samedi 14 août 2010

Maria Rita, Tom Jazz de São Paulo.

Maria Rita, Tom Jazz, 09/08 (photo Daniel A.)
(texto português em breve)

Assister au show de Maria Rita au Tom Jazz -petite salle pauliste de 200 places- c’était me souvenir de la première fois où je l’avais vue en 2003, dans le défunt club Mistura Fina da Lagoa de Rio de Janeiro.
C’était quelques jours avant la sortie de son premier album, et A Festa (Milton Nascimento) jouait déjà sur les radios. Milton en personne était d’ailleurs dans la salle, comme pour adouber la nouvelle voix de la MPB qui, en huit ans, a parcouru le chemin nécessaire pour devenir l’unique diva de la nouvelle génération, dans la grande tradition de la Musique Populaire Brésilienne.
Toujours en 2003, c’était l’époque de la tempête d’interviews et d’articles inévitables à propos de la lourde filiation de la chanteuse, héritée de son illustre père, le pianiste et arrangeur, César Camargo Mariano, et surtout de sa mère, Elis Regina (1945-1982), dont on ne pouvait nier les similitudes tant vocales que d’attitudes.
Mais Maria Rita fit face et, en 2005, confirmait avec « Segundo » qui, plus encore que le premier disque, faisait place aux compositeurs de sa génération comme Rodrigo Maranhão, Edu Krieger, Fred Martins, et surtout Marcelo Camelo (Los Hermanos), auteur récurent dans sa carrière… Un peu comme Elis qui, à son époque, avait été la porte voix d’Ivan Lins, de João Bosco ou de Milton Nascimento.

Puis vint « Samba meu » (du titre d’une composition d’un autre jeune talent carioca, Rodrigo Bittencourt) en 2007, pour un excellent album tourné principalement sur la samba –qui l’eut crû- et qui imposa la chanteuse à un plus large public.
« Samba meu » (qui contenait 7 titres du sambista Arlindo Cruz) s’écoulera à plus de 200.000 exemplaires, et donna lieu à une longue tournée, et à un dvd du même titre.

Maria Rita, Tom Jazz 09/08 (photo Daniel A.)

« Après avoir voyagé avec la méga tournée « Samba meu » pendant deux ans et demi, j’ai voulu prendre 6 mois de repos. Mais mon frère João (Marcelo Bôscoli) m’a dit que je ne tiendrais pas deux semaines…et me voici ! », raconte la chanteuse au début du show vu au Tom Jazz, le 9 août dernier. De fait, Maria Rita a décidé de faire une sorte de retour aux sources durant le mois de juin et maintenant, pour une longue série de lundis (en août, septembre et octobre), dans un format intimiste de trio jazz, pour avant tout se faire plaisir et interpréter les chansons qu’elle aime. Et au final, le répertoire revisite ses trois albums, plus quelques titres enregistrés sur les projets d’autrui, voire même jamais interprétés par la chanteuse.
Elle ouvre ainsi le spectacle avec le superbe Conçeição dos coqueiros de Lula Queiroga, pour enchaîner sans pause sur Santana de Junio Barreto. Plus loin, elle interprétera Tudo o carnaval tem seu fim (encore de Marcelo Camelo) et enchaînera encore sur des versions volontairement jazz de Só de você (Rita Lee/ Roberto de Carvalo) et A História de Lily Braun (Chico Buarque/ Edu Lobo).
Et qu’elle soit de 25 ou 100 mètres carrés, la scène appartient à Maria Rita comme aucune de ses collègues de sa génération n’arrive à en prendre possession. D’une maîtrise vocale depuis longtemps irréprochable, la chanteuse hypnotise son public, et revoir la star dans de telles circonstances, prouve que son talent n’a besoin d’artifices d’aucune sorte…

Maria Rita se présentera encore au Tom Jazz, les 16, 23 et 30 août, et –d’après le site- encore tous les lundi de septembre et octobre 2010. Elle sera entourée de Tiago Costa (piano), piano (Tiago Costa), Sylvinho Mazzucca (contrebasse) et Cuca Teixeira (batterie).

Il existe plusieurs vidéos de qualité moyenne sur le show de Maria Rita au Tom Jazz. J'ai préféré cependant mettre ici "Pagu" (Rita Lee/ Zélia Duncan), de 2004, quand la chanteuse se produisait dans ce même format intimiste...

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