentation de « Azul » se montre plus minimaliste et aérienne, mais en réalité, les compositions propre à chaque album pourraient être interchangeables. Lá e cá et Janela se retrouvent d’ailleurs sur les deux volets, dans des lectures différentes.
La linéarité du chant de Nina demande une certaine patience pour entrer pleinement dans les deux couleurs, mais cette persévérance vaut largement la peine.

Pato Fu : « Musica de brinquedo » (rotomusic)
Cela fait longtemps que l’on sait que John Ulhoa est un des compositeurs, producteurs et arrangeurs les plus créatifs et ingénieux de la scène pop brésilienne. Et Patu Fu n’est plus à une excentricité prêt.
Comme l’indique le titre de l’album (« musique de jouet »), le groupe du Minas Gerais a décidé de donner sa lecture personnelle de standards brésiliens et internationaux à travers des jouets-instruments, appuyé par un choral composé d’enfants.
Ajoutez à cela que la voix ingénue de Fernanda Takai cadre parfaitement avec cette idée un peu loufoque et l’on obtient, selon les cas, des résultats amusants, mignons, mais parfois aussi irritants. En général, ce sont d’ailleurs les compositions plus rapides qui passent le mieux à la moulinette enfantine, comme Soniféra ilha (Titas), Frevo Mulher (Zé Ramalho), ou Ska (Paralamas), avec une mention « il fallait oser » pour Live and let die de Paul Mac Cartney.
On pourra classer ce disque aux côtés des albums de Adriana « Partimpim » Calcanhotto (même si les approches sont très différentes), mais la question qui se pose est de savoir si, après une première écoute curieuse et l’effet de surprise passée, on aura encore la volonté de l’entendre de nombreuses fois…

En vidéos: Fino Coletivo- "Swing de Campo Grande" et Pato Fu- "Live and let die"

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