dimanche 26 décembre 2010

25 décembre à 21h47 : Roberto Carlos célèbre noël sur Copacabana…


19h : tel un roi mage en route vers l’étoile Sacrée (voir photo), je pars à temps, en pèlerinage, d’Ipanema, pour assister à la grande messe de Roberto Carlos, en cette soirée du 25 décembre 2010…
Plus que le show en lui-même, ce furent l’ambiance et quelques scènes cocasses rencontrées en chemin qui valurent le déplacement.

19h25 : Un groupe de jeunes danseuses de « baile funk » remonte la marée humaine à contre courant et, assez imbibées, insulte ce vieux chanteur mielleux qui les oblige à quitter la plage plus tôt que prévu…

19h45 : Plus loin, le Rap do real de Pedro Luis me revient soudainement en tête…Un camelot crie « fitinha do Rei…Dois reais, dois reais, dois reais, dois reais… » (« ruban souvenir du Roi, deux reais »)…Un autre, plus malin, lance pour liquider son stock de calendrier à l’effigie de R.C… « souvenir pour le dernier show gratuit de la carrière du Rei… » « Le dernier concert du Rei ? », s’écrie une mère de famille apeurée…

20h25 : à la hauteur de la scène sur l’avenida Atlantica, quartier des clubs à filles, des touristes américains accompagnés par des jeunes tigresses exotiques se demandent dans quel chaudron ils sont tombés… Et qui est cet homonyme du joueur du Corinthians qui fit les beaux jours du Real Madrid, il n’y a pas si longtemps…

Roberto Carlos durant Detalhes, Copacabana, 25/12
(photo Gustavo Azeredo/ O Globo)

21h47 : ….« Quando eu estou aqui vivendo este momento lindo »Roberto Carlos commence de manière classique son show de noël, qui passe avec un léger retard dans tout le pays sur les antennes de TV Globo, pour son traditionnel concert de fin d’année, pour la première fois sur la plage de Copacabana….

Malgré un demi-million de personnes (moins que prévu) qui arrivait par vagues impressionnantes, proche de l’heure fatidique, il régnait une sorte de paix d’esprit sur la digue de Copacabana, baignée dans un halot de lumière bleuté.
Bien sûr, la fermeture des voies d’accès principales, dès 15 heures, avaient causé pas mal d’énervements parmi les automobilistes, mais ce genre de méga événement ne s’organise pas sans dommages collatéraux.
Les fans purs et durs, venus parfois des états les plus éloignés du pays, avaient déjà garanti leurs places depuis les petites heures du matin.
Mais le meilleur endroit, en ce qui me concerne, restait à une centaine de mètres du chanteur, proche d’un des nombreux écrans géants installés, avec en ligne de mire la scène et son magnifique jeu de lumière, assis sur le sable et profitant d’une belle brise venant du large…


Alors bien sûr, oui, les esprits chagrins diront que le répertoire était sans surprise ou presque (c’est vrai) et que les invités issus du monde sertanejo (Bruno e Marronne, la belle Paula Fernandes, le groupe de pagode Exaltasamba), n’étaient sans doute pas à la hauteur de l’évènement (et c’est vrai aussi). Mais le bon peuple, moi y compris, a reçu ce qu’il était venu chercher : un show historique du Roi sur la plage de Copacabana, gratuit de surcroît (c’est-à-dire au seul prix que son vrai public peut se permettre), et qui possédait bien ses moments d’émotions.
Passant tout le show assis suite à un problème de ligaments du genou, Roberto Carlos, en grande forme vocale et d’une humeur particulièrement joyeuse, se montra très prolixe entre les titres, louant plusieurs fois la plus belle plage du monde (une des rares surprises, sa reprise de Copacabana de Joao de Barro) qui le recevait ce soir-là…
Et c’est sans honte (enfin presque…) que quittant la plage avant la fin (j’ai toujours eu du mal à écouter son Jesus Cristo en fin de show), je repartis avec en main la fitinha à deux real sur laquelle il était écrit : « fui »…Car, oui, moi aussi, j’y étais… !

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